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Exploration campanaire, les cloches du Roux, Ardèche

Voici une exploration campanaire menée dans une très petite commune : Le Roux en Ardèche. Il s’agit d’une des plus petites communes du département, avec Loubaresse. C’est un endroit magique, on y accède par une route spectaculaire qui monte follement depuis Montpezat-Sous-Bauzon, direction Saint-Cirgues-en-Montagne, puis une petite route abrupte et étroite qui redescend au village.

L’ambiance rappelle tellement Astet. On monte follement sur la N102, puis on redescend dans un cadre préservé et secret. Au village du Roux, même ressenti : une sérénité décuplée, un silence apaisant, un village accueillant. On y trouve un clocher peigne comportant 3 cloches dans une église à l’aspect tellement préservé : comme si le temps d’était arrêté.

Là encore, le campanaire rappelle d’autres lieux : que ce soient L’Espéron ou Lavillatte, même genre de structure de clocher peigne à banquette. Mais au niveau de la beauté totale du patrimoine campanaire, je parlerais plutôt d’Issanlas. J’utilise beaucoup de superlatifs, mais voilà, mêmes genres de lieux, mêmes bonheurs.

On accède au clocher uniquement dans des conditions d’entretien, avec la firme Paccard. L’accès au clocher est réellement trop difficile dans d’autres conditions. On trouve 3 cloches : 2 Paccard et 1 Gulliet. Les trois démontrent un système de volée totalement désaffecté, ce qu’on peut comprendre au vu de l’effondrement de population aux suites des divers exodes ruraux.

La cloche Gulliet, grand classique en provenance de Lyon, retraduit amplement la qualité indéniable de cette fonderie, la cloche est parfaite. Elle possède des motifs géométriques qui sont chers à la fonderie, aucun n’étant d’ailleurs fondamentalement standardisé, au contraire des concurrents de la même époque, la fonderie Burdin Aîné.

On notera que cette cloche, d’un aspect épigraphique parfait, possède indéniablement une métallurgie particulière, ce du point de vue de sa couleur. Le bronze y est gris pâle. On pourrait y suspecter une charge en étain supérieure à 22%, ou alors un placement en dernière minute dans le creuset, ayant produit une évaporation minime.

Cette cloche ne possède pas de date aisément visible. Nous faisons un créneau de datation vers 1870, à peu de variation près considérant l’activité du fondeur. Cela rejoint d’ailleurs la fonte assez proche, à Issarlès.

La dédicace est la suivante : (ligne 1) BONVM EST CONFITERI DOMINO, ET PSALLERE NOMINI TVO, ALTISSIME (ligne 2) AD ANNVNTIANDVM MANE MISERICORDIAM TVAMET VERITATEM TVAM, PER NOCTEM (ligne 3) PARRAIN JEAN LOVIS DALMAS (ligne 4) MARRAINE, MARIE GIGOT (ligne 5) MAIRE, VICTOR DALMAS (ligne 6) CVRÉ, JEAN ADRIEN BRVN. (A la faussure) GVLLIET FONDEVR A LYON

Les deux cloches Paccard sont de même des grands classiques, en provenance d’Annecy, reproduisant une fois encore l’excellence de la fonderie. Les effigies sont tellement qualitatives qu’on les comparerait volontiers avec l’excellence des Grassmayr en Autriche. Ces cloches datent de 1933.

La plus droite, face au clocher, la dédicace est la suivante : (ligne 1) JE M’APPELLE REINE-CLOVIS (ligne 2) S.EXC MONSEIGNEUR DURIEUX, ÉVÊQUE DE VIVIERS (ligne 3) MONSIEUR L’ABBÉ ARMAND, CURÉ DU ROUX (ligne 4) MONSIEUR COUDÈNE, MAIRE DU ROUX (ligne 5) PARRAIN, MR CLOVIS TARDIEU. MARRAINE MLLE REINE DU(…) (ligne 6) L’AN 1933 L’AN XIXÈME CENTENAIRE DE LA RÉDEMPTION DU GENRE HUMAIN.

La plus gauche, face au clocher, la dédicace est la suivante : (ligne 1) JE M’APPELLE MARGUERITE-VICTOR (ligne 2) S.EXC MONSEIGNEUR DURIEUX, ÉVÊQUE DE VIVIERS (ligne 3) MONSIEUR L’ABBÉ ARMAND, CURÉ DU ROUX (ligne 4) MONSIEUR COUDÈNE, MAIRE DU ROUX (ligne 5) PARRAIN, MR VICTOR BOURRET. MARRAINE MME MARGUERITE (…) (ligne 6) L’AN 1933 L’AN XIXÈME CENTENAIRE DE LA RÉDEMPTION DU GENRE HUMAIN.

Les Paccard et Gulliet ne représentent pas des raretés, mais il est un fait qu’elles ont une qualité épigraphique si élevées, ça en fait une découverte aussi mémorable que touchante. Le système est commandé par un boîtier d’automation Paccard Harmony, uniquement sur tintement horaire.

La cloche de Montpezat-Sous-Bauzon

Documentée en drone dans un premier temps, elle mériterait amplement une montée en clocher. L'épigraphie modeste et qualitative nous fait penser à une Georges et Francisque Paccard, avec une datation de plus ou moins 1890. L'église a été construite en 1888. Fait particulier, elle est montée en rétro-lancé, ce qui est très rare pour l'Ardèche. L'intérieur du clocher possède une seconde cloche, qui sert de tintement horaire.

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