L'église Saint-Martin de Nil-Saint-Martin
Le clocher n'est pas accessible, il est partiellement en état de péril et nécessite des travaux.
D'après Micheline Dossogne, dont nous reproduisons ci-après intégralement le texte (un très grand merci pour le soutien dans les recherches, ainsi qu'à Géraldine Piret et le père Prosper Padiri), le clocher de l'église Saint-Martin-Saint-Brice à Nil-Saint-Martin, abrite actuellement 2 cloches.
- Une cloche
appelée Cécile, bénie le 23/10/1817 par M. Baugniet, doyen
de Jodoigne, assisté du curé de Saint-Martin et d'un autre prêtre.
Elle provient de la refonte d'une cloche plus ancienne. Les fondeurs étaient
Antoine et Pierre Courteaux. Elle pesait 860kg (1720,50 livres). Elle donne
le fa dièse. Elle a une hauteur de 1,32m et un diamètre de 1 mètre.
Elle
porte l'inscription suivante :
Ad majorem Dei gloriam.
Vivos voco, mortuos
plango, fulgura frango.
Coecilia mihi nomen.
Patrinus : Dominus F.J.Pols.
Matrina
: Coecilia de Legros.
Cura Pastoris H.Boucqueau et E.J.J.Thienpont, praetoris.
Par
exurgo in Nil Sti Martini, anno 1817
St Martin ppn.
Fait par Antoine et
P. Courteaux, fondeurs.
- La seconde, appelée Martin pèse 1.275kg avec le battant. Son diamètre à la base est de 1,22m. Sa circonférence est de 3,83m. Sa tangentielle jusqu'à la couronne de 0,99m et jusqu'au sommet de la couronne de 1,20m. Le ton est le mi naturel. Fondeur : P. Bauwens-Goossens de Gand. Elle remplaçe une ancienne cloche Martin datant de 1850 et volée par les Allemands en 1943.
Elle
porte l'inscription suivante :
Martinus nominor.
A Germanis rapta anno 1943,
par resurgo anno 1950
Fusore P.Bauwens-Goossens ex Gand,
Pastore Gustave
Barbiaux.
Baptizata sum a R.D. Victore Bourgeois, Decano Walhaniensi,
Patrino
: Leone Denef
Matrina : Domina Aemilia de Roÿ
Canto vel lacrimo,
Sed
semper ad majorem gloriam
Dei Mariaeque.
La cloche a coûté 67.900 francs pour les 1105 premiers kg et 11.050 francs pour les 170 kg restants. Le gouvernement belge a versé 63.886 francs à la Fabrique à titre de dommage de guerre. La commune avait prêté 50.000 francs en les attendant et les paroissiens ont fourni le reste via des collectes.
La cloche Pierre Courteaux est fort rare. Il n'y en a que trois, celle-ci y compris, qui sont inventoriées en Belgique. La plus proche de chez nous est à Hévillers, ce qui laisse à penser qu'il était, à l'époque, plus ou moins habitué à la région. C'était en effet un fondeur ambulant, qui passait de village en village.
La
cloche enlevée par les Allemands.
C'est d'après le fonds De Beer une cloche anonyme. Elle avait un diamètre de 118 cm et elle est répertoriée comme faisant 1000 kg. Elle est cependant identifiée plus précisément par Micheline Dossogne comme étant une Andreas Van Aerschodt, texte que nous reproduisons ci-dessous :
Le 15 mai
1845, on sonna aux morts avec tant d'énergie à l'aide du battant
et d'un marteau de fer que la cloche fut brisée ! Il fallut donc la refondre.
Cette refonte a coûté 25 centimes la livre. Par la fonte, elle a
subi une diminution de poids de l'ordre de 5% et on y ajouta 523 livres de matière
neuve à 1,5 francs la livre. Avec un battant neuf, elle a coûté
1.455 francs à la Fabrique d'église, payés à firme
Van Aerschot à Louvain. Elle pesait donc 2.111 livres, mesurait 1,18m de
diamètre et 0,97 m de haut et sonnait le ton de mi naturel. Au pourtour,
elle était ornée en bas-relief, de statues de saints et de saintes
de Belgique, en de fines niches verticales qui, côte à côte,
encerclaient le cylindre. Sur le galbe, elle portait une sculpture de Saint Martin
à cheval donnant à un pauvre la moitié de son manteau.
Au
pourtour inférieur se lisait l'inscription suivante :
Anno 1850, aere
Ecclesiae Sti Martini in Nil renovor,
Lovanii fusore A.L.J. Van Aerschot, successore
A.L. Van den Gheyn.
Martinus nominor.
Patrino : D.G.J.Lacroix, Burgimagistro
Et
matrina : Domina Ur. C.M.J. Thienpont.
Le 2 octobre 1850, elle fut baptisée solennellement par le révérend Francart, Doyen de Perwez. Le 28 octobre 1943, elle fut volée par les Allemands et n'a pas été retrouvée après la guerre. Elle fut descendue et posée devant la porte de l'église où les paroissiens la couvrirent de fleurs en guise d'adieu. Il y eut une autre cloche, plus ancienne, qui fut volée par les révolutionnaires français. Avant ce vol, il y avait donc 3 cloches, mais après il n'y en eut plus que 2.