Tchorski
Accueil - Urbex minier - Urbex industriel - Urbex religieux - Paysages sonores - Contact & achat - Politique de confidentialité

La cokerie de Seraing (5/20)

 

Les extracteurs de gaz brut

Le gaz sortant des fours n'est pas traité. Il est pollué. De ce fait on l'extrait des fours et puis on le rend captif de tuyaux. Les extracteurs de gaz brut sont les têtes de cheval. Ces appareils aspergent le gaz avec de l'eau ammoniacale dans le but de condenser le gaz. Les têtes de cheval déversent dans le barillet inférieur.


Nous nous trouvons ici au dessus des colonnes. Chaque colonne montante est surmontée d'un
clapet, qui en temps de fonctionnement est fermé.


Les extracteurs de gaz brut ont pour mission, via les colonnes montantes, d'acheminer les gaz aux barillets.


Les appareillages que l'on voit ici, c'est ce qu'on appelle la tête de cheval. La colonne montante est la partie verticale, le barillet la partie horizontale. La tête de cheval, c'est cette partie inclinée. Chacune comporte une vanne d'isolement, qui permet simplement de couper la jonction entre la colonne et le barillet. Le clapet est un surpresseur. Cela signifie qu'en cas de surpression de gaz, dans le but de ne pas générer de dégradation aux panneresses (qui seraient les premières à prendre), on octroie la possibilité au gaz de sortir à l'air libre. Ce genre d'opération est catastrophique d'un point de vue environnemental. Une panne de turbosurpresseur n'est pas bonne du tout ; dès lors il vaut mieux brûler un ensemble de gaz en chandelle plutôt que de les laisser s'évacuer librement.


Vous voyez tous les tuyaux ? C'est une aspersion d'eau ammoniacale. Le but de l'opération est de refroidir le gaz dans une fourchette de valeurs comprise entre 80° et 90°c. Au plus on travaille froid, au mieux c'est. Une température faible au barillet diminue le volume de gaz à traiter dans les condenseurs. Une température trop élevée au barillet provoque une distillation des goudrons qui laisse un résidu, qui diminue la qualité du produit et nécessite des nettoyages fréquents.


L'extracteur n°69. On voit là aussi que chaque appareil est numéroté.


Le gaz est conduit du barillet vers les appareils de traitement par un ou deux collecteurs. Ces tuyauteries sont généralement constituées de diamètre important, afin de présenter une surface de refroidissement assez considérable. La chute de température que subit le gaz durant son cheminement entraîne une nouvelle condensation, mais la condensation totale se poursuit dans les condenseurs.


Les barillets comportent, en outre, et si besoin est, d'autres injecteurs d'eau ammoniacale. Les eaux ammoniacales chargées de goudrons et de poussières sont évacuées du barillet par une conduite commandée par une vanne ouverte en fonctionnement normal. Une dérivation de la conduite se raccorde dans une conduite collectrice qui se dirige vers un bac de décantation.


Désormais au vu de la dégradation, la circulation n'est pas sans danger.


Vue détaillée d'une tête de cheval.


L'aspersion de l'eau ammoniacale est procédée dans la partie verticale, de manière à ce que celle-ci ait le contact maximum avec le gaz, avant de tomber dans le barillet inférieur, qui se trouve nous concernant juste sous le caillebotis.


L'étape suivante sera donc dans le condenseur primaire, mais ça nous ne l'aborderons qu'en page 12, car on doit encore beaucoup parles des fours avant cela. Le condenseur est un traitement de sous-produit, ce pourquoi nous renvoyons tout exclusivement vers cette section de notre documentaire.


A une autre batterie, notons que les têtes de cheval ne sont pas du même modèle. Elles comportent un vase d'expansion. Curieusement, cela semble suffire en cas de surpression, vu que les clapets d'échappement à l'air libre sont tous petits. Ils se trouvent immédiatement à droite des amenées d'eau ammoniacale.


Les coulées de vomi que l'on voit en sortie de surpresseur, ce sont des condensats, essentiellement
composés de goudrons et de cendres en mélange.


En temps de fonctionnement, il est parfaitement impossible de se promener là, c'est trop dangereux au vu
des émanations de gaz dans l'atmosphère, inévitables même si elles sont en quantité réduites.


Le distillat gazeux (qui lavé deviendra du gaz de four à coke) est extrait des fours par les turbos ou extracteurs. Quittons désormais ce lieu esthétique pour voir comment cela se passe en dessous.


Les têtes de cheval ne sont pas spécialement visibles depuis le quai. Elles se situent dans la galerie
au-dessus des fours, entre les chandelles. La cokerie de Seraing était chauffée à une époque aux gaz de hauts-fourneaux (un gaz pauvre difficilement valorisable). Suite aux périodes difficiles de Cockerill et bien avant l'extinction des hauts-fourneaux, la cokerie de Seraing "auto-consommait" son gaz de cokerie (gaz riche) non-désulfuré. Avant de partir aux cheminées, ces fumées passaient dans des régénérateurs. Les flux flamme/cheminée était inversées périodiquement pour récupérer une partie de la chaleur des fumées par préchauffage de l'air.


Le tout offre un spectacle complexe, que le moindre ferraillage vient brouiller. C'est pourquoi Seraing nous facilite les explications, au contraire de Marchienne où tout cela fut rapidement voué aux grues destructrices.

Les halls maçons

Ce sont des halls de maintenance situés sous les fours.


Ce sont tous les très vastes halls situés sous les fours. Ils sont annotés comme étant les halls maçons du fait qu'y sont stockées toutes les pièces nécessaires aux fours : briques réfractaires, tuyauteries, pièces de rechange, et un grand et caetera. Cependant il serait plus convenable de les appeler des halls de maintenance. Le manque de documentation nous conduit à des approximations.


Ces halls ont une structure toujours identique. A ce jour, ils sont assez majoritairement vides.


Il subsiste tout de même quelques pièces de type électro-mécanique.


Un étrange outil permettant de partir à la pêche d'impuretés.

SUITE >