Le causse Méjean - Paysages sonores
Le causse Méjean
Cet enregistrement comporte une petite heure de paysages sonores du causse Méjean, terre aride et steppique située en Lozère. Le Causse, c'est un tiers de maisons abandonnées et ruinées, cinquante pour cent de résidences secondaires aux volets clos ; le tout petit reste ce sont des gens calfeutrés dans leurs habitations aux murs épais, attendant le printemps et qu'on ne voit pas. Je suis parti en randonnée une semaine dans ce large territoire vide, en autonomie totale et seul. Ces enregistrements témoignent de l'ambiance solitaire du causse, habité par le vent et les animaux sauvages.
01 - Carnac. En plein cour
de la nuit, la bergerie ne se tait pas. Les brebis languissent de leurs
agneaux disparus. Cet enregistrement témoigne du bruit des bêtes,
une ambiance que l'on retrouve partout sur le causse en cette période
là.
02 - Carnac. Sous la grange où j'ai dormi et à quelques
pas de la bergerie, la pluie tombe, très tôt le matin.
03 - Drigas. De volumineuses congères barrent le chemin au niveau
de l'aven des Cabanelles. Le bruit de mes pas, lorsque je franchis la
masse de neige, en grande partie gelée.
04 - Hures. La pluie vient de cesser, pour un bref instant. Les vieilles
toitures de lauzes dégoulinent de leur eau.
05 - Le Villaret. Le vent et la pluie gagnent en intensité. Un
genet très épineux se prend de plein fouet la tristesse
du ciel.
06 - Nivoliers. La tempête est bien présente. Voici un
enregistrement du vent, en haut de la Serre du Bon Matin.
07 - Nivoliers. Au cour de la bergerie de Christian Avesque. On y entend
les bêtes en train de manger, dans un brouhaha pressé et
chaleureux. Dans le fond de l'étable, il fait bon et chaud. Deux
brebis défendent leurs agneaux. Une respire fortement et elle
fait d'étranges vibrations près de l'enregistreur.
08 - Le Veygalier. La pluie ne cesse plus, le ciel s'effondre sur le
village.
09 - Villeneuve. Epuisé et trempé, je me réfugie
dans une grange, en attendant que la pluie cesse. Au loin, les chiens
au pelage détrempé vagabondent.
10 - Le mont Gargo. Il s'agit du vent le plus intense que j'aie jamais
enregistré ! Les rafales sont situées dans une fourchette
avoisinant les 160 à 180 km/heure.
11 - Le mont Gargo. Au sommet, le vent est si intense qu'il essaie sournoisement
de déchirer mes vêtements. On y entend la veste battre
dans le vent, ainsi qu'à certains instants, je tombe par terre
sous la pression venteuse.
12 - Le Tomple. Le chemin descend vers Quézac. La cohue du matin,
entre 6h30 et 7h00, dans les douces et belles forêts cévenoles.
13 - Paros. A l'approche du causse de Sauveterre, la bergerie lance
les mêmes cris au ciel. Voici un enregistrement des brebis, réalisé
au travers des parois.
14 - Boisset. A la descente sur Sainte-Énimie, je croise une
source salvatrice, qui me permet de recharger en eau.
15 - Le Buffre. Un sapin émet de petits craquements alors que
le vent se lève dans les feuillages. C'est la douce poésie
des paysages forestiers.
16 - Drigas. Il est très tôt. La tempête a fait rage
toute la nuit, mêlée à la fois de vents atroces
et d'une neige glaciale. Au petit matin très tôt (5h15),
je suis réfugié dans une grange. Les toitures rugissent
sous le vent, qui tente de plier et de tordre.
17 - Le Souc. Cette ruine est située non loin de la Serre des
Fourcats. Une tôle obture une fenêtre, mais la planche métallique
est tordue. Le vent joue avec, tordant l'objet dans de curieux grincements
répétitifs.
18 - La Pauparelle. Si le causse possède une sonorité
qui lui est propre, c'est celle des pas dans l'herbe, qui est desséchée
et cuite par les conditions climatiques. Ca craque sous les pieds dans
un doux bruissement.
19 - Aures, les lauzes sont les pierres des causses. Elles émettent
de petits chants flutés, ce qui les rend si particulières.
20 - La Citerne. Le vent rugit dans un sapin avant que ne vienne s'abattre
sur les landes une terrible tempête de neige.
21 - Meyrueis, une mésange lance ses appels dans la forêt.
Durée totale : 49:53 mn.