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La cokerie de Seraing (11/20)


Toutes les portes ont été condamnées. De ce que l'on peut lire de cette photo, les ailettes ont été récupérées afin d'être réutilisées. Or, comme les portes n'étaient plus fermées à clé, l'exploitant à soudé des barres, afin d'empêcher le versage de la porte. C'est ce qui brille en jaune sur la photo du dessous.


Les fours de la CK4 sont situés sur l'extrémité sud de la cokerie. Les barres qui brillent montrent bien la condamnation des fours. Mais alors qu'en est-il de la K2 de 22 fours. Elle est condamnée depuis belle lurette aussi ? A ce sujet nous ne sommes pas documentés. Au vu des photos, il n'y a guère de doute à ce sujet. L'abandon de l'exploitation de la cokerie en 2014 aurait donc conduit à l'extinction de 93 fours. A première vue, ça concorde avec les informations données par la presse. La presse... Eurgh (pardon, je vais vomir ;-)


Ainsi donc, une vue générale des deux batteries condamnées. Cela pourrait conduire à penser que pour des raisons économiques, la cokerie était déjà mourante avant 2014. Depuis de longues années, la cokerie de Seraing était "sur la sellette" non seulement pour ses non-conformité environnementale mais aussi le coût de revient de son coke.


Entre les batteries, ce sont des espaces de circulation qui permettent soit de monter au quai
d'enfournement, soit de descendre dans les galeries.


Ici la photo est claire, il s'agit des barillets inférieur et supérieur. Le barillet inférieur est celui qui collecte les gaz directement à la sortie des colonnes. On profite de cet espace afin d'effectuer une aspersion avec des eaux ammoniacales. A la suite de ça, les gaz sont conduits dans le barillet supérieur. C'est uniquement le barillet supérieur, une grosse collectrice, qui amène les gaz aux condenseurs primaires.


Les torchère, régulièrement dispersées, permettent de brûler les gaz. L'émission des gaz est totalement variable en fonction du charbon enfourné. Certains charbons émettent peu tandis que d'autres sont de gros fournisseurs. L'exploitant connaît parfaitement ses charbons en fonction de leur provenance, il sait dès lors à quelles quantités s'attendre. Reste que, en cas d'excédent, de problème, etc, l'exploitant ne peut rejeter le gaz à l'air libre. Cela provoque des fumées brunes apocalyptiques (et c'est un faible mot). Du coup, des torchères permettent de brûler le gaz. Elles ne sont pas utilisées systématiquement, mais uniquement en secours. Ces torchères sont appelées des chandelles.


Vue générale d'une batterie. On y voit clairement en dessous-les halls maçons.


Impressionnante et massive tour à charbon.


La cheminée des batteries CK2 et CK3. La cheminée des autres batteries a été démolie.


Vue générale des batteries abandonnées.


Cette vue générale, c'est celle des fours qui étaient en fonctionnement. Au vu que c'est assez peu sujet à la dégradation, la cokerie en fonctionnement avait à peu près cet aspect, sauf éventuellement moins
de corrosion sur les portes.


Étant donné que nous avons fait à peu près fait le tour de la question du charbon et de la cuisson, nous allons désormais passer à une section complexe, qui est celle des sous-produits. Ce sont tous les produits qui sont fabriqués lors de la pyrolyse. On ne les souhaite pas spécialement mais ils sont là et donc on va les traiter.


Mais avant de partir, voyons un peu ces curieuses ruines qui nous tendent les bras.

Les anciens fours

En effet, nous avons découvert des ruines de fours à l'extrémité sud de la cokerie.


Du côté sud, il subsiste un étrange vestige historique, ce sont les murs d'anciens fours.


Les structures visibles ne sont pas aisément compréhensibles, au vu de l'état avancé de démolition.


En dessous se trouvent des tunnels dans un état peu engageant. D'ailleurs on y a pas été.


Ces structures ne sont pas conventionnelles et datent éventuellement d'une période ancienne.
Nous y verrions bien des vestiges de fours Appolt, ou bien éventuellement des fours Smet. Cette structure
est si ancienne qu'elle ne figure même pas au plan de la cokerie. Toutefois mentionnons que nous avons pu consulter un document de mauvaise qualité, nommant cette section la CK5, composée de 24 fours. Potentiellement cela pourrait correspondre à l'ancienne section de fours Solvay, que nous ne connaissons que par brève citation.


Évidemment l'état des lieux ne laisse plus songer à une préservation.


La tour d'extinction est accolée. Dès lors comme nous avons fait le tour, quittons les fours. Nous allons nous rendre dans de vastes et complexes installations situées à l'ouest de la cokerie. En voyage !

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