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L’influence du Bassigny lorrain sur la production de cloches en Belgique
Si ce fut fait concernant l’Allemagne, aucune étude de campanographie n’existe quant à savoir quelle fut l’influence des fondeurs du Bassigny sur le territoire de la Belgique. Henry Ronot a ouvert une grande brèche avec son dictionnaire des fondeurs de cloches du Bassigny, toutefois les campagnes des saintiers restent encore bien mystérieuse.
Cette brève communication répond à quelques questions essentielles, à savoir dans les formes actuelles de la Belgique (car il faut bien se donner une limite), qui furent ces itinérants ? Ont-ils suivi une même école artistique ? Furent-ils nombreux ? A-t-il existé des règles précises, des écoles ? Afin de répondre à ces simples questions, si factuelles en somme, il a fallu effectuer un énorme travail de recherches biographiques, généalogiques et campanographiques. Ces travaux sont basés sur une étude bibliographique conséquente, mentionnée en fin d’article.
En date du 4 octobre 2013, il est connu 444 fondeurs de cloches en REFOND. Cette valeur tend à devenir peu variable avec les années, les ajouts concernent le plus souvent des « meesters », c’est- à-dire des fondeurs de cloches médiévaux. Ces derniers sont la plupart du temps très mal identifiés, voire nommés de manière floue. Lorsque l’on trie les fondeurs selon leur origine (1) – en tout cas pour tout ce qui est connu, une très grande majorité – il est alors mis en valeur que 85 fondeurs proviennent du Bassigny lorrain (2). Cela signifie que 20% des fondeurs identifiés proviennent du Bassigny.
* En nombre de fondeurs, c’est important. Le Bassigny est une toute petite région. Cela signifie (et nous le savons) que le Bassigny a eu un rayonnement considérable sur l’Europe campanaire. La Belgique est incluse dans ce rayonnement. Si ce n’est aucunement une surprise, cette étude au moins le confirme.
* En nombre de cloches, c’est faible. Mais cela revient à mettre les fondeurs lorrains en concurrence numéraire avec les Causard-Slégers, Michiels et Van Aerschodt. C’est comparer du non comparable. De ce fait, nous estimons prudent de ne donner aucune valeur ferme et définitive.
(1) En matière d’origine, la liste est difficile à établir. Que penser d’un Charles Maitrot, né en Bassigny, mais déménagé à Muno (Belgique) et fondeur implanté en ce lieu ? Idem la famille Hémony, etc… De ce fait, afin de simplifier et clarifier, nous n’avons comptabilisé ‘que’ les fondeurs nés en Bassigny. Cela a l’avantage d’être un critère factuel. Cela exclut des fondeurs dont les origines – les ancêtres dirons-nous – proviennent du Bassigny, mais nés ailleurs. Nous pensons aux Causard (sauf Charles), les Bollée, etc.
(2) Le Bassigny est une donnée géographique restrictive, excluant nombre de petits villages haut-marnais ou vosgiens ayant pourtant eu la même tradition campanaire. Afin de clarifier notre propos et surtout nous baser sur une étude d’un spécialiste, nous prenons en compte tous les villages évoqués par Henry Ronot. Les données sur le nombre peuvent être minorées du fait d’un critère bien spécifique au Bassigny lorrain.
Rares étaient les campagnes (3) menées par un seul fondeur. La plupart sont à deux fondeurs, nombreuses encore sont celles à trois fondeurs, cela monte jusqu’à 5 fondeurs. Quand bien même la cloche est signée d’un fondeur seul « Pierre Courteaux », nous savons qu’Antoine Courteaux était présent. Est-il à considérer comme fondeur ou aidant ? La question reste ouverte. Il en est tout à fait de même concernant les fondeurs belges. Si Félix Van Aerschodt signait seul, nous savons qu’il était entouré d’ouvriers.
