En guise de préambule, N77 est un tarn forestier donnant sur un grand cirque à ciel ouvert où subsistent juste les piliers. C'est joli. A côté se trouvent d'innombrables trous similaires, qui seraient dus aux bombardements et rendent la forêt franchement dangereuse.
On cherche longuement la carrière N78 sans la trouver. Puis par chance, on localise la table géante à 5 pieds. C'est très joli ! Le sommet de la table est gravé d'une devise en grandes lettres gothiques : Wir Deutsche Fürchten Gott sonst nichts auf der welt : Nous, Allemands, ne craignons rien au monde sauf Dieu.
C'est une carrière d'un très grand développement, possédant un secteur ancien, une champi moderne, une myriade de fontis débouchant au jour, un développement complexe et difficilement compréhensible. Je parlerais d'un développement de 8000 mètres. La carrière est de toute apparence divisée en 5 numéros, de 1 à 5. Ce sont les numéros des entrées.
Dans le secteur ancien, on trouve la belle gravure du coq gaulois et c'est un coup de chance de la localiser. Aussi nous trouvons plein de gravures (Gloire au 57) et peintures de type militaire, aussi bien en français qu'en allemand. Au fur et à mesure de la promenade, nous traversons une champi totalement vide, aux volumes un peu plus grands. C'est compliqué. Nous ressortons en N79, qui serait Höhle 5.
Le site fut alternativement occupé par les positions françaises et allemandes. Au fil de la guerre, l'occupant allemand en a pris possession. Le lieu a donc intensément servi de refuge aux militaires, ce qui explique le nombre important de vestiges.
La creute N77
Il s'agit avant tout d'un site servant de terrain de jeux aux motos
et aux quads.
La carrière est profondément dégradée
du fait des alternances de gel et dégel.
C'est sans parler, bien évidemment, du sport local qui consiste
à brûler des pneus.
De larges sections ont subi de l'effondrement généralisé.
La creute N78
Voici la fameuse table à cinq pieds. Il s'agit d'un secteur
entier de carrière. Cependant au vu de la surexploitation intense,
un gigantesque quartier s'est effondré de manière généralisé
au milieu du XIXème siècle. Cette table est ce qu'il
reste de l'exploitation souterraine.
Il y subsiste une gravure allemande, placée en hauteur.
Les entrées sont, parfois, des cratères ayant percé
au jour.
La stabilité est très loin d'être au rendez-vous.
Quelques piliers en état de dégradation extrême
(diabolo ou sablier) laissent présager de futurs effondrements
généralisés.
Certains secteurs sont fort heureusement en bon état.
On y trouve les indications de postes de contrôle, qui à
ce jour sont (de ce qu'on a trouvé) vides.
Les galeries alternent entre le jour et la nuit.
C'est avec beaucoup de chance que nous trouvons le coq gaulois, car
il est bien perdu au beau milieu du labyrinthe de galeries. Détérioré
en 1991, il a été restauré en 1999.
Le blason du 57ème Régiment.
Le bas-relief d'une fleur ; tout petit, on tombe dessus par hasard.
L'indication du poste de secours. Il y en aura de très nombreuses
similaires, mais faites à la main, aucune inscription n'est
identique.
Le bureau du 9ème cuirassés de la 3ème compagnie.
Un bloc au sol, peu lisible, avec des inscriptions de 1911 et 1919.
Nous trouvons ici une gravure fort curieuse. Il s'agit d'un calvaire,
avec les dates 1886 - 1898.
En-dessous se trouvent les mots : souvenir du Pauvre Chat.
Nettement plus loin dans l'excavation, le scripteur récidive
!
Souvenir d'un (sic) Chauve-souris aux longues oreilles et bite brûlée
- 6 février 1885. Priez pour lui.
Encore un calvaire. Qui de poils ou de plumes est inhumé ici
?
Poste de secours cette fois-ci en encadré.
Dans une champi, un autel sommaire.
Martinaud J., 1er mai 1918. Il s'agit de Jean Martinaud, 5° R.I.
St. IIA.