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La fonderie Causard-Slégers (1/9)




La fonderie dans le passé.

Ce documentaire décrit la fonderie Causard / Slégers, située au Val des Cloches à Tellin. C'est un lieu historique formidable ! Cette ancienne fonderie a en effet vu plus d'un siècle d'activité de fonte de cloches des Slégers et des Causard, deux familles indissociables.

Documentaire réalisé Grâce au soutien de : Olivier Mézierre, Etienne Carton et Thierry Piedboeuf.
Photographies : Vincent Duseigne et Sandy De Wilde.
Ce documentaire est dédié à Bernadette Slégers.

La fonderie a été active de 1832 à 1970, avec pour seule interruption la seconde guerre mondiale. C'est un lieu qui porte les empreintes des Causard ; c'est non sans émotion que nous imaginons le tout jeune Charles Causard en échafauder les plans, poser les pierres, couler la première cloche. Se sont suivis en cette petite fabrique tous les Causard sans exception. En 2011-2012, ce lieu s'apprête à changer, car rien n'est éternel. Par chance, nous avons été invités en ce lieu magique, afin de garder des parcelles de mémoires, minuscules ou infinies - tout dépend finalement du rapport qu'on a avec le passé.

Nous avons précédemment évoqué la biographie des Causard, afin de poser les premières pierres : les hommes de la terre et du feu. Nous allons maintenant passer en revue et en détails, chaque pièce de la fonderie.

La fonderie aurait été construite en 1832. Nous n'avons pas réussi à trouver de document prouvant cela, ce serait en tout cas conjoint avec la date de fixation de Charles Causard dans le village, il n'y a donc rien d'anachronique. Le bâtiment est hétéroclite, dans le sens où il est manifestement constitué de deux parties distinctes, marquées par une différence de hauteur de toiture - celle-ci serait due à un incendie, et dès lors une reconstruction. Les fenêtres sont par contre toutes identiques, ogivales et assez atypiques. Le centre de la fonderie est marqué par une pierre de couleur légèrement différente. Le bâtiment a probablement été agrandi au fil du temps, selon les disponibilités et les moyens.

En face de la fonderie se trouve la forge, où étaient réalisés les battants. Assez singulièrement, il n'y a aucun point commun architectural entre la forge et la fonderie. La forge a été construite bien plus tard, sous l'impulsion de Georges II Slégers.

La fonderie est constituée des pièces suivantes :
- Le corps principal, comportant le four réverbère. C'est la plus grande pièce. La fosse à cloche est surmontée d'un pont roulant surprenant.
- La pièce annexe arrière, où sont stockés des battants, des moules.
- La cave 1, comportant une machine à broyer la terre.
- La cave 2, presque vide.
- Le grenier 1, qui contient quelques archives.
- Le grenier 2, dans lequel se trouvent de multiples objets un peu plus anciens.
- Un sas, dans lequel se trouvent quelques matrices et les tableaux familiaux.
- Un ancien corps d'habitation. Nous y adjoignons le grenier 3, qui comporte de nombreuses archives personnelles, mais non campanaires.

Le corps principal

Cette pièce occupe la moitié de la fonderie.
A droite de la grande porte, qui ressemble à l'entrée d'une belle grange, on trouve le four. C'est une fosse à cloche, remplie de terre, et comportant un chenal. C'est le lieu où étaient réalisées les coulées, ce que le grand public imagine comme étant le lieu principal d'activité. Si c'est l'apothéose, il faut bien voir qu'une coulée prend 5 minutes tandis que la conception d'une cloche la durée d'un à deux mois, le plus souvent deux. La fosse est de type Diderot, ce qui est classique.

Au dessus de la fosse, il subsiste, en très bon état, un pont roulant en bois. Ce serait l'unique pont roulant en bois subsistant en Europe, d'après de nombreuses sources. Nous pouvons d'office contredire, il en reste un magnifique dans la fonderie de Villedieu-Les-Poeles. Cependant, il est clair que ça reste rare.

La partie mobile du pont roulant de Tellin est constitué de billes de chemin de fer. Il semblerait que les roues proviennent du démontage de berlines.

