Tchorski
Accueil - Urbex minier - Urbex industriel - Urbex religieux - Paysages sonores - Contact & achat - Politique de confidentialité

La cokerie de Seraing (10/20)


Désormais, par un chemin qui franchement est plutôt du genre compliqué, nous allons visualiser comment est structuré ce fameux quai à coke, dont nous avons déjà parlé.


Le voici dans son entièreté, à l'extrémité sud. A droite en haut, il y a du vide, ce qui convenons-le, n'apparaît
comme pas tout à fait normal. C'est parce que nous sommes face à une vieille batterie dont la
démolition a commencé il y a des lustres.


En bas du quai, on voit un chemin de circulation ; allons-y !


Curieusement, on voit des lances. A quoi servent-elles ?


La réponse est, après explication, très simple. Le coke va subir une extinction globale à la tour d'extinction. Cependant, le coke n'est pas encore criblé. Il y a des gros morceaux et des petits morceaux. Du coup, l'extinction est assez hétérogène. Sur le quai, alors que le coke évapore son eau, encore tout gorgé de chaleur, on peut avoir des phénomènes d'autocombustion. Les lances ont deux fonctions. Premièrement elles ont un détecteur de fumées et un second détecteur : un détecteur à zones chaudes. Deuxièmement, elles ont des lances d'aspersion d'eau, qui permettent d'éteindre des zones qui le mériteraient.


Et cela se répète autant que besoin est. C'est donc une installation d'extinction secondaire.

Les fours côté défourneuse

Nous allons observer la spécificité des fours du côté défourneuse.


La défourneuse, c'est le fameux véhicule qu'on voit au fond.


Le côté défourneuse est situé dans une portion ensoleillée de l'usine, cela pour deux raisons. Premièrement parce que c'est exposé sud-est, on ne peut rêver mieux ! Deuxièmement parce que la défourneuse est une machine très volumineuse. Du coup l'espace libre est vaste. On est pas engoncés dans tout un tas de quais, de toitures, de machines de stripping, etc.


Du coup on a une ambiance radicalement différente, qui est très entraînante.


Les fours y sont immaculés, cela va permettre une lecture technique des processus.


Il existe un léger décalage entre la numérotation des fours et celle des piédroits, ce qui est chose logique puisqu'un piédroit sert à deux fours.


Une vue enchanteresse à laquelle on a envie de dire - probablement que pour nous je crois - mais
quelle belle destination de vacances !


Les fours donnent un alignement superbe.


Notez aussi l'absence de vandalisme, de ferraillage, de déchets.


Mais trêve de rêveries. Au pied de cette chandelle, nous allons désormais aborder les aspects techniques.


On voit très bien la plaque du n° de four. C'est une plaque en acier, qui permet d'identifier
le four auquel on a affaire.


Une ailette de porte de four. C'est donc cet élément de blocage qui permet, en quelque sorte, de fermer à clé le four. L'arrache porte va tourner la partie centrale, qui a un embout carré. Une fois cette ailette dévérouillée, l'arrache porte va la tourner dans le sens horaire. C'est un processus qui va assez vite et clac, c'est ouvert.


Notons que les ailettes sont reliées entre elles par une barre verticale, qui solidarise donc les deux
ailettes. Ce n'est pas le cas de toutes les cokeries.


Au-dessus de l'ailette supérieure, on voit un drôle de coffret ? Mais qu'est-ce donc ? En réalité après l'explication, ça va vous paraître tout à fait simple et logique. C'est la porte de répalage. Une fois que le four est chargé en charbon, c'est très bien, mais comment peut-on procéder à l'égalisation dans le four ? Si on arrache la porte, le charbon va tout simplement s'effondrer sur le quai ! Alors que fait-on ? Sans grand souci, on utilise cette porte, située tout en sommet du four. Par cette petite porte va entrer la barre de répalage, qui va égaliser soigneusement la charge dans le four. Un crochet sur piston va attraper l'espèce de poignée située sur le haut de la photo. La poignée va être tirée vers le haut. La porte de répalage, qui elle est sur gonds, est ouverte vers le haut. Lors de l'ouverture, soyons clairs, ça flamme dur !

Le répalage est actionné en deux séries de mouvements. Tout d'abord, un guide vient se poser sur le bas de l'ouverture (située au dessus de l'ailette, mais on ne peut pas le montrer). Une fois le calage fait, alors la barre entre dans le four et étale la charge. Le répalage est réalisé par un poussage sur vérin hydraulique, tandis que le bélier est actionné avec des roues dentées. Le répalage prend un certain temps étant donné que par des mouvements assez rapides (un mètre seconde environ), la barre fait des va-et-vient dans le four.

L'ouverture du haut s'appelle le portillon de répalage.


L'ailette n'a aucun pouvoir sur cette porte. La porte de répalage s'ouvre par le haut via le crochet. En certaines cokeries anciennes (Tertre notamment), nous avons trouvé le terme de "lièvre" afin de donner un nom à l'ailette. En réalité cela devait être un vocable local, car nous ne l'avons jamais observé ailleurs.


Quel superbe alignement de fours ! Ca fait rêver !!


Vue d'ensemble du quai, sur lequel la défourneuse se déplace. Sachez que ce genre d'appareil ne défourne pas les fours les uns après les autres. Afin d'éviter les déperditions de température trop importantes dans les carneaux, on maintient toujours deux fours en chauffe autour d'un four vide. On ne maintient pas deux fours qui viennent d'être chargés l'un à côté de l'autre. Ca produirait des zones de températures trop basses. Du coup, le fonctionnement n'est pas aléatoire, loin de là, mais une défourneuse va naviguer entre des fours assez éloignés les uns des autres. Cette situation permet d'avoir des fours en chauffe un peu partout et globalement une situation homogène. C'est le chef de fours qui définit les temps de cuisson et les ordres de défournements. C'est bien sûr en large partie sujet à de l'automatisation, mais des conduites manuelles sont effectuées en permanence du fait des aléas de fabrication.

On admet généralement que les défournements se font tous les 5 fours.


Il s'agit de la batterie de fours K1+K2, qui correspond à 24 fours abandonnés.

SUITE >