(3) Une campagne est une itinérance en vue de fabriquer et vendre des cloches en lieu et place. La coulée est faite sur site. La Belgique est-elle indistinctement concernée ? Quasiment, oui. Notons à simple titre d’information que la Flandre occidentale a été légèrement moins concernée. Certains fondeurs se sont concentrés dans la petite partie germanophone de la Belgique, du simple fait qu’ils étaient spécialisés sur l’Allemagne (et tout particulièrement la Rhénanie-Palatinat).
a) Le petit village d’Illoud a fourni peu de fondeurs lorrains, mais un nombre important de ces fondeurs s’est consacré à la Belgique.
b) Le village de Breuvannes a fourni très grand nombre de fondeurs lorrains, mais un nombre faible de ces fondeurs s’est consacré à la Belgique. Un village comme Robécourt, important du point de vue campanaire, a eu une importance faible.
c) Des villages lorrains ont été à la fois de grands fournisseurs de fondeurs et nombreux de ces fondeurs se sont consacrés à la Belgique. Il s’agit de Doncourt, Levécourt, Romain-sur-Meuse, Damblain.
Les villages du Bassigny concernés par notre sujet sont :
Villages majeurs : Audeloncourt, Maisoncelles, Huilliécourt, Romain-Sur-Meuse, Doncourt, Illoud, Levécourt, Outremécourt, Damblain, Urville, La Mothe, Hâcourt.
Villages mineurs : Lanques-Sur-Rognon, Thol-Les- Millières, Clinchamp, Clefmont, Merrey, Colombey- Lès-Choiseul, Goncourt, Breuvannes, Rozières, Sommerécourt, Champigneulles-En-Bassigny, Robécourt, Harréville-Les-Chanteurs, Vrécourt, Graffigny-Chemin, Germainvilliers.
Ce n’est pas une liste exhaustive des villages du Bassigny. Des grosses entités comme Bourmont ou Chaumont n’ont fourni aucun fondeur.
La période est bornée de manière approximative à partir de 1600 et jusque 1850. Il est possible que des campagnes aient été réalisées avant, mais nous n’en avons aucune trace. Malgré tout, cela nous semble improbable. L’activité du début du 17ème siècle est faible. Elle s’accentue fortement aux alentours de 1630. Un pic d’activité existe sur tout le 18ème siècle. Ensuite sur le 19ème siècle, l’activité redescend graduellement, surtout après 1830. Après 1850, cela redevient anecdotique.
Des évènements marquent ces périodes.
* Les débuts de migrations s’observent de manière parfaitement concordante avec le premier siège de La Mothe, en 1634. Avant cet évènement, l’activité est très faible. En 1642, le second siège de La Mothe amène la destruction quasiment totale de la citadelle. Entre ces deux évènements, on observe un certain nombre de migrations définitives, provenant aussi bien de La Mothe que d’Outremécourt. Le cas le plus emblématique est celui des Plumère / Plumerel. On ressent bien que les fondeurs organisent une fuite vers des régions moins difficiles.
* A cela s’ajoute la grande peste, s’étalant de 1630 à 1636. Elle a son apogée en 1634. La peste et la guerre de trente ans provoquent une dépopulation des villages.
* Courant 17ème et surtout dans le 18ème siècle, les campagnes s’organisent. On se rend compte que les tournées deviennent régulières : des groupes se forment, des ciblages géographiques existent. Nous n’identifions pas pourquoi les lignées s’éteignent peu à peu à l’approche de 1850. En 1820, la tradition était encore assez vive. Une hypothèse pourrait être la sédentarisation des ateliers. Les fonderies s’implantent en poste fixe, or peu le sont en Bassigny (on pense en premier lieu à Robécourt, mais ensuite ?)
Est-ce qu’il a existé un courant artistique propre au Bassigny ?