A gauche de la grande porte, c'est aujourd'hui un site d'exposition. On y trouve des moules : chape, noyau ; des planches à trousser. Il y a aussi un tipi, portant une cloche Constant Sergeys, ce qui est relativement rare. Dans le passé et avant le lieu d'exposition, cette pièce servait à la fonte des grandes cloches. La partie habitation, et en particulier la section du sas, servait à la fonte des petites cloches, d'où le grand feu ouvert, qui est en réalité une partie de l'ancien four.

Le corps principal comporte aussi : les outils divers et variés, les marteaux-pilons pour la terre de la fosse, nous reviendrons sur cela en détail avec les photos, qui permettront de mieux comprendre. Nul doute que ce lieu de travail servait aussi, accessoirement, de lieu de stockage des cloches terminées.

Dans le corps principal de l'atelier, le sol est en terre battue. Bernadette Slégers disait : si une cloche tombait, au moins elle ne se brisait pas. C'est pour cette terre glaise, idéale pour bâtir un moule, que les ancêtres sont venus s'établir à Tellin, en 1832. Et aussi pour le bois, destiné à chauffer l'énorme four. Et puis, il y avait plusieurs commandes dans la région.

Le corps annexe arrière

Y sont actuellement stockés une grande étagère à battants, une table d'exposition avec des matrices, des estampilles, des moules, des louches, des godets à airain, du chanvre. Dans le fond de la pièce, un lieu sombre, il y avait la réserve de terre. Cette terre permettait d'entourer, si l'on peut dire cela ainsi, les moules lors de la coulée. C'était destiné à éviter l'explosion des moules sous la pression de la coulée.

La cave 1

Il subsiste une ancienne machine, qui était destiner à broyer et affiner la terre, pour les moules. A côté, il y a une table contenant le crottin de cheval, matériau indispensable pour la bonne tenue des moules.

La cave 2

Suite à des inondations (probablement en novembre 2010), la cave a été quasiment intégralement vidée de son matériel. Elle donne cependant accès à une porte métallique, protégeant l'intérieur du four. Il est envisageable de penser que cette cave comportait à l'époque des stocks non négligeables de bois, pour alimenter le four.

Le grenier 1

Il comporte des archives et quelques vestiges de petits matériels.

Le grenier 2

Il est fort intéressant. Cependant, son accès est difficile étant donné d'une part que l'échelle est fatiguée, d'autre part parce que le plancher n'est pas destiné à recevoir de lourdes charges. Ce grenier se trouve à hauteur du pont roulant. On y trouve une multitude de pièces fort anciennes, essentiellement des moules ou bien des moulages en plâtre. Ces moules, divers et variés, correspondent aux cornets, aux boîtiers pour couronne, aux trous à évents, aux bouchons à évents, aux chapes, etc.

Le sas

Y sont accrochés les célèbres portraits de famille. On y trouve aussi un four, beaucoup plus petit et plus simple. Dans le four sont exposées des matrices.

Nous allons à présent nous promener, à la découverte de ces objets et de cette magnifique fonderie !


Le Val des Cloches annonce la couleur.


Nous voici aux abords du village de Tellin.


Toute proche se trouve l'église, qui abrite en son clocher un véritable historique des cloches Causard.


La maison de Georges Slégers II, aujourd'hui habitée par Michel Slégers.


Dans l'autre sens.


Le porche est daté.


Une autre maison, appartenant aussi aux Slégers.


Un peu derrière, vers le chemin de la fonderie, se trouve l'ancienne forge.


Nous voilà à la fonderie.


Les fenêtres ogivales sont assez particulières et donnent un aspect religieux à ce lieu.


La fonderie en entier.


Le célèbre panneau de la fonderie.


L'entrée du corps d'habitation.

Le sas d'entrée


Au fond se trouve un petit four. Ce sas, dans lequel sont accrochés les tableaux, est en réalité l'ancien four pour les grandes cloches, mais il a été démoli lorsque Bernadette et Etienne se sont installé dans la fonderie.


Une petite cloche Causard.


Une autre petite cloche, montée sur balancier.


Un pot à moudre pour pharmacie.

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