Exploration campanaire, la cloche de Genestelle

Voici une exploration campanaire du clocher de Genestelle, une petite commune ardéchoise. Ce documentaire s’inscrit dans la démarche de rédiger un livre sur les cloches d’Ardèche méridionale et du Bas-Vivarais. Nous avons récemment effectué une recherche sur les cloches de Saint-Andéol-de-Vals. C’est en cette occasion que nous avons désarchivé notre documentaire sur Genestelle, mis en œuvre lors de l’installation du nouveau mouton Bodet en 2022. Cette ancienneté explique que nous n’avons pas de vidéo de la volée.
L’église de Genestelle ne paye pas de mine de l’extérieur. Elle donne un aspect banal et médiocre, comme peuvent l’être un certain nombre d’églises secondaires, telles Saint-Joseph-des-Bancs ou Péreyres. Par contre l’intérieur s’avère stupéfiant. C’est un style roman plutôt austère, épuré, de toute beauté.
On monte au clocher via l’installation d’une échelle métallique afin d’accéder à une trappe, puis une seconde échelle afin de sécuriser le passage sur voûte.
La cloche unique est suspendue en lancé franc dans un beffroi métallique, à la fois autant minimaliste qu’efficace. L’ensemble dégage une impression de propreté et de sobriété. Il s’agit d’un instrument Ferdinand Farnier daté de 1894. Ces cloches, originaires des Vosges à Robécourt, sont connues pour leur épigraphie plus que somptueuse.
Elle possède la dédicace au cerveau, sur un rinceau unique : MARIA ASSUMPTA PROTEGE NOS PARRAINS EMILE ROCHEGUDE MARRAINE MARIE SOULAVIE JE PESE 600 KG 1894. Il est à supposer qu’il s’agit d’un oubli d’une lettre, le U, et du coup, protège-nous. C’est assez étonnant pour un fondeur aussi qualitatif.
On trouve des Farnier à Issanlas (1876) et Joannas (1900). C’est un fondeur rare pour notre secteur.
Il est à noter si les effigies sont plutôt normales, en tout cas assez comparables à des Paccard des années 1930, le rinceau sommital est époustouflant. Il s’agit d’une frise de feuilles de chêne et de glands. Cela amène une richesse décorative intense, ainsi qu’une finesse et une solide impression poétique. Si l’acanthe est souvent reprise sommairement en palmettes (notablement sur les Lyonnaises), on a ici une matrice de choix, d’une ineffable finesse.
Quant à la pince, elle possède une frise de fleurs assez stylisée. Dans l’ensemble, c’est une épigraphie remarquable. Quand on compare aux Baudouin, on tombe des nues, ce sont deux extrêmes. La sous-dédicace est une frise gothique que nous pourrions à la fois comparer à Burdin ou Gulliet.
Dans l’ensemble, c’est une très grande surprise de découvrir une Farnier. Si bel et bien, il faut se résoudre à ne pouvoir la classer comme monument historique à titre mobilier (l’antériorité à 1789 est indispensable), il appert que c’est une cloche hautement remarquable par sa qualité métallurgique tout autant qu’épigraphique. Pour les Farnier tout autant que les Rosier-Martin, aucune surprise, mais que cela fait du bonheur, c’est peu de le dire.
















Documentée en drone. Difficile au vu du vent ce jour là. Il s'agit indiscutablement d'une Burdin à stries, donc une cloche Burdin Aîné assez tardive. Sa datation serait assez logiquement "plus ou moins" 1865.

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