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La cokerie de Seraing (7/20)


La défourneuse 5 placée en position d'arrêt à l'extrémité de la batterie CK3. Il existait 3 défourneuses à la cokerie de Seraing : la n°3, la n°1 et la n°5. Il ne subsiste aucune trace de la n°1, qui visiblement a subi un ferraillage. Nous supposons que cette disparition est liée à la désaffectation des batteries K1+K2 en 2012.


Le poste de contrôle de l'arrache-porte.


L'arrache porte est clairement photographié une dizaine de photos plus loin dans ce documentaire. On en reparlera donc. L'arrache porte procède à l'ouverture latérale du four en vue d'effectuer les opérations de défournement et de répalage.


En tant qu'ignare, on imagine que la porte est ouverte comme celle d'une chambre, sur des gonds. Cependant ce n'est naturellement pas le cas, ça ne marcherait pas. Ce n'est pas possible pour des questions d'encombrement, et puis simplement il faut bien se rendre compte qu'il n'y a pas de gonds. deux pièces porteuses viennent se positionner sous deux leviers. La porte est alors extraite du four par une translation horizontale. Bien sûr le terme d'arrache porte est barbare, mais dans le fond c'est ça qui se passe, la porte est totalement extraite du four. On y reviendra sur les nombreuses photos des portes.


Un émouvant mot laissé sur le poste de contrôle, par un cokier au dernier jour, dernier four :
Bonne chance à tous. Adieu... C'est le jour J...


Nous en parlions, l'autorisation de procéder les opérations de défournement et/ou de répalage. Comme nous l'avions évoqué, on a des opérateurs qui effectuent des manoeuvres manuelles, sans se voir. Chacun est d'un côté de la batterie. Et bien ce qui se passe et simple. Via un signal radio, le cokier côté coke-car envoie un signal ok au cokier côté défournement. Jaune égale autorisation et noir permet la mise en route du processus. A chaque fois, les opérations mises en place envoient un signal, d'un côté comme de l'autre on sait où l'on en est. Les opérations de la sorte sur le coke brûlant sont bien sûr qualifiables de dangereuses, de ce fait toute une procédure est mise en place afin d'éviter les accidents.


Le levier de défournement. C'est par ce levier que le bélier va pousser le coke dans le train à coke. La défourneuse est soumise à de gros efforts pendant le défournement. L'effort horizontal, représenté par le pain de coke à la poussée du bouclier de défournement, est très important, surtout en cas de bourrage.


Vue générale du poste, on devine au travers de la vitre la mire que l'on voit en détail ci-dessous.


Comme le cokier ne voit pas grand chose, du fait de sa position élevée face au four et l'encombrement du bélier, il s'avère qu'une grande majorité des opérations sont filmées et retransmises sur caméras, le tout allié à un guidage laser. Toutefois au niveau de la barre de répalage se trouve un viseur, ici pris en photo, qui permet au cokier de faire un contrôle visuel de routine.


Cette pièce, que l'on voit ici du poste de conduite, est le bélier, encore appelée le bouclier. C'est le gros pousseur qui va éjecter le saumon dehors. On appelle le coke brûlant du saumon du fait de sa couleur.


Depuis l'extérieur, on voit mieux la forme de la pièce et l'on devine sa fonction. C'est une grosse barre en acier, verticale, qui simplement vient opérer un poussage lent et puissant du saumon. Cette pièce s'adapte parfaitement à la dimension du four, de la sorte que rien n'est laissé dans le four après poussage.


Durant le remplissage du four par l'enfourneuse, la défourneuse s'occupe d'égaliser la charge de pâte tout le long du four afin d'assurer une meilleure répartition de la charge et homogénéiser la cuisson. Cette opération est régulée par la barre de répalage, que l'on voit ici. C'est une barre qui fait toute la longueur du four (donc c'est conséquent) et qui répartit correctement le charbon. Inévitablement l'enfournement par les bouches produit quatre tas. C'est la barre de répalage qui va permettre, par poussage, d'optimiser le chargement.


Ce que l'on voit ici, et nous en parlions plus haut, c'est l'arrache porte. La vue est réalisée à proximité du poste de conduite, et donc du côté machine. Notez que comme l'arrache porte est au repos, on bénéficie ici de la chance de le voir de face. C'est donc la partie qui vient s'adapter à la porte. Les ronds s'appellent des tulipes.


De ce côté, et donc du côté four, en fait on voit mieux l'appareil. Attention au fait que l'arrache porte est ici en position de repos, et donc dirigé vers la gauche, il est replié. Donc l'avant, c'est la gauche. La partie du bas est celle qui effectue le portage de la porte lors de son arrachage. Cela se place sous un élément porteur de la porte et ça la soulève. Les deux embouts ronds, que l'on voit dirigés vers la gauche, sont ceux qui vont actionner l'ouverture de l'ailette. On en verra plein des ailettes. Mais donc bref, l'actionnement est celui de dévisser afin de soustraire l'ailette à la pression, puis de tourner l'ailette. La porte est alors prête à l'ouverture, extraite et mise sur le côté de la défourneuse.


Les enfournements suivent un planning précis qui tend à maximiser le nombre d'enfournements journaliers.
Ici c'est une vue générale de la défourneuse, ce n'est pas tout petit !