La réponse est non, mais elle n’est pas catégorique. Les cloches issues du Bassigny sont souvent relativement simples. Cela peut se comprendre, le fondeur était en itinérance, il n’emportait pas une demi- charrette de matrices. Pour autant, elles ne sont pas bâclées. Si cet aspect peut convenir dans la description d’un trait commun, ce n’est pas pour autant un style. En matière de style, il y a un peu de tout. Quelques-unes sont médiocres : les Lainville, les Guillemin, les Jacquot. Très nombreuses sont honnêtes : les Chevresson, les Deforest, les Regnault. Quelques-unes sont l’objet de soins décoratifs : les Maitrot, les Gaulard. Quelques- unes ont grande réputation acoustique : les Hemony, les Chapelle. Bref, on a l’hégémonie qui s’observe un peu partout, mais rapportée à un microcosme.
Non pas un style mais un trait commun (aussi), relativement nombreuses sont les estampilles comportant le nom du fondeur et une petite cloche. Il n’y a aucune spécificité décorative qui permet de reconnaître une cloche du Bassigny au premier coup d’œil.
Fondeurs majeurs : MAITROT Charles, PERRIN Charles, DEFOREST Claude, DELAPAIX François, COURTEAUX Pierre, SIMON Joseph, SIMON Louis, CHAPELLE Nicolas III, CHEVRESSON Nicolas II, DROUOT Joseph, DROUOT Clément II, CAUSARD Charles, HABERT Clément, LAINVILLE Louis, LAINVILLE François, REGNAULT Louis-François, GAULARD Jean-Baptiste-Nicolas, GAULARD Charles, HEMONY François, HEMONY Pierre, BASTIEN Jules- Nicolas-James.
Fondeurs mineurs : HUMBLOT Claude, MICHELIN Pierre, JULLIEN Alexis, JULLIEN Joseph, MICHEL Joseph, MICHEL Pierre-Henri, PETITFOUR Paul- François, PETITFOUR Hippolyte, PETITFOUR Adam, PETIT Jean-François, PERRIN Charles-Honoré, PERRIN Joseph II, LOISEAU Claude-François, ANTOINE Nicolas, ANTOINE Antoine, DELAPAIX Jean II, DELAPAIX Edme, DELAPAIX Etienne, BERNARD Pierre, BERNARD André II, BERNARD Anthoine, COURTEAUX Joseph-Nicolas, DROUOT Clément-Vital, CHEVRESSON Joseph-Nicolas, CHEVRESSON Nicolas I, CHEVRESSON Joseph, CHEVRESSON Jean-Baptiste, CHAPELLE Jean II, CHAPELLE Didier, DEPOISSON Jean, RACLE François, SEUROT Antoine, DROUOT Jean-Baptiste, DROUOT Charles, DROUOT Paul-Denis, DELESPINE François, DELESPINE Nicolas, CHABOTEAU Nicolas, LAINVILLE Antoine, MILLOT René, REGNAULT Antoine I, BAGUE Philippe-Guillaume, BOITEL Pierre, DUBOIS François, RENAUD Claude, PLUMERE Claude, PLUMERE Joseph, PLUMERE Jean, PLUMERE Georges, HEMERY Antoine-Joseph, JACQUOT Jean, GUILLEMIN Pierre, REGNAUD Étienne, BROCHARD Jean, BROCHARD Aumond, GAULARD François-Alexandre, AUBERTIN Toussaint, AUBERTIN Jean, FREMY Mammès, THOUVENEL Pierre, THOUVENEL Nicolas- Bonnaventure, LEFEVRE Jean.
1817 - La première campagne. L’homme a 35 ans. Il s’agit de sa toute première campagne. Il se concentre sur quelques villages du Brabant-Wallon : Mettet, Corbais, Walhain (concentré en haut à droite de la carte, E et C, puis A). Il est accompagné de son frère Antoine Courteaux.
