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Présent en France et en Russie.
VINCENT TCHORSKI - ISTORIJA I NASLEDIE TCHORSKI - OGRN 1034205029395
E-mail : tchorski@gmail.com
Tchorski, Vesennyaya Ulitsa 24-26, Kemerovo, Russie, 650000
Чорский, Весенняя улица, 24-26, Кемерово, Кемеровская область, Россия, 650000
Les journalistes peuvent se trouver en recherche d’informations concernant la pratique de l’urbex. Ils peuvent être en certains cas un peu décontenancés. Par exemple, faire face à une certaine culture du secret, une vision dévalorisée du métier de journaliste, tout cela menant à des propos ouvertement hostiles.
Toute proportion gardée, l’urbex est un sujet peu demandé. Les journalistes sont souvent dans le chaud, et ont besoin d’un sujet froid de temps en temps. L’urbex est un sujet froid. Les trends étaient à la tendance haussière jusqu’en 2020. La tendance est légèrement baissière depuis. En réalité, l’urbex a surtout besoin d’être contextualisée dans un ensemble régionaliste : il se passe tel évènement dans tel secteur, ou à chaud lors d’un accident.
J’ai débuté l’urbex en 1989. La pratique a été consolidée en 2001. Du fait de cette activité longue, j’estime être une personne ressource afin d’évoquer l’urbex aux journalistes.
Il reste que les objectifs et les conditions doivent être définis avec une extrême acuité car c’est un sujet sensible voire même piégeux. Parler de l’urbex aux journalistes peut être à la fois favorable et risqué, selon les objectifs et la manière dont la communication est menée.
Mes objectifs
Parler des lieux et des gens, afin de les mettre en valeur.
Un documentaire me filmant de nuit dans un lieu interdit, avec l’ambiance adrénaline et grand frisson, est non convenable.
Mes conditions
Me filmer ou me photographier dans un lieu interdit d’accès est proscrit. Cela fonctionnait très bien jusqu’en 2023 car il ressortait avant tout la bienveillance de vouloir mettre en valeur les gens et les lieux. De nos jours, les poursuites judiciaires sont aussi nombreuses que des mouchettes sur un melon trop mur.
Il reste que vous pouvez filmer ou photographier, mais en tout cas sans incarner ma présence dans le lieu.
Au niveau de l’équipe, un reportage anonyme ne convient pas, car nous ne percevons pas le bien fondé de nous anonymiser si l’on veut le bien des lieux et des gens. En somme, nous ne comprenons plus la société d’aujourd’hui et l’urbex n’en est qu’une émanation.
L’urbex attire la curiosité par son aspect de découverte, de préservation patrimoniale et d’exploration de l’histoire matérielle des lieux oubliés. Discuter avec des journalistes permet de valoriser cette pratique, d’expliquer la passion qui l’anime, de transmettre les principes éthiques et de promouvoir une image plus culturelle et patrimoniale de l’urbex.
Parler aux médias peut aussi encourager l’encadrement de pratiques plus responsables, voire ouvrir la voie à des explorations légales et à la reconnaissance officielle de l’urbex comme source historique ou culturelle.
La question se pose ouvertement : pourquoi parler de l’urbex puisque de toute façon, nous ne ferons pas de photos incarnée dans le lieu abandonné ? C’est un paradoxe virulent, quasiment sans solution.
1) Parce que nous ne voulons pas donner raison aux juges, qui sont injustes. Loin de prétendre à l’impunité, un litige mérite une conciliation avec le propriétaire et de la bienveillance, et certainement pas 2 ans de prison et 45 mille euros d’amende.
2) Parce que si vous trouvez une bonne poire bienveillante qui vous présentera l’urbex dans un lieu abandonné, vous vous exposez soit à un type en capuche anonymisé qui vous dégradera l’identité du mouvement de l’urbex – en soi c’est déjà ça la plupart du temps – soit à des poursuites.
En ce contexte on ne peut plus d’actualité, c’est la définition de vos objectifs de journaliste qui entre en compte. Soit vous souhaitez le même reportage qu’on voit partout depuis 2005 : un bonhomme anonyme qui ère dans une usine pétée, en transgression de l’interdit, soit vous souhaitez parler de mémoire collective.
L’urbex est un sujet intéressant pour un journaliste car il touche à la fois aux thèmes du patrimoine, de l’aventure, de la mémoire collective et des enjeux sociaux urbains.
Le journaliste cherche à incarner son reportage avec une personnalité riche de connaissances et d’anecdotes concernant un lieu, tout en gardant une vision d’ensemble cohérente, tant sur le passé que sur l’avenir potentiel du lieu.
L’urbex légale ne représente aucune piste viable – tout du moins dans un aspect de médiatisation – car les propriétaires vont fuir le fait d’être représenté négativement.
Les manières viables de présenter l’urbex sont :
- Devant le lieu mais pas dans le lieu.
- Évoquer l’urbex, même dans des contextes spécifiques et précis, mais dans un lieu abandonné non sensible différent de celui que l’on souhaite évoquer. Le lieu non sensible sert en somme de décor.
- Auprès de grands noms de l’urbex, qui de part leur monétisation forcenée, ont un budget afférent aux poursuites judiciaires.
Pour nous, l’urbex est un questionnement sur la société contemporaine.
L’urbex permet d’aborder des sujets de fond comme la désindustrialisation, l’abandon du patrimoine, la mutation des espaces urbains ou la gentrification. Cela invite à un regard critique sur l’évolution des villes et sur ce que notre société décide de conserver, de transformer ou d’oublier.
Choisir le sujet de l’urbex permet au journaliste de conjuguer aventure, culture, investigation sociale et création artistique, tout en sensibilisant sur les enjeux liés à la préservation ou à la disparition du patrimoine urbain.
Toutefois il convient de tenir compte d’une justice devenue totalement déglinguée, qui ne place plus le respect et la bienveillance au cœur du débat.
Notre voix a toujours été celle de l’optimisme et de la mise en valeur des gens. La France est remplie d’une négativité énorme. En ce moment, on voit mal comment un tel propos peut se frayer un passage dans un tel pays. Pourtant, par delà les vents et les marées, c’est cela que nous voulons porter.