Vue de biais du bélier, du coup on imagine très bien comment cela fonctionne.

Cette photo représente un appareil qui nettoie les portes de fours. On ne parle pas ici d'un coup d'éponge pour faire joli, mais d'un procédé industriel afin de dégoudronner et dégraphiter.

Les fours de cokerie se présentent sous forme d'enceintes en briques réfractaires, de section rectangulaire verticale, munies en face avant et arrière, d'une porte de four et, en partie supérieure, d'une ouverture de chargement. Sur le quai supérieur, la bouche reçoit le charbon d'enfournement. En latéral, la défourneuse pousse le coke, qui se déverse dans le coke car en vue de rejoindre l'extinction.

Les portes de ces fours sont constituées par une infrastructure métallique externe et par un revêtement interne en briques réfractaires fermant, en position de service, les ouvertures du four. De la sorte lorsqu'un four est fermé par ses portes, le rectangle est entièrement constitué de briques réfractaires.

Lors de la transformation du charbon en coke, il se produit, outre un dégagement important de chaleur, un dégagement de goudron ayant tendance à s'accumuler près des joints de fermeture des portes, au niveau de l'infrastructure de support métallique, ainsi qu'une formation de graphite sur les briques réfractaires. Il s'ensuit essentiellement deux problèmes, à savoir, d'une part, l'élimination du goudron s'accumulant sur les parties métalliques de la porte au niveau des joints de fermeture et, d'autre part, du fait d'une accumulation importante de graphite sur la brique réfractaire, plus particulièrement le long des bords de la porte, des difficultés d'ouverture et de fermeture des portes, notamment une éventuelle impossibilité de remettre une porte en place après vidage du four.

Concernant l'élimination du goudron s'accumulant le long des joints des portes, celui-ci peut être raclé relativement facilement. C'est par contre plus difficile concernant le graphite.

L'élimination du graphite, notamment sur les bords du revêtement en briques réfractaires, s'effectue habituellement en mettant un oeuvre un démontage de la porte, et de manière totalement manuelle par des opérateurs munis d'un burin et d'un marteau, soit par des opérateurs utilisant un burin pneumatique ou une meule. Le nettoyage d'une porte de four de cokerie devant être effectué au moins une fois par an et compte-tenu de ce que ce nettoyage est effectué de manière manuelle, il entraîne un temps d'immobilisation long et fastidieux.

L'appareillage que l'on voit en photo tente de palier à cet inconvénient, bien qu'étant insuffisant au vu qu'il ne s'agit pas d'un robot fraiseur. Ce sont des grattoirs de type raclette.

La raclette est appliquée contre la face à nettoyer, afin d'arracher le graphite accumulé , tout en réalisant un curetage du goudron accumulé dans les joints. L'application du moyen de grattage est prévue par mise en ouvre d'un châssis de support muni de moyens de réglage de l'application du moyen de grattage contre la face interne de la porte. C'est un procédé qui est peu efficace. En effet cela permet d'arracher qu'assez peu de graphite.

En réalité le nettoyage des portes de fours est une opération complexe et hautement pénible.


Autrement dit, la défourneuse est un élément dangereux, on en disconvient pas.

Le coke car - L'extinction

La défourneuse pousse le coke dehors. Il est réceptionné dans le coke car. Un tracteur pousse ce wagon sous une tour. Il va être aspergé de l'eau sur le coke, dans le but de l'éteindre. Après extinction, le coke est déversé sur un quai incliné. Peu à peu, il va partir sur un convoyeur à bandes.


A peine avons-nous terminé avec des explications techniques pour le moins éprouvantes, nous allons repartir dans des processus qui ne sont pas plus faciles. Il s'agit des procédés mis en oeuvre du côté coke-car, donc du côté de l'extinction du coke. C'est, lors du fonctionnement, le lieu où se déroule l'opération la plus spectaculaire, le déversement du coke brulant dans le train.


De ce côté là, l'ambiance matinale offre à la fois une ambiance triste et majestueuse. Le long de la tour à charbon, ce que l'on voit est la tour d'extinction n°1. Fait assez rare, Seraing possède deux tours de refroidissement en fonctionnement simultané.


Voici la machine qui pousse le train chargé de coke brulant. Le nom de cette locomotive est le tracteur à coke. C'est une toute simple locomotive appelant peu de remarques. Il assure une translation en vitesse très lente pendant le défournement, de manière à faciliter une répartition du coke rouge dans la caisse. Notons que je parle de coke brûlant ou incandescent, ce n'est pas inexact, mais le terme cokier est le coke rouge. Ensuite ce tracteur amène le plus rapidement possible le coke à la tour d'extinction. En effet l'amenée du coke à l'air libre amène une combustion, car il y a présence d'oxygène, et donc de la perte de matière. En dernier lieu, le tracteur assure à vitesse lente un déversement du coke sur le quai, afin d'avoir une répartition homogène.

Un homonyme existe : c'est le guide saumon. Le train chargé de coke brulant s'appelle le coke car. Quel que soit le processus d'enfournement ou de défournement utilisé, le coté coke est toujours le même, dans toutes les cokeries. Seules quelques adaptations existent, comme l'inclinaison du fond du coke car, les types de portes de wagon à coke, ou encore la mise en place d'une hotte.


Le guide coke vu de plus près.


Et donc voici son garage.

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