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Les anciennes Pépinières Pichon à Nîmes

Nous avons reçu les photos d'un voyageur et nous en avons fait la synthèse historique.

Voici un documentaire urbex sur les anciennes pépinières Pichon à Nîmes. Le site, en plein cœur d’un quartier en développement urbanistique intense, a été projeté pour la création d’un parc urbain : le Parc Jacques Chirac. Dans le temps d’abandon, le site a connu une délinquance intense. La toxicomanie est si sévère et les départs d’incendie plus qu’incessants, cela a conduit la ville de Nîmes à y affecter deux maîtres chiens, 7 jours sur 7 et 24h/24.

La visite de cet endroit est difficile. Je n’ai pas aimé cette exploration. Déjà d’une part parce que j’ai trouvé les serres peu passionnantes. C’est original malgré tout, c’était la première fois pour moi. D’autre part c’était bourré de toxicomanes, des traces de cocaïne ou d’héroïne dans de l’aluminium cramé. Honnêtement qu’est-ce que je fous là ? Je suis parti plus vite que prévu. C’est malgré tout rare de faire une visite urbex d’anciennes serres abandonnées.

C’est un site, avant tout à fort héritage historique. Les pépinières ont été fondées en 1885 par Ernest Pichon et ayant joué un rôle majeur dans le patrimoine horticole et paysager de la ville durant plus d’un siècle. Le terrain est stratégique pour tout le monde. Situé entre la gare centrale de Nîmes et l’autoroute A9, il s’étend sur plus de 14 hectares et conserve encore aujourd’hui des éléments bâtis retenant quelque peu l’attention. Tant de vandalisme et d’agressivité que ça pose question. Soit, partons pour le voyage.

Les pépinières ont été créées lors de l’essor urbain au XIXe siècle, profitant de la proximité de la route d’Arles et de terres riches. Ernest Pichon, leur fondateur, était réputé localement et nationalement, développant notamment des échanges de plantes et une bambouseraie notable à Nîmes. L’activité s’est structurée autour de la production horticole, la création et l’entretien de jardins, la vente de graines et de fruits, avec des serres et boutiques réparties dans la ville.

Au début du XXe siècle, les pépinières ont marqué l’urbanisation autour du Vistre de la Fontaine. Des plantations de peupliers, bambous et diverses essences ont modelé le cadre paysager, Louis Alphonse Pichon (fils d’Ernest) apportant une vision architecturale à l’aménagement du site. Ce patrimoine végétal reste exceptionnel, de nombreuses espèces plantées au cours du siècle étant encore présentes sur le terrain aujourd’hui, d’où l’idée de parc d’ailleurs, mais aussi parce que Nîmes est fortement minérale.

L’activité horticole décline dans les années 2000, laissant un vaste espace en friche qui accentue une fracture urbaine et une insécurité locale. La Ville de Nîmes a engagé depuis 2016 une démarche de requalification du site, visant à le transformer en parc urbain – le Parc Jacques Chirac – tout en préservant son histoire. Les anciennes serres et la maison d’Ernest Pichon font partie des éléments patrimoniaux devant être réhabilités dans le projet.

Le quartier est dégradé. Le lieu est tranquille, havre de paix, végétalisé, source de squats ultra-intenses. Du coup, ce site est un lieu propice aux défonces et aux dégradations. Les incendies sont une préoccupation majeure, avec de nombreux départs de feu constatés. Ces actes criminels menacent directement la réalisation du futur parc.

Pour contrer ces actes de délinquance, la municipalité a réagi en renforçant la surveillance sur le site. Des agents de sécurité sont affectés en permanence pour surveiller les lieux, et la police, qu'elle soit municipale ou nationale, effectue des rondes plus fréquentes. Finie l’urbex, et d’ailleurs elle s’avérait déjà une prise de risque inconsidérée.

Le portrait est peu gratifiant, ce qui témoigne une fois de plus de la jungle qu’est devenue toute urbex en ville ; en soi, on le fuit de plus en plus.

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