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La fonderie de cloches Grassmayr (2

 

La partie de la fonderie que nous allons visiter ici est la plus passionnante. Il s'agit de l'atelier de fabrication des moulages en cire. Si dans bien des endroits, cela se révèle intéressant, ici c'est tout à fait ahurissant. On est dans ce que l'artisanat peut avoir de plus beau. Le talent de Kristina Kornbichler est extrême. Sur de nombreuses cloches, il nous est donné d'admirer le talent des sculpteurs médiévaux. On les imagine dans un atelier tout de bois construit, dans une ambiance éloignée de celle de nos jours. Ici, point question de médiévisme. On est dans l'immédiat et le réel. Je vous propose de plonger, au travers de cinq pages, dans l'univers de Kristina. Elle donne vie aux cloches avec une touche personnelle inimitable.


Une vue générale de l'atelier.


Le sol est noir. Ce n'est pas de la saleté. Au fur et à mesure des années de travail, des goutelettes de cire s'amassent sur le sol. Il est impossible de nettoyer cela, sauf à faire un décapage, tout aussi laborieux qu'inutile. De ce fait, les années passant, l'épaisseur monte. C'est pour cela qu'on dit en ce lieu : plus les années passent et plus il faut recruter des petits !

Les lettres


Nous allons passer en revue tous les détails des procédés mis en oeuvre. Ils seront de plus en plus impressionnants et magnifiques. Nous commençons par le plus simple, les lettres ; Si tant est qu'il y a
quelque chose de simple ... ...


La cire est fondue dans des casseroles, afin d'être liquide. Dans le passé, la cire provenait des abeilles. Pour des raisons de ductilité, on est passé peu à peu sur de la cire artificielle. Elle fut tout d'abord noire, puis ensuite bleue. Aujourd'hui elle est rouge.


La cire est coulée dans des matrices en silicone.


Ces matrices contiennent les empreintes négatives des lettres.


Lorsque tout est rempli convenablement, on enlève l'excédent.


Ainsi, peu à peu, on voit les lettrines se révéler.


La coulée terminée.


Si c'est urgent, les lettres sont alors plongées dans un bain d'eau froide, cela permet de refroidir
la cire rapidement.


Ensuite, on va utiliser la lame d'un bistouri.


Les lettres vont être soigneusement décolées, en utilisant la pointe du bistouri.


Elles vont alors être mises de côté une à une. Les nécessaires iront sur une table de lettrage. Les excédentaires iront dans un bac à lettres.


Un bac à lettre en question.


Ce sont ici des toutes petites lettres.


Pourquoi ces lettres en cire ?


Afin de former les textes sur les cloches, les lettres en cire sont placées sur un moule qu'on appelle la fausse cloche. Ce moule en terre est la réplique exacte de la cloche que l'on veut obtenir. Après l'application des lettres en cire, on va appliquer une nouvelle couche de terre, qui s'appelle la chape. Cette chape va prendre les empreintes de la cire dans la terre.


Quelques jours après, la terre ayant séché, on démoule. La chape contient l'empreinte des écritures, en négatif. S'il y a des restes de cire, on va les bruler, afin qu'il ne reste plus rien. La chape est le moule extérieur de la cloche. Quand on coulera le métal en fusion, ce métal liquide va épouser toutes les formes laissées en négatif dans la chape. Ainsi naît la décoration d'une cloche.

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