Les extracteurs de gaz brut
Le gaz sortant des fours n'est pas traité. Il est pollué. De ce fait on l'extrait des fours et puis on le rend captif de tuyaux. Les extracteurs de gaz brut sont les têtes de cheval. Ces appareils aspergent le gaz avec de l'eau ammoniacale dans le but de condenser le gaz. Les têtes de cheval déversent dans le barillet inférieur.
Nous nous trouvons ici au dessus des colonnes. Chaque colonne montante
est surmontée d'un
clapet, qui en temps de fonctionnement est fermé.
Les extracteurs de gaz brut ont pour mission, via les colonnes montantes,
d'acheminer les gaz aux barillets.
Les appareillages que l'on voit ici, c'est ce qu'on appelle la tête
de cheval. La colonne montante est la partie verticale, le barillet
la partie horizontale. La tête de cheval, c'est cette partie
inclinée. Chacune comporte une vanne d'isolement, qui permet
simplement de couper la jonction entre la colonne et le barillet.
Le clapet est un surpresseur. Cela signifie qu'en cas de surpression
de gaz, dans le but de ne pas générer de dégradation
aux panneresses (qui seraient les premières à prendre),
on octroie la possibilité au gaz de sortir à l'air libre.
Ce genre d'opération est catastrophique d'un point de vue environnemental.
Une panne de turbosurpresseur n'est pas bonne du tout ; dès
lors il vaut mieux brûler un ensemble de gaz en chandelle plutôt
que de les laisser s'évacuer librement.
Vous voyez tous les tuyaux ? C'est une aspersion d'eau ammoniacale.
Le but de l'opération est de refroidir le gaz dans une fourchette
de valeurs comprise entre 80° et 90°c. Au plus on travaille
froid, au mieux c'est. Une température faible au barillet diminue
le volume de gaz à traiter dans les condenseurs. Une température
trop élevée au barillet provoque une distillation des
goudrons qui laisse un résidu, qui diminue la qualité
du produit et nécessite des nettoyages fréquents.
L'extracteur n°69. On voit là aussi que chaque appareil
est numéroté.
Le gaz est conduit du barillet vers les appareils de traitement par
un ou deux collecteurs. Ces tuyauteries sont généralement
constituées de diamètre important, afin de présenter
une surface de refroidissement assez considérable. La chute
de température que subit le gaz durant son cheminement entraîne
une nouvelle condensation, mais la condensation totale se poursuit
dans les condenseurs.
Les barillets comportent, en outre, et si besoin est, d'autres injecteurs
d'eau ammoniacale. Les eaux ammoniacales chargées de goudrons
et de poussières sont évacuées du barillet par
une conduite commandée par une vanne ouverte en fonctionnement
normal. Une dérivation de la conduite se raccorde dans une
conduite collectrice qui se dirige vers un bac de décantation.
Désormais au vu de la dégradation, la circulation n'est
pas sans danger.
Vue détaillée d'une tête de cheval.
L'aspersion de l'eau ammoniacale est procédée dans la
partie verticale, de manière à ce que celle-ci ait le
contact maximum avec le gaz, avant de tomber dans le barillet inférieur,
qui se trouve nous concernant juste sous le caillebotis.
L'étape suivante sera donc dans le condenseur primaire, mais
ça nous ne l'aborderons qu'en page 12, car on doit encore beaucoup
parles des fours avant cela. Le condenseur est un traitement de sous-produit,
ce pourquoi nous renvoyons tout exclusivement vers cette section de
notre documentaire.
A une autre batterie, notons que les têtes de cheval ne sont
pas du même modèle. Elles comportent un vase d'expansion.
Curieusement, cela semble suffire en cas de surpression, vu que les
clapets d'échappement à l'air libre sont tous petits.
Ils se trouvent immédiatement à droite des amenées
d'eau ammoniacale.
Les coulées de vomi que l'on voit en sortie de surpresseur,
ce sont des condensats, essentiellement
composés de goudrons et de cendres en mélange.
En temps de fonctionnement, il est parfaitement impossible de se promener
là, c'est trop dangereux au vu
des émanations de gaz dans l'atmosphère, inévitables
même si elles sont en quantité réduites.
Le distillat gazeux (qui lavé deviendra du gaz de four à
coke) est extrait des fours par les turbos ou extracteurs. Quittons
désormais ce lieu esthétique pour voir comment cela
se passe en dessous.
Les têtes de cheval ne sont pas spécialement visibles
depuis le quai. Elles se situent dans la galerie
au-dessus des fours, entre les chandelles. La cokerie de Seraing était
chauffée à une époque aux gaz de hauts-fourneaux
(un gaz pauvre difficilement valorisable). Suite aux périodes
difficiles de Cockerill et bien avant l'extinction des hauts-fourneaux,
la cokerie de Seraing "auto-consommait" son gaz de cokerie
(gaz riche) non-désulfuré. Avant de partir aux cheminées,
ces fumées passaient dans des régénérateurs.
Les flux flamme/cheminée était inversées périodiquement
pour récupérer une partie de la chaleur des fumées
par préchauffage de l'air.
Le tout offre un spectacle complexe, que le moindre ferraillage vient
brouiller. C'est pourquoi Seraing nous facilite les explications,
au contraire de Marchienne où tout cela fut rapidement voué
aux grues destructrices.
Les halls maçons
Ce sont des halls de maintenance situés sous les fours.
Ce sont tous les très vastes halls situés sous les fours.
Ils sont annotés comme étant les halls maçons
du fait qu'y sont stockées toutes les pièces nécessaires
aux fours : briques réfractaires, tuyauteries, pièces
de rechange, et un grand et caetera. Cependant il serait plus convenable
de les appeler des halls de maintenance. Le manque de documentation
nous conduit à des approximations.
Ces halls ont une structure toujours identique. A ce jour, ils sont
assez majoritairement vides.
Il subsiste tout de même quelques pièces de type électro-mécanique.
Un étrange outil permettant de partir à la pêche
d'impuretés.