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La cokerie de Seraing (4/20)


Le quai, avec au fond l'enfourneuse, que l'on devine dans les buddleias.


L'ensemble de la grille comportant les numéros de fours.


Voici une photo bel et bien importante, ainsi que la suivante. Le gros tuyau horizontal est ce qu'on appelle le barillet. Il a une fonction primordiale.


Le barillet collecte les gaz à la sortie des colonnes montantes. Cette canalisation est constituée droite, horizontale, avec le moins possible de changement de section, dans le but d'amener les gaz vers la station de traitement en gardant à l'idée qu'on souhaite le moins possible de pertes de charges. A la sortie des colonnes, le gaz est chargé en goudrons, huiles légères, ammoniaque, naphtalène, sulfure d'hydrogène et acide cyanhydrique. Dès le barillet, le gaz perd de ses poussières. Les condensats partent dans des pots de purge. Via le barillet sinon, le gaz prend la direction du condenseur primaire.


Le poste de conduite de l'enfourneuse. Photo pas évidente, mais bien entendu importante.


Les cokeries figurent parmi les usines les plus dangereuses pour la santé des travailleurs : émissions de poussières et gaz pouvant provoquer des intoxications et des affections des voies respiratoires, dont des effets carcinogènes, niveaux sonores élevés, exposition à la chaleur et brûlures, travaux sur des machines en mouvement, explosions dues aux gaz et aux poussières, travail de nuit. L'enfourneuse est une machine se déplaçant sur des fours desquels émanent des volutes de chaleur terribles et des poussières de coke et charbons. Le but de ces ventilateurs est de permettre au cokier chargé de l'enfournement de travailler dans des conditions correctes.


Le dessous de l'enfourneuse (il s'agit de celle située sous la tour à charbon). On commence à y deviner l'installation permettant de déverser le charbon dans les fours.


Les batteries sont surmontées de la tour à charbon, dont on vient de faire une visite détaillée.


C'est un énorme bloc de béton, massif comme tout.


L'enfourneuse n°3. Un homonyme est le coal-car, on le lit parfois. En réalité, les plans laissent à penser qu'il y avait un plus grand nombre d'enfourneuses avant. Aujourd'hui il n'en reste que deux.


L'enfourneuse est équipée d'une barre qui possède une extrémité chargée d'un électro-aimant. Au fil du déplacement sur le rail, cette extrémité va détecter des repères de fours, placés juste à côté du rail. Ainsi l'opérateur au chargement indique sur son pupitre : rends-toi au four 69, et dès lors l'enfourneuse va en prendre le chemin. Avec cette extrémité, l'enfourneuse compte les fours et automatiquement, se poste au bon endroit sans que des laborieuses opérations d'ajustement manuel soient à effectuer. Cela facilite de toute évidence la conduite.


Ce que l'on voit ici est l'arrache tampon. Dans le temps, et notamment au Marly, ou bien encore à Anderlues, les tampons étaient retirés par un cokier chargé de cette opération. Dans les cokeries modernes, ce que n'était pas Anderlues, les tampons sont arrachés de la bouche par électro-aimant. La pièce horizontale, en bas de la machinerie que l'on voit en photo, possède une terminaison ronde. C'est là que ça se passe. Ca colle, puis ça arrache. On appelle cela la magnétisation du tampon. Après la pièce prend alors une position verticale, afin de faire de la place, et le charbon est déversé au sein du four. Notons qu'au préalable de l'enfournement, dans certaines cokeries modernes (Seremange par exemple), une opération supplémentaire a lieu avant le déversement. Une espèce de patte mécanisée vient s'apposer sur la bouche et effectue un fraisage automatique des goudrons et des graphites. Ca ne dure que quelques secondes. C'est un appareil rotatif qui par des petites fraises verticales, gratte les bords. Ici à Seraing, c'est inexistant. Les travaux sont donc effectués de manière manuelle.


Voici la colonne qui permet de déverser le charbon dans les fours. Afin d'éviter les pertes et les formations de poussières, cette colonne entre dans la bouche et va profond dans le trou. Du coup, lors d'un déversement, on ne voit rien de spectaculaire. Dans les cokeries sur-modernes, et donc notamment celles placées en site urbain au Japon, un aspirateur passe tout le long des bouches afin de capter les poussières résiduelles de charbon. C'est un appareil roulant qui se déplace latéralement, mené par l'enfourneuse. A Seraing cela ne s'est pas pratiqué. Un cokier passait un coup de balai (aussi incroyable que ça puisse paraître à nos yeux, mais soit telle est la méthode). Lors de l'arrachage du tampon, la surpression provoque un panache de fumée dégueulasse. En outre, on comprend, du fait de cette surpression, que le tampon est vissé et non simplement posé dans la bouche. Afin de limiter la casse environnementale, les enfourneuses ont été équipées assez tardivement de hottes de dépoussiérage.

La colonne qui descend et alimente le four en charbon s'appelle le télescope.


Du côté corrosion, on voit bien que le charbon ce n'est pas de tout repos.


Le poste de conduite de l'enfourneuse placée sur la batterie K2


Aucune des manoeuvres citées ci-dessus n'est entièrement automatisée. Du coup, voici le pupitre. A chaque fois, il y a quatre lumignons identiques, car il y a systématiquement, comme évoqué, quatre bouches d'enfournement. On y voit les opérations pré-évoquées, qui sont celles de la magnétisation, de la mise en route de l'arrache tampon, de la descente du télescope, de l'enfournement, de la remise en place du tampon et la démagnétisation.


C'est un superbe pupitre qui mériterait d'être sauvé, mais qui cela intéresse-t-il, mis-à-part nous ?


Le levier qui permet l'enfournement. Ce n'est pas le levier de conduite, car le cokier indique à la machine d'aller à la position 69. Il ne guide pas la machine comme un train ou un tram. Ici ce levier s'actionne vers le bas et il manoeuvre l'enfournement, donc le lâcher du charbon vers le four.


Comme si nous étions le cokier. Quelle vue riche qui fut le quotidien d'ouvriers tellement importants à nos yeux. Tout déplacement de l'enfourneuse est accompagné d'une sirène, ce dont malheureusement nous ne pouvons rendre un témoignage sonore, aussi important que tout le reste à vrai dire.


L'enfournement n'est pas simplement gravitaire, bien que ça se soit fait dans bon nombre d'installations.
Il est effectué sous pression, afin de favoriser le pilonnage du mélange.


La nature regagne déjà ses droits.


Les buddleias sont des plantes colonisatrices très courantes des friches. Elles poussent dans des endroits improbables et forment une véritable jungle.


A hauteur du barillet, comprenons bien que les gaz bruts sont quelques peu chargés ! D'où l'intérêt, bien évidemment, de les traiter au niveau des condenseurs primaires.

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