Les dénaphtalineurs.
Les batteries côté nord, avec l'imposante cheminée
et la passerelle de l'avenue Greiner,
qui donne sur le site de Tilleur.
Sur le toit de la tour à charbon.
Les silos et surtout, la tour du château d'eau.
La partie chaudières de l'ancienne énergie.
Vue générale de l'ancienne énergie et devant,
le silo n°3 à goudrons.
Bref, on va se promener en détails dans tout cela, mais revenons
aux fours.
Le quai d'enfournement
L'enfourneuse est un appareil mobile qui se déplace au-dessus des fours. Elle a pour mission de déverser le mélange dans les fours. Le quai d'enfournement est le lieu depuis lequel on peut voir les colonnes montantes, le barillet et les têtes de cheval. Les colonnes montantes collectent le gaz émanant des fours. Les têtes de cheval aspergent le gaz avec de l'eau ammoniacale dans le but de le condenser une premère fois. Le barillet est un tuyau qui fait partir le gaz de la section fours et l'amène aux sous-produits.
Un sujet important est de spécifier que nous n'avons trouvé
aucune donnée quant au nom donné à l'espace horizontal
situé au-dessus des batteries de fours. Or, cela existe certainement.
Ne pas le savoir ne constitue pas une erreur ni un sujet pénalisant,
car nous pourrons expliquer malgré tout comment cela fonctionne.
Aux fins de bonne compréhension, nous appelons ce lieu le quai
d'enfournement. Cette dénomination nous est propre et donc
ne constitue pas un terme cokier.
Nous sommes ici sous la tour à charbon. L'objet que l'on voit
stationné est une enfourneuse. C'est le véhicule qui
reçoit le charbon provenant des silos de la tour à charbon
et qui ensuite se déplace sur le quai d'enfournement. Par les
bouches d'enfournement, le charbon en mélange va être
déversé dans les fours. En réalité, en
cette cokerie de Seraing, il y a deux enfourneuses. Celle stationnée
sous la tour à charbon est dans la pénombre. Nous allons
regarder de plus près celle stationnée du côté
sud au niveau de la batterie K2, au vu qu'elle est nettement plus
accessible.
Le cokier n'a pas une vue facile sur l'emplacement de la défourneuse,
au vu de la configuration d'une batterie de fours, ainsi que du fait
que c'est un objet volumineux. Ainsi, c'est le chef de fours qui donne
les instructions au cokier chargé de l'enfournement : charge
le 69. Dans un fonctionnement désormais obsolète, un
cokier pouvait ouvrir manuellement les bouches à l'aide d'un
grand crochet, un second cokier déplaçait l'enfourneuse
jusqu'aux bouches et charge en charbon. De nos jours et dans les cokeries
modernes (donc pas le Marly ni Anderlues), c'est l'enfourneuse qui
fait tout de manière automatisée. Elle se guide toute
seule jusqu'au four qu'on lui ndique. Une fois le chargement effectué,
le premier cokier mentionné gratte les bords de la bouche,
afin de décrocher les goudrons et si possible les graphites,
puis referme la bouche. Dans des cokeries très modernes, la
bouche est grattée automatiquement. La photo illustre de ce
fait une chose précise : tous les fours sont numérotés.
Cela permet au cokier chargé de l'enfournement de se placer
sur le bon four. En contrepartie nous n'avons aucune idée sur
pourquoi c'est en double.
On va beaucoup parler de colonnes montantes. Chaque four est surmonté
d'une de ces colonnes.
Durant la pyrolyse du charbon dans les fours, le gaz contenant les
distillats s'échappe par une colonne montante. C'est en fait
le tout premier réceptacle des gaz de four à coke.
Le but d'une colonne montante est de collecter le gaz et de l'acheminer
vers une station de traitement, au vu que ce gaz n'est absolument
pas propre. Toutefois il existe une installation de secours, qui permet
d'ouvrir la colonne en cas de surpression. Cela explique toutes les
poignées visibles. Ces poignées actionnent l'ouverture-fermeture
d'une soupape placée en tête de colonne sur la tête
de cheval.
L'ouverture d'une soupape provoque des fumées brunes atroces,
au vu qu'aucune filtration n'a lieu.
De ce fait une soupape laissée ouverte n'est pas un fonctionnement
normal.
Il en ressort dès lors qu'il s'agit ici ni plus ni moins d'une
colonne en panne.
Si les colonnes collectent le gaz, elles ont aussi et surtout une
vocation de dépollution. En effet les fumées sont épouvantablement
chargées de poussières diverses, de coke et de charbon,
ainsi que toutes sortes de sous-produits. Elles acheminent les fumées
au barillet, qui va effectuer une première opération
de dépoussiérage.
Vue détaillée de la colonne 69. Tout comme les fours,
chaque colonne se voit affublée d'un
numéro en vue de faciliter les opérations de maintenance.
Une bouche d'enfournement (photo par Les Astres). Il s'agit de l'orifice
par lequel le charbon est déversé. Ces ouvertures se
présentent sous la forme de bouchons et au nombre de quatre
par four. A Anderlues il n'y en a que trois étant donné
que c'était une petite cokerie très ancienne. Quatre
est le nombre classique.
Une bouche de carneau. D'aspect nettement plus petit, cette bouche
ne permet aucun déversement. Elle permet juste à un
cokier d'effectuer un contrôle visuel sur les carneaux, mais
des flammes se produisent immédiatement. L'ouverture manuelle
est faite avec un crochet, que l'on appelle un outil griffe. Le chauffage
du four est assuré par des piédroits constitués
d'une série de carneaux disposées de chaque côté.
Il y a un piédroit de chaque côté du four. Un
carneau est commun à deux fours.
La cheminée en béton de la cokerie. Elle constitue le
point culminant, à 125 mètres d'après nos mesures.
Elle est composée de ventilateurs, qui activent l'extraction.
On verra ces ventilateurs en détails un peu plus loin dans
le documentaire.
Vue sur le quai. On voit que malgré l'abandon récent,
c'est déjà dans un état de dégradation
avancé.
Numérotation du four 69 sur le fil à linge.
A la jonction de la colonne montante avec le barillet, un injecteur
asperge le gaz d'eau ammoniacale, dans le but de refroidir le gaz.
Cette eau ammoniacale, chargée de nombreux condensats en suspension,
est dirigée vers des bassins de décantation.