A l'occasion des célébrations du 11 novembre, il nous a été donné l'occasion de réaliser un documentaire sur le bourdon Salvator de la cathédrale Sainte-Gudule à Bruxelles. Nous en donnons ainsi deux vidéos. Un très grand merci à Thibaut Boudart pour avoir effectué le déplacement pour nous ! Cela a permis de réaliser ce bel enregistrement. Merci aussi au doyen Claude Castiau pour l'autorisation de réaliser ce film. Le 11/11/11 à 11h11 et 11 secondes s'éteignait la dernière vibration du bourdon. La vidéo a été réalisée à ce moment bien particulier !
En matière de données techniques, les deux vidéos représentent la même volée. Ce sont deux points de vue différents, l'un impressionnant à la bouche, l'autre qui donne une ambiance générale de ce bourdon à l'oscillation lente. L'enregistrement n'est pas inclus dans cette page, vu que la vidéo en donne une version. Il est disponible pour quiconque en fait la demande. Il ne s'agit pas d'un plenum. Toutes les autres cloches sont dans l'autre tour, elles étaient immobiles à ce moment. Un enregistrement de plenum s'effectue soit depuis le comble, soit depuis le bas de la tour.
La cloche en elle-même a été documentée en photo à plusieurs occasions passées (ici). En résumé, c'est une cloche du fondeur Peeter Van Den Gheyn, datant de 1638. Elle pèse environ 6700 - 6800 kg. Elle sonne le sol 0 (G en notation allemande). Elle est en rétrograde, ce qui lui donne un mouvement lent et majestueux, presque funèbre. Elle a une sonorité romantique assez sombre. Elle sonne à peu d'occasions, comme bon nombre de gros bourdons. De surcroît, lors des fêtes impliquant la présence du Roi, l'accès à la tour n'est pas possible, ce qui réduit davantage les possibilités de filmer. Nous avons donc de la chance de pouvoir le présenter.
Il m'a été dit un jour : il faut avoir vu le bourdon Salvator au moins une fois dans sa vie. Voilà qui est fait !
Données
techniques à l'attention des personnes réalisant des enregistrements
de cloches :
De nombreux échecs
nous ont fait apprendre. Voici quelques conseils qui vous aideront, j'espère,
dans vos promenades campanaires.
L'enregistrement a été effectué avec un Edirol R09.
1/ Il faut placer l'enregistreur
au dessus des cloches. Le placer à la bouche provoque deux problèmes
:
-Un son d'impact assez brutal lorsque
le battant frappe.
-Une décrue
importante du son lorsque la bouche se trouve à l'opposé de l'enregistreur.
Du fait de ces crues / décrues, le son se retrouve oscillant et ce n'est
pas beau. Placer au dessus, voir même plus loin, permet un équilibrage.
2/
Il faut éviter de placer près des abat-son. Ces fenêtres font
remonter le bruit de la ville, ce qui est parasite.
3/
Il faut placer autant que possible équitablement entre toutes les cloches.
S'il y a de plus petites, il faut s'en mettre plus près, car elles ont
une puissance sonore un peu moindre.
4/
Il est important d'effectuer une compression élevée du son. Un son
trop faible s'amplifie sans aucun souci. Un son saturé est irrécupérable.
Le film a été réalisé avec une petite caméra très simple.
5/ L'éclairage est réalisé
avec de simples spots de chantier, à 30 euros pièce. Pour le cas
présent, un au dessus, un au dessous, 2 x 350W. 2 spots, c'est idéal.
Avec un seul, il peut y avoir de très désagréables oscillations
de lumières, lorsque la cloche bouge. Il y a souvent une prise de courant
dans le clocher. A défaut, une rallonge de 30 mètres permet de s'affranchir
de nombreux problèmes.
6/ Les vues
sont difficiles à réaliser vu le manque d'espace. Il faut faire
comme on peut, c'est un milieu ingrat. L'idéal est de régler la
mise au point en manuel. Sinon lors de la volée, la caméra peut
se mettre à chercher. d'où du flou.
7/
L'idéal est de stabiliser au pied photo, ce qui n'est pas systématiquement
envisageable. Un travail avec Soundforge (ou similaire) permet d'enlever une partie
des sons parasites, un peu avant et un peu après la volée.
Avec ça, c'est à peu près une configuration tout terrain. Cela ne donne pas un résultat professionnel, mais pour une petite configuration peu onéreuse et peu volumineuse, un résultat honnête.
Voici donc le beau bourdon Salvator !