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Hanches, l'église du Paty (1/2)

Cette page est un petit documentaire campanaire sur l'église du Paty à Hanches. Je remercie Madame le Maire de Hanches de m'avoir permis de réaliser ce reportage et je remercie messieurs Réveil et Grandin pour leur chaleureux accueil.

L'église de Hanches, dite parfois église du Paty, dite église Saint-Germain, a la particularité d'être à l'écart du centre de Hanches. Elle est située dans un lieu resté longtemps isolé, dans les champs, entourée d'un petit cimetière. On la voit de partout, surtout depuis la ligne de train Paris-Chartres. Elle est constituée d'une tour fort massive et d'une toiture basse, massive elle aussi. A première vue, elle donne l'apparence d'une tour de bastion ayant servi de refuge aux habitants durant le moyen-âge.

Il n'existe plus de document attestant de la date d'érection de l'église, on la situe aux alentours du XIème siècle. Les premiers documents qui mentionnent officiellement l'existence de cette église date du XIIème siècle. En 1108, Payen, seigneur de Hanches, chanoine du chapitre de Chartres, donne l'église de Hanches à l'abbaye de Saint-Père, en vallée de Chartres et en 1114, aux moines de Marmoutier du prieuré de Saint-Thomas. La partie la plus ancienne de l'église est la nef, laquelle est construite en pierre calcaire dont l'origine n'est pas parfaitement connue. Le sanctuaire est plus étroit que la nef. Cette particularité, assez rare, provient des habitudes des moines de Marmoutier. C'est pourquoi on retrouve des églises similaires dans le sud du département : Dunois, Blésois, Vendômois (Saint-Martin Lesaville, Saint-Martin Vieuvicq, Notre-Dame d'Areines, Saint-Mesmin-Villermain). D'après les recherches de la commune de Hanches, il apparaît comme fort probable que l'édifice ait été construit sur les fondations d'une église plus ancienne.

Au XVème siècle et pendant la guerre de cent ans, à cause des pillages incessants, l'église se dote d'une tour-clocher imposante. Elle sert à protéger les paysans des attaques des gens de guerre : appelés écorcheurs. La Beauce voit fleurir à cette époque un certain nombre de tours massives à l'apparence de château fort. Au delà de la fonction de protection, on y trouve une fonction de défense. Avec sa hauteur, la tour sert au guet. Cette tour est en grès et cette pierre a probablement Epernon comme provenance. Une particularité étonnante, la tourelle qui permet de monter au clocher est heptagonale, ce n'est pas fréquent. Cette tourelle comporte 50 marches concernant la salle sous le beffroi (accès au comble de nef). Plus haut, 35 marches permettent de monter au clocher et 38 marches au tourelles de guet.

Le bas-côté en appentis n'est pas daté. Il possède un lambris en berceau rampant. On trouve dessus des peintures, dont certaines représentent les armoiries de la famille de Champrond, influente au XVIème siècle (en 1556, Michel de Champrond était seigneur de Hanches).

Une horloge mécanique a été posée en 1783, remplacée par une horloge électrique en 1937. Le clocher possédait trois cloches, il n'en possède aujourd'hui plus que deux : une grosse cloche bénie en 1806 "Thérèse" et une petite en 1834 "Maria Séraphine". Ces cloches ont subi quelques attaques du temps. On trouve au niveau des battants des morceaux de fonte qui ont volé en éclats. Cela donne une apparence ancienne aux cloches, les bords sont dentelés d'éclats, cela s'appele une ébréchure. Cela ne déforme que relativement peu le développement des harmoniques, puisqu'au coup de marteau, le son était encore limpide et juste.

Hanches possède l'originale fête du coq. Lors des nouvelles élections municipales, les conseillers prennent une photo d'eux et marquent dessus des voeux. Ces photos sont alors placées dans le corps du coq. Lors des dernières élections, le coq était criblé de balles par les chasseurs du secteur. A l'intérieur du coq, en plus des photographies des anciens conseillers, on retrouva une bouteille de vin.
Le coq, la toiture et les façades ont été rénovés en 2003.

L'église comporte donc comme évoqué deux cloches.

Cloche 1 - Diamètre 111 cm - Poids estimé 920 kg - 1806 - PIQUEFIL Fondeur
CETTE CLOCHE NOMMÉE THÉRÈSE PAR LOUIS GROULT DESRIVIERES ANCIEN MARECHAL DE CAMP, MEMBRE DU CONSEIL GÉNÉRAL DU DÉPARTEMENT D'EURE ET LOIR ET PRÉSIDENT DES MARGUILLIERS ET PAR MADAME THÉRÈSE FRANÇOISE DUVERGER VEUVE DE MR. J.B. GAUDELET A ÉTÉ BÉNITE LE XI 7 BRE 1806 PAR MR. J.P. BILLARD CURÉ DE CETTE COMMUNE MARGUILLIERS JEAN HOCHEREAU ET MICHEL FORTIN.
PIQUEFIL FONDEUR
Ce fondeur nous est totalement inconnu.

Cloche 2 - Diamètre 90 cm - Poids estimé 530 kg - 1834 - Claude MAHUET fondeur à Dreux, originaire du Bassigny lorrain.
CETTE CLOCHE NOMMÉE MARIE-SÉRAPHINE PAR M. EUGÈNE DÉSIRÉ LANGLOIS ET DLLE LOUISE ADÉLAÏDE BREVOTEAU A ÉTÉ BÉNITE PAR NICOLAS ALEXANDRE LETE CURÉ DE HANCHES L'AN 1834 M LOUIS DOMINIQUE LANGLOIS MAIRE ETIENNE PLAY ETIENNE PAINLEVE JEAN-BAPTISTE VASSARD FRANÇOIS GOLLE MARGUILLIERS. MAHUET FONDEUR À CHAMPIGNEULLES PRÈS DE BOURMONT HAUTE-MARNE.


La route menant à à Hanches, elle sillonne entre fermes et champs.


La tour-clocher.


La nef et la tour, vue depuis la voie ferrée.


La tour est solitaire au milieu de quartiers récents.


La porte d'entrée annonce la visite haute en couleurs.


La nef, avec son lambris en berceau.


L'appentis, avec le berceau rampant.


Le choeur.


Probablement Saint-Benoît.


Le sol est constitué de dalles à fleurs de lys.


Mêmes les solives sont peintes, c'est une grande richesse de détail.

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