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Les cloches de Luynes (1/5)


Un documentaire de Nicolas Duseigne

Du 24 au 26 juin 2011, quatre cloches ont été refondues à Luynes, une petite commune à proximité de Tours. Nicolas Duseigne a pu couvrir une partie de l'évènement, il nous livre ici ses photos. Les cloches ont été réalisées par les artisans campanaires Dominique Bollée (Orléans) et André Voegelé (Strasbourg), assistés de l'entreprise Gougeon (Villedômer).

La première page présente les anciennes cloches, les quatre pages suivantes l'opération de fonte.

Les cloches proviennent de Sainte-Geneviève, il ne s'agit pas de la cloche datant de 1776, mais de quatre autres cloches distinctes et non historiques. A première vue en regardant ces photos, les anciennes cloches de Luynes sont en bon état. Cependant, selon Nicole Bafour que nous citons : L'expertise est formelle, les 4 cloches sont pour 2 percées au niveau du cerveau, les bélières sont éclatées. Les bélières en acier continuent de s'oxyder et de faire éclater les anses puis les cerveaux.

Les anciennes cloches sont quatre Bollée, elles sont estampillées Orléans. Elles datent de 1855 (et non de 1866, comme mentionné parfois). Elles sont joliment décorées de rinceaux végétaux. Elles possèdent des figures sur la faussure : une vierge à l'enfant, un christ en croix. Ce sont des travaux assez classiques. La plus légère pèse 176 kg, la plus lourde 449 kg.

Nous abordons le sujet de la destruction des anciennes cloches avec une certaine allergie, même si ce sont de grosses casseroles, préférant une restauration campanaire, voire même une mise à l'écart dans un musée ou sur une place publique. Des cloches Amédée Bollée ne sont toutefois pas des cloches historiques, dénomination que nous réservons à tout instrument d'avant la révolution française. Le fait que Bollée refonde Bollée nous rassure d'un certain côté, surtout vu le gage de sérieux de ce fondeur. Nicole Bafour ajoute : les réparer, la solution a été envisagée, mais le coup était aussi élevé, sans garantie. Nous avons fait le choix de les refaire comme elles étaient, et d'en faire une fête : la fête des Feux et des Arts. Il n'y avait pas que la fonte, il y avait aussi 32 artisans d'art qui travaillaient face au public. Toute la ville était associée à la fonte des cloches, c'était l'histoire du village qui continuait. Bollée à St-Jean de Braye avait toujours les cotes et les gabarits de décorations. Nous avons changé les inscriptions leur nom pour trois quarts.

Les cloches ont été cassées à la masse. Les morceaux de métal ont été apportés dans un four construit en place. Afin de perpétrer la tradition des fondeurs itinérants, ces cloches ont été coulées dans le même lieu, c'est-à-dire le parc. Ainsi, les moules ont été enterrés dans les fosses. A la différence des coulées classiques, où l'on ouvre un trou dans le four pour laisser couler le métal, ici le bronze en fusion a été transféré à la louche. Thibaut Boudart évoque : La coulée à la louche est une technique Voegelé. Peut-être Dominique Bollée a-t-il fait le moule de la cloche et André Voegelé en assure la coulée. A ces suppositions, nous n'avons pas encore de réponse, si ce n'est que les trois techniciens campanaires ont participé à l'opération de coulée le jour venu.

Le fait que ces cloches aient été fondues en plein air n'est pas tant que ça une rareté, disons que le choix est audacieux pour des cloches de ce poids. Si la coulée est impressionnante, il faut bien voir que le travail préparatoire est énorme. La coulée, c'est trois minutes de lumière pour des semaines de préparation. Le métal en fusion a été béni par le père Benoît Laurens, le lendemain par le père Nathanaël Grard. L'une de ces nouvelles cloches s'appelle « Bienheureux Jean-Paul II ».


Voici deux cloches qui seront amenées à la refonte.


Elles sont joliment décorées.


Détail sur la dédicace.


Une figure de vierge à l'enfant.


La pince est légèrement ébréchée.


Détail sur la couronne. Que ce soit sur les anses doubles ou l'anse-mère, je n'y détecte aucun défaut.


Main indicatrice.


L'autre figure mariale (seconde cloche).


Un christ en croix.


Le second.


Les guirlandes sont fort détaillées.


La date 1855.


Vue d'ensemble.


La couronne de la seconde cloche.

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