1820 – La seconde campagne. Le fondeur prend de l’expérience. Il réalise quelques cloches au passage en Ardennes françaises. Seul, sans son frère et sans ouvrier, son parcours s’étoffe. Il se concentre sur le sud de la Belgique, uniquement en Wallonie. On voit que son parcours est assez resserré.
La seconde campagne comporte : Beaumont, Salles (Chimay), Villers La Tour, Virelles, Hannut, Crehen. 1826-1827 – Les campagnes avec Joseph Drouot. Pierre Courteaux ne part plus en campagne seul, il s’associe avec le fondeur de très grand renom Joseph Drouot. Deux campagnes simultanées sont réalisées. Le territoire géographique est fort resserré.
Fosses-La-Ville, Hastières, Soignies, Fontenelle, Laneffe, Thy- Le-Chateau, Gilly.
La prépondérance du Brabant et de la Belgique du sud est encore là. Il s’agit d’un approfondissement de la zone de la seconde campagne. En quelque sorte, on pourrait dire que Courteaux promène Drouot.
Au passage, des travaux sont réalisés dans l’Aisne. 1836 – Les derniers travaux.
Auparavant, Courteaux réalise quelques campagnes de plus petite importance en Ardennes françaises. En 1836, on voit là une troisième vague de campagnes en Belgique. Le secteur géographique est hyper-resserré. Mis à part l’exception d’un point en Brabant-Wallon, le E, tout se retrouve en Hainaut dans la proximité de Charleroi et La Louvière.
Cet ensemble comporte : Trazegnies, Binche, Chapelle Lez Herlaimont, Heppignies, Wavre et Monceau-Sur-Sambre. Par la suite, Courteaux réalisera des travaux épars (et relativement anecdotiques) dans l’Aisne. Il n’existe pas de travaux de Pierre Courteaux ailleurs, sauf manquements des inventaires.
* Tout d’abord, les saintiers partent dans les beaux jours, de mars à novembre. Ce n’est pas cet ensemble de parcours qui nous l’apprend, mais cela mérite d’être cité. Le rythme est en principe annuel. En hiver, les fondeurs font des travaux plus légers, ou agricoles.
* Les répartitions géographiques sont bien ciblées. Si l’on considère un seul fondeur, on a souvent l’apparition d’un réseau. Le fondeur privilégie un secteur où il a de bons contacts, voire même des habitudes de logement.
* Les répartitions géographiques sont ciblées, tout du moins en ce qui concerne les fondeurs du Bassigny. Il est rare d’observer de très larges dispersions.
* Il y a une préférence linguistique. Cela s’observe tout autant dans les régions néerlandophones et germanophones. Seuls quelques fondeurs majeurs vont partout. Les circuits sont ici idéalisés. Il est évident que les parcours de nos grands voyageurs étaient plus chaotiques que cette version « optimisée ».
Non. Il n’y a aucun chef. Les formations sont informelles, entre fondeurs et quelquefois, des aidants. Les regroupements sont instables et variables. Certains sont familiaux, toutefois c’est loin d’être systématique.
Tous les trois ans, il y avait l’élection d’un maître-juré, au sein de la sénéchaussée de Bourmont. Ce juré avait pour mission de visiter les fondeurs. Des actes étaient pris, comme des confiscations de matériels défectueux ou des règlements de litiges.
Il n’y avait pas de corporation de fondeurs. Il n’existait aucune adhésion à une charte. Le pouvoir des jurés était plus de l’ordre du répressif qu’une réelle association de métier.
Les deux. Certaines familles travaillaient ensemble puis se quittaient, d’autres étaient inséparables. Certains fondeurs travaillaient seuls. Il a existé des litiges aussi. Bref, il existe tous les cas de figure. Le Bassigny est-il un cas exceptionnel ?
Oui. Il n’existe aucune région qui sur 30 kilomètres de long, a pu exporter autant de fondeurs. Le Bassigny a été exceptionnel en cela. Après, afin de recentrer le discours, la Belgique n’a eu aucune relation privilégiée avec le Bassigny. Ce n’était pas un Eldorado. Elle s’est simplement retrouvée sur la route des fondeurs.
