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La mine Catherine (1/2)

Le premier arrêt est à Falquières, hameau au sud du Cantal. Le site ciblé est une ancienne mine de Wolframite. Le Wolfram est le minerai de tungstène, métal utilisé dans les alliages, principalement dans le but d'améliorer des aciers spéciaux. C'est un minerai noir, des cristaux en agrégats compacts, une cassure irrégulière et fragile, un éclat gras et mat. On le trouve souvent en feuilletages dans les quartz et les micaschistes.

La mine de Falquières est surtout intéressante pour ses installations de traitement. Les haldes sont très pauvres et les galeries visitables sans baquer sont très courtes (on n'a pas exploré les puits). Les bâtiments de l'usine sont des ruines installées sur une pente à 30 degrés. Les toits sont souvent tombés, les murs quelquefois effondrés, les plantes poussent un peu partout, les troncs d'arbres crèvent les murs. Malgré tout, on y retrouve deux tables à vibration, un bac de malaxage, etc. et un labo comprenant deux fours (dont l'un cylindrique) et quelques matériels non identifiés avec des bobines d'alu. Les mines sont au nombre de trois pour les cavages, quatre au moins pour les puits. On recense de nombreux cavages comblés. De ce qu'on a vu, ce sont des galeries au rocher, type ancien et n'excédant pas 20 mètres de développement.

Après avoir remonté la belle pente, nous voilà partis pour Leucamp. C'est de l'autre côté de la montagne, donc dans le même type de terrain encaissant. La mine de Teissières-les-Bouliès est située à proximité d'un hameau agréable. Les toits des maisons sont en lauzes, taillées une par une, en forme d'ardoise anglaise. Concernant les vestiges, c'est une mine de Wolframite. Il n'en reste rien aujourd'hui. Seul un panneau commémore le travail des ouvriers (avec leurs noms et photos), il reste une berline en exposition. Nous avons soigneusement fouillé le terrain mais rien de probant du point de vue entrée, juste des filons dépilés, formant de longues dolines encombrées de ronces.

Un panneau donne ce texte : Aurillac, le 23 septembre 1959. La mine de Leucamp, ouverte depuis une quinzaine d'années pour l'exploitation du wolfram, occupe à ce jour 1 directeur, 2 employés de bureau, 55 ouvriers au fond (20 mineurs, 29 aides-mineurs et 6 boiseurs) 26 ouvriers au jour (17 à la laverie, 9 en atelier). A ces effectifs doivent s'ajouter 8 jeunes ouvriers, accomplissant leur service militaire. La fermeture de la mine va supprimer leur emploi à 92 travailleurs. D'après ce que j'ai trouvé, la mine a été ouverte en 1917. La concession a été accordée à la Compagnie des Forges et Aciéries d'Homécourt. La découverte repose sur un ouvrier cantalou cireur de chaussures qui a ramené du minerai à son employeur de Paris. Le traitement des minerais de wolfram était fait à Laval de Cère, mais la table à vibration et le broyage étaient réalisés à Leucamp. C'est une mine bien documentée, il y a même un petit musée minier.

Le lendemain :

Le soleil se lève, nous voilà partis pour le village E. C'est toujours le même regroupement géographique. Le site est majestueux. C'est une haute colline tourmentée, plongeant dans la vallée au milieu de rûz et de valats. Les bois recouvrent les pentes, ce sont des couleurs et une ambiance agréables. C'est une mine dont le développement est important, et dont les filons suivent un pendage de 45 degrés. Je dirais qu'il y a 3 kilomètres de réseau visitable, sachant qu'une partie comporte des boisages effondrés, une autre un noyage. Ce sont des galeries de section carrée, de 3 mètres environ, dans un encaissant plutôt grisâtre. On y trouve un nombre très important de beaux boisages, donnant un aspect varié au réseau. Mais surtout, ce sont les concrétionnements noirs, rouges, grisâtres et jaunes qui donnent un aspect d'une glauquitude absolue.

En visitant les lieux, nous retrouverons une ancienne poudrière ainsi qu'un atelier diesel. Le matériel est dans un état déplorable. Avec François, nous grimperons une galerie de dépilage, enfin un tubage qui y ressemble. Echelles pourries à 45 degrés, 250 marches passablement dégradées. Plus loin dans les quartiers toujours plus glauques, nous trouverons le reste d'une berline, des étages descendants vers un noyage complet, deux petites gares et des quartiers d'exploitation paumatoires. Le souterrain comporte de très nombreuses chambres situées en étage inférieur. Ce sont des excavations brutes du filon. On y retrouve une particularité, un tuyau qui s'enfonce dans le sol. J'y ai lâché une pierre, je l'ai entendu dégringoler durant 25 secondes. C'est impressionnant. Bon évidemment, la pierre entraîne de la rouille et elle "s'enlise" dans le bazar. Mais ça fait une très rude plongée quand même. Surtout qu'à la fin, je n'ai pas entendu un bonk bien sonore. C'est juste parce que la pierre tombait bien trop loin pour que je puisse l'entendre. Jusqu'où. ?


A Falquières, les restes de machineries sont peu abîmés.


A Teissières les Bouliès, la mine Leucamp, il ne reste plus que ça.
Tout le reste est mis en insécurité par la Drire.


Magnifique paysage le matin dans les collines de Teissières près de la mine.


Au village suivant, la mine était omniprésente (30 cavages). Aujourd'hui, tout
est mis en insécurité aussi. Un grand merci, on se sent mieux.


Les verses dans un paysage immense et ravagé.


Apparemment, les produits plutôt souffrés ne font pas plaisir à la végétation.


Un dégueuloir d'un ancien plan incliné qui suit le pendage du filon.


Les boisages sont souvent tombés. Le paysage est quelquefois chaotique.


Une ancienne gare d'évitement.

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