Il
s'agit de l'église Notre-Dame de la Visitation à 5580, Rochefort,
Belgique.
Je remercie Monsieur le doyen Jules Solot
pour l'autorisation de visite et l'accueil.
Cette église est parfois appelée l'église
décanale de Rochefort. Le décanat signifie les services qui dépendent
de l'autorité d'un doyen.
C'est une église à deux clochers larges, qui ressemblent presque à des tours de bastion. Pourtant, cette église n'a eu aucune vocation défensive. On retrouve cette architecture à l'église toute proche de Han-Sur-Lesse, le clocher unique y est fort massif. Ici à Rochefort, elle est de style néo-roman, c'était un style en vogue à la fin du XIXème siècle. Cela se caractérise par des voûtes en berceau, des fenêtres en arc semi-circulaires (ici surtout sur l'arrière de l'église au chevet), des colonnades et des bandeaux : sortes de petites moulures assez plates au dessus des fenêtres et en dessous des toitures.
Avant la construction de cette église, il y eut trois autres étapes d'anciennes églises. La première date de 1041, donc le plus ancien édifice de la commune de Behogne-Rochefort. Incendiée lors de l'offensive de l'armée du comte de Duras en 1653, elle est restaurée puis érigée à nouveau en 1782.
L'église telle qu'actuelle a été conçue par l'architecte Bruxellois Jean-Pierre Cluysenaar, notamment auteur des galeries Saint-Hubert à Bruxelles, le conservatoire royal de Bruxelles, le parvis de la colonne du Congrès. Inaugurée le 24 mai, elle fut consacrée le 11 novembre 1874. Le moins qu'on puisse dire, c'est que cette église est très imposante, elle est large et trapue. Le fait qu'elle soit basée sur un tertre qui domine la Lomme renforce fortement cette impression. La façade avant comporte trois arches en plein cintre, ornementée d'une galerie de huit sculptures de saints. Dans la partie centrale, il y a une rosace.
Il y a trois nefs, dont la centrale est la plus large et la plus élevée. L'aménagement de l'espace en trois circulations se retrouve partout : clocher droit, clocher gauche, au milieu l'orgue. Le clocher droit comporte quatre cloches, le clocher gauche comporte un gros bourdon. Les abat-son sont en bois, recouverts d'une fine couche d'ardoise.
Dans les façades latérales, on trouve de nombreuses frises lombardes, constituées de la juxtaposition de petits arcs. Le transept est saillant et l'abside est semi-circulaire. Cette abside est, comme tout l'édifice, massive.
Plus spécifiquement à propos du relevé campanaire, ce qui nous intéresse ici : les deux beffrois sont en métal, en poutres IPN. Les cloches comportent un mouton en bois, rééquilibré avec un voire deux blocs de béton supplémentaires, quelquefois du bois en sur-rajoute. Il est à supposer que ces opérations postérieures servent à équilibrer la volée dans un autre système (rétrograde probablement). Les battants semblent neufs ainsi que les bélières (pièce d'accroche du battant), les chasses et boules sont à peine usées. Les volants sont parfaitement entretenus. Les marteaux sont visiblement plus anciens. Le marteau est actionné par ici par une bobine électro-magnétique placée sur le côté du beffroi. Le balancement des cloches se fait sur deux paliers à deux tourillons encastrés au joug. Le bourdon quant à lui est à six anses massives (et ornementées) sur un plateau de grande largeur. C'est une très belle pièce que je présenterai ci-dessous. Les cloches sont toutes finement décorées, mais le manque de lumière dans les clochers m'a empêché de lire le nom de fondeur. Vu les anses, tout laisse à penser que ce sont des Causard-Slégers.
Nous
allons doucement approcher l'église au fil des rues.
Jusqu'à
ce que la façade massive apparaisse.
Nous
parlerons du clocher droit et gauche, respectivement première et seconde
salle des cloches. Au milieu, on voit bien la galerie des huit saints. Au dessus,
c'est la rosace, dont quelques parties de barlotières ont subi des rénovations
- des remplacement de blocs à vrai dire.
Les
huit statues ont subi une rénovation, probablement en même temps
que la rosace.