Cette page a été mise à jour et augmentée en 2017.
Ce petit documentaire concerne une mine d'anthracite. Ce minerai est de manière simplifiée un charbon, c'est celui de la meilleure qualité. L'anthracite est relativement maigre, il laisse une trace sur les doigts au contraire des lignites, ses faces sont brillantes, son aspect est gris-noir foncé. Cette mine nous a été signalée par Robert Durand, qui en a effectué la visite complète et la topographie.
Cette mine n'est pas un petit réseau. Elle totalise entre 1500 et 2000 mètres de creusements, formant un noeud de galeries relativement anarchique. Il ne s'agit ni de traçage-dépilage, ni de filonien, ni de piliers tournés. C'est un peu creusé au bon vouloir, voire au petit bonheur la chance. Il est difficile de se dire qu'il y a eu un plan directeur. Quoi qu'il en soit, avec la topo effectuée par Robert, il n'y a pas de difficulté d'orientation. Reste que, lui comme nous, imaginons qu'il reste des galeries ignorées et des petits coins à explorer. On ne doit pas tout connaître.
De notre côté, nous aurons exploré une petite partie seulement. Il est difficile d'évaluer, disons que nous nous serons limités au tiers le plus facilement accessible (les roulages, si tant est qu'on peut appeler ça comme ça). En cause, nous avons estimé que cette mine est dans un fameux état de dégradation. C'est d'ailleurs pour ça que nous ne la nommons pas. L'entrée est gorgée de boue dans un semi-effondrement de sapins, les galeries sont un peu cassées, les boisages par terre... et surtout comme en témoigne une photo, tout laisse à penser que des sections importantes de voûtes se sont affaissées d'une vingtaine de centimètres. Je ne vais pas dire que c'est une visite engagée comme dans les ardoisières, mais la pluie incessante, la fatigue et la saleté auront eu raison de notre courage... Je vous propose de vous baigner dans l'ambiance des lieux :
La veille au soir, vous avez tourné plus d'une heure sous la pluie, pour trouver un endroit où poser la tente. Vous avez été jusqu'à un barrage sinistre, baigné de nuages. Finalement en désespoir, vous sonnez à 21h30 chez des gens inconnus, pour demander à planter dans leur jardin. Vous tombez chez une madame d'abord méfiante, puis ensuite très accueillante.
-
Il ne faut pas regarder mon chien. Il faut faire comme s'il n'existe pas, et tout
ira très bien.
- Ah bon ?
- Oui, il quémande des caresses,
il fait son gentil. Mais après, il mord.
- Ah oui... C'est marrant parce
que d'habitude, les gens disent que leur chien est gentil...
Le
labrador noir nous ignore un peu, nous regarde parfois, hume l'air, mais ne vient
pas.
- Oui, et bien le mien il
est immonde. Il mord, il est méchant. Je ne sais pas comment j'ai pu enfanter
une monstruosité pareille.
Finalement,
nous poserons la tente sous une terrasse, au sec.
-
Au fait, le matin, il demande à sortir, je le lâche et il va faire
son petit tour.
- Ah ? Et à quelle heure ?
- Oh ça dépend,
c'est un peu variable...
Finalement, nous quitterons les lieux à 6h45 tapantes ! Aah le chien ! Brrr... N'empêche que l'accueil de cette personne fut on ne peut plus providentiel. De la nuit il a rarement cessé de pleuvoir. Pour continuer à vous mettre dans l'ambiance, vous prenez le petit déjeuner dans un abribus de ski, désert. Il pleut. L'eau coule sur la route en pente en faisant des petites traces amusantes. Il fait froid. Vous vous rendez près de l'entrée de la mine, il est encore tôt, les environs sont quasiment déserts. Il pleut. Vos vêtements miniers sont si sales que vous avez une répulsion de vous-même. Les manches sont trempées de la veille. Vous marchez dans une pâture pentue, imprimée de sabots de vaches. Vos pas s'impriment dans la boue. Vous descendez vers un torrent, dans une lisière épaisse de sapins. Le sol est glissant. Les aiguilles des sapins déversent l'eau sur vous lors de votre passage. Vous trouvez l'entrée après un peu de recherches et surtout de très bonnes informations en provenance de l'ami Robert. Des sapins arrachés laissent un terrain chaotique. L'entrée est beurrée de boue. Au dessus de l'entrée, des grosses pierres semblent moyennement stables. L'entrée est parsemée de déchets en plastique. La galerie fait une dizaine de mètres de long, c'est chaotique, il y a des roches éparpillées et ça fait 80 cm de haut. Vous êtes dans la mine, vous arrivez dans la salle du Mikado.
Nous
voici dans la mine, dans ce qu'on appelle la salle du Mikado. Les boisages sont
tombés un peu
partout, ça contribue à donner à
cette mine une apparence dangereuse.
En
effet, dans cette mine d'anthracite, c'est un peu sens dessus-dessous.
Pour
progresser, il faut passer dans de nombreux endroits douteux.
Mais
surtout ce qui est inquiétant, c'est que les chandelles sont pliées
en deux. Ca veut dire que le ciel de la mine est joyeusement descendu d'un bon
20 cm, suite à l'affaissement des murs. Rassurant...
Dans
une descenderie permettant de contourner un puits.
Plus
loin, les galeries sont relativement en meilleur état.
Vers
un quartier d'exploitation. Ce n'est pas haut...
Il
nous reste la théière.
Certains
endroits sont en hagues et bourrages.
La
salle du pont.
Il
y a là le vestige d'un pont, qui malheureusement n'est plus très
lisible, car fort dégradé.
L'anthracite
a une apparence noire qui donne un aspect glauque. On sort de cette mine fameusement
sale...
Une
galerie qui est encore boisée à ce jour.
La
partie la plus basse que nous avons pu explorer.
Plus
bas, il y a encore de nombreux quartiers.
Le
reste d'une pelle, ancien vestige provenant des mineurs.
Non loin du boyau permettant la sortie.
Ce boisage est en réalité un pont.
Une des salles principales, d'un aspect assez chaotique.