TABLE DE CORRESPONDANCE VILLAGE > FONDEUR - Permet de déterminer qui vient d’où.
Audeloncourt : GAULARD Charles, GAULARD Augustin. Blévaincourt : BAGUE Philippe-Guillaume, CHEVRESSON Jean-Baptiste. Breuvannes : BERNARD Pierre, DELAPAIX Etienne, JACQUOT Jean, GUILLEMIN Pierre, PETITFOUR Paul-François, PETITFOUR Hippolyte, PETITFOUR Adam (supposé). Champigneulles-en-Bassigny : COCHOIS Dominique. Clefmont : DROUOT Paul-Denis (et Maisoncelles). Damblain : CHAPELLE Jean II, CHAPELLE Didier, DUBOIS François, JULLIEN Alexis, JULLIEN Joseph, RACLE François. Doncourt : BROCHARD Jean, BERNARD André II, BERNARD Anthoine, DELAPAIX Edme, DELESPINE François, DELESPINE Nicolas. Goncourt : RENAUD Claude. Hâcourt : DROUOT Clément-Vital, DROUOT Charles. Harréville-Les-Chanteurs : DROUOT Joseph. Huilliécourt : DELAPAIX François, DROUOT Clément II, GAULARD Jean-Baptiste-Nicolas, GAULARD François-Alexandre, LAINVILLE Louis, LAINVILLE François, LAINVILLE Antoine, PERRIN Honoré, PERRIN Joseph II, PERRIN-MARTIN Honoré (et Robécourt), REGNAULT Louis-François. Illoud : BASTIEN Jules-Nicolas-James, BOITEL Pierre, CHEVRESSON Nicolas II, CHEVRESSON Joseph-Nicolas, CHEVRESSON Nicolas I, CHEVRESSON Joseph, DEFOREST Claude, HABERT Clément, REGNAUD Étienne-Louis-François (et Huilliécourt, doublon ?), SIMON Joseph, SIMON Louis. Lanques : AUBERTIN Toussaint. La Mothe : PLUMERE Claude, PLUMERE Joseph, PLUMERE Jean, PLUMERE Georges, REGNAULT Antoine I. Levécourt : DEPOISSON Jean, HEMONY François, HEMONY Pierre, HUMBLOT Claude. Maisoncelles : CAUSARD Charles, HEMERY Antoine-Joseph, PERRIN Charles. Outremécourt : CHAPELLE Nicolas III, THOUVENEL Nicolas-Bonnaventure, THOUVENEL Pierre (supposé). Perrusse : AUBERTIN Jean. Robécourt : ANTOINE Antoine, ANTOINE Nicolas, LOISEAU Claude-François. Romain-sur-Meuse : DROUOT Jean-Baptiste, DROUOT Martin, MICHEL Pierre-Henri. Rozières : MICHEL Joseph. Thol-Les-Milières : MAITROT Charles. Urville : COURTEAUX Pierre, COURTEAUX Joseph-Nicolas. Vrécourt : MILLOT René.
TABLE DE CORRESPONDANCE VILLAGE > NOMBRE DE FONDEURS
Permet de déterminer quel village a fourni beaucoup de fondeurs. Cela s’applique uniquement aux villages ayant exporté des fondeurs vers la Belgique. C’est donc très spécifique.
Un : Champigneulles-en-Bassigny, Cléfmont, Goncourt, Harréville-Les-Chanteurs, Lanques-Sur- Rognon, Perrusse, Rosières, Thol-Les-Milières, Vrécourt. Deux : Audeloncourt, Blévaincourt, Hâcourt, Urville. Trois : Maisoncelles, Outremécourt, Robécourt, Romain-Sur-Meuse. Quatre : Levécourt. Cinq : La Mothe en Bassigny. Six : Damblain, Doncourt. Sept : Breuvannes. Onze : Huilliécourt, Illoud.
