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Limal, l'église Saint-Martin (1/2)

Il s'agit d'un reportage sur le clocher de l'église Saint-Martin de Limal. Le village de Limal fait partie de l'entité de Wavre, en Brabant-Wallon. Un grand merci à monsieur Marcel Bamps pour ses explications, à monsieur Gabriel Bayangira pour l'autorisation de visite.
Saint-Martin était un évêque à Tours, né en 316, mort en 397. Il est le patron des tonneliers. Plus de 4000 églises portent son nom.

Le beffroi est en bois. Il n'est renforcé d'aucune structure métallique. Il tient debout grâce au système des tenons et mortaises. Comme on le verra plus loin, il date de 1692, date à laquelle le ou les charpentiers ont gravé l'année d'achèvement dans le bois. Cela est compatible avec les documents historiques qui placent la construction de l'église dans la moitié du XVIIème siècle. L'église est de style baroque, construite en mélange avec de la brique, de la pierre de Gobertange et du grès ferrugineux de Wavre. On le verra plus loin, ce grès est très particulier. La structure de l'église est celle d'une tour massive, accompagnée d'une nef centrale et de deux nefs collatérales. Autour de la tour, on voit deux volutes.

L'église aurait été bâtie à l'emplacement d'une ancienne chapelle castrale. Il ne reste aucun vestige directement visible de cela aujourd'hui. Cette église a fortement souffert du bombardement en 1943. Les Allemands visaient la gare d'Ottignies, mais comme le dit Marcel Bamps : les frappes n'étaient pas d'une précision chirurgicale à l'époque. Ainsi, la nef collatérale gauche a été grandement éventrée, la chapelle du choeur partiellement. Quant au clocher, il y eut beaucoup de dégâts.

Notre relevé campanaire dépend beaucoup de cela. On voit d'une part que le beffroi pouvait très manifestement accueillir 3 cloches ; or, il n'en reste que deux. Les cloches ont été refondues par les allemands. Aujourd'hui, on trouve deux cloches, fort différentes. La première est une 'importée', elle vient d'une église non identifiée à ce jour, peut-être entièrement démolie (?). Cette cloche date de 1626 et ne comporte aucune inscription, si ce n'est la date MVCXXVI. La seconde cloche est plus grande, elle date de 1954 et a été fondue pour Limal par Marcel Michiels Junior.

La flèche est entièrement en bois, dans les mêmes poutres que le beffroi. Les abat-son sont en bois, recouverts de métal, des tôles ou du zinc. Le plancher du beffroi est tout en bois. Il a été évoqué un certain temps d'y couler une dalle de béton. La structure comme base sous la salle des cloches est en béton. Il apparaîtrait que le clocher avait été gravement endommagé lors de la guerre, il a été stabilisé avec des poutres massives, dont il faut se méfier dans l'escalier (poutre piège !). Aujourd'hui, cette église ne connait plus de problèmes de stabilité.

Il y a eu des problèmes conséquents de pigeons. De nombreux oiseaux avaient colonisé le clocher. Lors de leur expulsion, il en avait 400. Ils avaient laissé 500 tonnes de guano dans le clocher, les combles et les escaliers. Le guano est une véritable catastrophe pour les structures. Aujourd'hui, avec les grillages installés partout, l'église est à nouveau saine. Quelques rares animaux arrivent à entrer, ils créent de belles perturbations puisqu'ils font sonner l'alarme, mais ça reste rare et anecdotique.

A propos du campanaire

Le clocher comporte actuellement 2 cloches. La plus petite a un diamètre compris entre 90 et 91cm, la seconde a un diamètre compris entre 130 et 131cm. Le joug est en bois surmonté d'un rééquilibrage en béton. La plus grande a un joug en métal en forme de U renversé. Il est rééquilibré avec une toute petite pièce de béton. Pour la petite cloche, le battant est à deux pièces (neuves) : une jambe et une boule. Pour la grande cloche, c'est un battant d'une pièce, d'époque ancienne. Les deux cloches ont chacune quatre anses et quatre tirants. Au niveau de la petite cloche, le baudrier a été remplacé, il est neuf.

Sur la grande cloche, il est inscrit : Avec allégresse, moi Paule-Yvonne-Marie-Louise, je chante la résurrection de Limal. Je glorifie la très sainte Trinité, j'exalte avec les anges et les saints, avec les justes d'ici-bas, la reine des cieux et de la terre, immaculée dans sa conception, glorieusement élevée dans le ciel, notre très douce mère céleste dont le coeur douloureux est immaculé, affectionne tendrement sa paroisse de prédilection. Avec joie je salue mon parrain mon pasteur ma marraine, Baron Paul de Fierlant, Paul Moulard, Marie-Louise Rans-Parys, mon pontife consécrateur Paul Schoenmaeckers EV TIT DE ACARASSO. Année mariale 1954.


Voici l'église de Limal.


La nef. On voit comment les pierres de grès ferrugineux de Wavre ont été utilisées de manière éparse.
Dans le passé, les colonnes étaient recouvertes d'un stuc.


Nous allons maintenant monter à la salle des cloches.


Le beffroi, en poutres de bois massives.


La cloche de 1954, Marie-Louise.


La datation du beffroi par les charpentiers.


Le marteau. Il est à électro-aimant, frappe la grande cloche seulement, les heures et
les demi-heures, mais son mécanisme est fatigué.


La dédicace de Marie-Louise. Les inscriptions ne sont lisibles qu'avec de la lumière artificielle.


La plus petite cloche vue de face, elle est sans nom apparent.


La même, de l'autre côté. C'est la face sans lumière. Vu le mouton massif, c'est un système rétrograde.


La plus grande cloche vue de face, elle s'appelle Marie-Louise. Vu l'axe avec décentrement du centre de gravité, c'est un système de volée en rétro-mitigé.


De l'autre côté, face sans lumière...


Le mouton de la cloche la plus récente.


Le mouton de la cloche la plus ancienne.


Vue sur les volants et les moteurs d'entraînement.


Ici, on voit parfaitement les traverses, qui permettent de maintenir la cloche au mouton et donc à l'axe.


La flèche.


Les barres d'acier qui traversent la flèche correspondent aux quatre horloges.


Le bois a été attaqué il y a un certain nombre d'années. Un traitement a permis d'enrayer la dégradation.


Le vert est dû aux arbres et au gazon, dont la lumière se réfléchit et passe au travers des abat-son.

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