Les anciennes mines de Bollène
Voici une petite visite des mines de Bollène. Si cela correspond au nom décrit sur Google Maps, il est à savoir que c’est un terme faux, puisqu’il s’agit avant tout de carrières de sable et donc en l’occurrence rien de minier. Par simplification, nous prendrons le nom utilisé par les personnes locales. Il s’agit d’un site de fabrication de briques réfractaires, très vaste en terme d’hectares, comportant carrières, tunnel et usines.
Les mines émanent des activités très anciennes de conception de briques réfractaires en la commune de Bollène, Vaucluse. De ce fait, on retrouve des sites industriels correspondant aux ingrédients indispensables à la brique : des carrières souterraines de sable, des carrières à ciel ouvert d’argile, des usines permettant de cuire les briques. L’une se trouve à proximité de Valabrègue, l’autre à la gare de Bollène-La-Croisière.
Au tout départ, le sable était extrait par puits, à l’aide de pioches, masses, bref tout était manuel et artisanal. Avec l’industrialisation, l’extraction fut menée à l’aide d’explosifs. Localement, certaines personnes appellent les lieux « les grottes ». Durant la seconde guerre mondiale, l’occupant allemand y a stocké des munitions.
Au fil des années 70, les lieux furent utilisés pour la culture de champignon. C’est ce qui explique le chaulage des parois et la couleur vaguement bleue parfois (en d’autres carrières, ça peut être bleu indigo) : cette teinte est due au cuivre.
Ce sont des souterrains d’une certaine monotonie ; nous les appelons des garages souterrains tant ils sont de simples excavations sans signe distinctif. Toutefois nous louons plus que carrément-beaucoup le fait que la municipalité les laisse libre d’accès et en fasse un chemin patrimoine. Les sites d’extraction d’argile, qui sont à ciel ouvert et au nombre de deux, sont remplis d’eau et peuvent être en périodes de couleur verte.
Un tunnel permettait de faire transiter les matières argileuses sans avoir à remonter la colline. Ce tunnel est ensablé à mi-parcours, rendant tout passage impossible. Notons son extrême esthétisme, c’est d’un bonheur ce vert intense, les racines et ces pierres !
Plus en aval et dans l’axe du tunnel, on trouve une installation industrielle qui ressemble à un aqueduc, qui certes est un terme voué au transport de l’eau. Plus précisément, il s’agit d’un pont sur lequel transitaient les berlines. L’installation est datée 1917 et 1918. Le pont n’est pas forcément complet et quelque peu enfoui dans la végétation, mais là-encore, nous ne pourrons que souligner l’extrême esthétisme des lieux.
En bas, l’usine fabriquait et cuisait les briques. Une large part est utilisée par la briqueterie actuelle Valabrègue et Chapuy. Les locaux abandonnés, de l’autre côté de la route, sont dans un état de destruction intense : amoncellement de machines enfouies sous un fatras de briques, de blocs et de poutres. C’est à la fois dangereux et inintéressant. La briqueterie de La Croisière n’échappe pas au même constat. Certains locaux sont réutilisés, la partie abandonnée est incendiée, croulante et dangereuse.
La municipalité de Bollène a voulu, fut un temps, mettre en valeur ce patrimoine via la conception d’un petit musée, actant la préservation. Il appert toutefois que les articles de presse sont du flan. Il reste que les parcours forestiers – bien que non balisés – restent libres et c’est un immense apport culturel.