Pourquoi classer Audeloncourt, Maisoncelles, Outremécourt, Hâcourt, Urville (etc) en villages majeurs alors qu’ils ont des valeurs faibles ? Parce que ce furent tous des fondeurs majeurs. Pourquoi classer Robécourt en village mineur : Parce qu’il y a eu beaucoup d’aidants, et peu (ou pas) de fondeurs majeurs.
Pourquoi classer Breuvannes en village mineur : Parce que c’est un village qui a fourni énormément de fondeurs vers partout, mais peu vers la Belgique. De ce fait, la valeur de sept n’est pas très représentative.
Pourquoi certains villages ne sont pas cité du tout : Graffigny-Chemin, Germainvilliers, Sommerécourt Merrey, Colombey-Lès-Choiseul, Clinchamp. Ces villages ont été écartés car ils ne comportent ‘que’ des aidants.
ILLOUD ressort, c’est une situation atypique concernant le Bassigny. En effet, c’est un petit village (actuellement 255 habitants) et ce ne fut pas un grand centre campanaire. Une explication pourrait consister au fait qu’il y avait « une bande organisée », si l’ont peut définir la situation ainsi. Un groupe à géométrie variable se retrouvait régulièrement afin de partir en campagne : les Bastien, Habert, Regnault, Simon, Chevresson. Ce sont des fondeurs majeurs en Belgique, mineurs (voire d’importance nulle) en France. Ce le cas exemplatif d’un village ayant tissé une relation campanaire entre le Bassigny et la Belgique.
HUILLIECOURT ressort. C’est à la fois un assez grand centre campanaire (pourtant, actuellement 127 habitants), et un bon fournisseur de fondeurs se rendant en Belgique. Il n’y a pas spécifiquement d’explication à cela. Les Gaulard, Lainville, Drouot, Delapaix, Perrin, ce sont tous des noms illustres en Belgique. Ces familles de fondeurs sont partis dans des campagnes indépendantes et à des périodes différentes.
BREUVANNES ressort (718 habitants), pour la simple raison que ce fut un grand centre campanaire.
LA MOTHE, Sommerécourt, Soulaucourt, Vaudrecourt : ces hameaux ressortent et ce fut uniquement casuel. Les fondeurs ont migré du fait de la guerre incessante. On retient en particulier les Plumère.
LEVECOURT (97 hab.) ressort du fait des Hemony. MAISONCELLES (54 hab.) ressort du fait des Perrin et Causard. ROMAIN-SUR-MEUSE (124 hab.) ressort du fait des Drouot, au même titre qu’ HÂCOURT (35 hab.). URVILLE (66 hab.) ressort du fait des Courteaux. AUDELONCOURT (95 hab.) ressort du fait des Gaulard.
Tous les autres villages ont eu une influence minoritaire.
Bibliographie :
- Dictionnaire des facteurs d'instruments de musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas Meeùs.
- Dictionnaire des fondeurs de cloches du Bassigny, Henry Ronot.
- Base de données de l'IRPA reprenant le fonds De Beer.
- Centre généalogique de la Haute-Marne.
- Joseph Berthelé, Mélanges, Campanographie ancienne et moderne. 1906. Belgique et Prusse
rhénane.
- Maurice Thouvenin, relevés généalogiques sur les fondeurs du Bassigny. Edité au profit des
chercheurs.
Recherché :
-
-
Jean Salmon, Cloches et saintiers du Bassigny. Editions Dominique Guéniot, Langres. 1985.
Epuisé !
- Joseph Berthelé, Les fondeurs de cloches de la sénéchaussée de Bourmont du XVIème siècle au
XVIIIème siècle, d’après les recherches de Jules Marchal. Revue de l’art chrétien, tome IV, 1893.