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Les cloches de Saint-Piat (1/3)

 

Cette page est un documentaire sur la cloche de l'église de Saint-Piat (28, Eure & Loir). Merci à Madame le Maire Michèle Martin pour l'autorisation d'accès au clocher. Merci aussi à Mme Isabelle de Lamberterie et M. Didier Coolen pour le suivi du dossier. L'église de Saint-Piat comporte une cloche Georges Paccard de 1958. La moitié des photos a été réalisée par Nicolas Duseigne. Ce documentaire est dédié à Valentine Castanet-Bihan.

L'église de Saint-Piat est ancienne, on y connait un édifice datant de 1535. A ce titre, une date gravée à l'arrière de l'édifice (près de la salle des fêtes) est encore visible. Ce n'est toutefois pas la date de construction d'un édifice primitif, car l'on connait pour Saint-Piat un premier lieu de culte au VIème siècle, déjà. La cloche est placée dans un clocher entièrement ardoisé, placé à droite de l'entrée principale de l'église. Le beffroi campanaire comporte deux travées, mais seule une est occupée.

L'histoire campanaire de Saint-Piat est un peu compliquée, sans pour autant être insurmontable. De manière certaine, il existait une cloche avant la révolution. Celle-ci a été enlevée en janvier 1794. Cette date est antérieure de quelques mois de la deuxième grande Terreur. Elle n'a jamais été remplacée. Il aurait existé une deuxième cloche, bénite en 1781 et nommée Anne. Elle était réputée peser 716 livres. Elle aurait été réalisée par Nicolas Simonet, un fondeur de Nonancourt. Nous ne possédons pas de trace écrite attestant sa présence. A propos de la cloche enlevée en janvier 1794, nous pouvons supposer qu'il s'agit de la grosse cloche. Celle-ci perdit son battant le 25 avril 1783, tuant dans sa chute Madame Anne Giraud. Il semble loisible de dire que la Terreur n'est pas en cause dans l'enlèvement de la cloche. Cela serait d'autant plus compréhensible que les enlèvements massifs ont eu lieu durant l'été 1794.

On sait aussi qu'il existait une cloche, nommée Amédée-Anastasie, qui fut bénie le 6 juillet 1851. De celle-ci, nous ne connaissons pas le fondeur, il ne serait pas spécialement étonnant que ça soit une Claude Mahuet de Dreux. Elle tombe dans le clocher lors d'un mariage, elle sera remise en service en 1947, par les soins de Louis et Jean Bollée. Il percera le cerveau afin de passer 4 brides et ainsi remplacer la couronne sectionnée. Dans son courrier, il évoque que la chasse frappait le beffroi. Il s'agissait plus que probablement d'un cas d'allongement du baudrier. Un an après, ce sera Armand Blanchet qui réalisera son électrification de sonnerie. A ce jour, cette cloche n'est plus présente en clocher ni en nef. Pour une raison qui nous est inconnue, cette cloche a été refondue.

La nouvelle cloche possède donc du métal de l'ancienne. Elle a été réalisée par Georges Paccard en 1958. Elle a un diamètre de 101 centimètres, un poids de 730 kg. Elle possède un système de volée en rétro-lancé. Etonnamment, il évoque dans son courrier un rétro-mitigé. Or, le battant frappe le haut de la pince.

Sa dédicace, assez longue, est la suivante :
L'AN DE GRACE 1956
LE 25 MARS
J'AI ETE BENIE PAR MGR ROGER MICHON DE CHARTRES
ET NOMMEE
MONIQUE FERNANDE ALINE MICHELE PAULETTE
PAR MONIQUE VANDVORENE DAME PIERRE DEBALLON
FERNAND LEFEBVRE
ALAIN LAILLET MICHELINE FRAND PAULETTE
MAILLARD 1ERS COMMUNIANTS
MM LES MEMBRES DU CONSEIL DE FABRIQUE
TOUSSAINT YVES HALLOUX CURE
J'AI ETE FONDUE AUX FRAIS DE LA COMMUNE
PAR LES SOINS DE
MM PIERRE BINET, MAIRE + JOSEPH POULAIN ADJOINT
ET DU CONSEIL MUNICIPAL

Elle possède une décoration riche en détails, dont : des rinceaux de blé qui sont de toute beauté, une figure de Sainte-Monique d'un côté, Saint-Piat de l'autre. Du côté du marteau se trouve l'estampille des Paccard : la Savoyarde.

Les harmoniques de cette cloche sont les suivantes :
Analyse /// Hum : 191 Hz - Prime : 385 Hz - Tierce : 461 Hz - Quint : 574 Hz - Nominal : 779 Hz - Superquint : 1162 Hz - Oct Nom : 1598 Hz.
Nb d'harmoniques détectées : 12. Note au piano : Sol.
Si l'on compare la fondamentale à l'octave nominale : G(1)-31 et G(3)+33, c'est une cloche qui possède une note correcte, mais avec une certaine distanciation harmonique qui rend la note difficile à situer. Le son est riche, juste et majestueux mais imprécis. La refonte d'une cloche ancienne apporte toujours une certaine part d'incertitude sur le métal originel.

Vous pouvez écouter une mise en volée ci-dessous. C'est une volée manuelle. En effet, nous n'avons pas actionné le boîtier de commande. Cela permet tout de même de prendre connaissance de la jolie sonorité.

Le beffroi campanaire ainsi que la tour ont subi de très fortes dégradations au fil des années. En 2008, ce fut tel qu'une large rénovation fut engagée. En effet, le beffroi campanaire était solidaire de la tour. La transmission de vibrations était importante, d'où des dégradations, le tout conjugué à une situation de pourrissement des entraits. A ce jour, le clocher est parfaitement restauré.


Nous voici aux abords de l'Eure, à Saint-Piat.


Peu à peu, nous arrivons à l'église.


Nous allons monter dans le clocheton ardoisé à droite.


La porte est remarquable, nous la verrons en détails en page 3.


L'église possède une vote en berceaux très jolie.


Ses poutres sculptées rendent ce lieu d'autant plus atypique.


L'escalier d'accès se trouve sur la gauche.


La cloche se cache dans un beffroi totalement rénové.


Le point de frappe d'un ancien marteau.


Voici la belle cloche. C'est une Georges Paccard.


Vue d'ensemble de l'arrière.


Le volant est très bien entretenu.


A ce stade, c'est une mise en volée manuelle de la cloche.


Le décor est extrêmement soigné.


Ce sont des rinceaux de blé, ici celui de la fourniture.


Ici, celui de la faussure.


Au cerveau, ce sont des "palmettes" d'anges, si cela peut se dire.
La silhouette de l'ange forme une palmette, avec du blé aux pieds.

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