Résumé : Cet article fait le point sur les recherches concernant l'areine d'Ouffet, dite aussi areine Douffet.
Source
du fond de plan : pash.
Présents : Lon Persich, Christophe Cattelain, Fernand Carrière, Joseph Deleuse, Fabrice Muller, Philippe Delaite, Eugène Marbehant. Merci à Philippe Delaite pour les recherches dans l'académie et l'accueil chaleureux. Une bonne part des photos est de Lon Persich.
Le
groupe à la recherche de l'areine !
Vous
pouvez écouter l'ambiance de nos recherches ci-dessous :
L'enregistrement est en trois parties distinctes. 1/ Dans les égouts.
2/ A la recherche de la plaque du puits de l'areine, par Eugène, au détecteur
à métaux. 3/ Descente dans le bure.
Ce
compte-rendu est un résultat d'investigation et de recherche de l'areine
d'Ouffet, donc il faut considérer les propos comme étant ceux d'une
recherche, mais pas d'une certitude. J'essaie de rester le plus prudent possible,
notamment à cause de mes connaissances historiques lacunaires sur la question.
J'espère que ce travail descriptif permettra à d'autres de pouvoir
échafauder des suppositions fondées. Je donne quelques pistes de
suppositions à la fin.
Le fond de plan provient du pash. Il faut considérer que leur plan est faux, à cause de multiples remaniements du quartier. En surcouche : rouge = égout d'eau sale, bleu = émissaire, vert = points particuliers, rose = numérotation.
2-5
Nous
sommes descendus le 28 décembre à la croix verte, située
entre 2 et 5. Il s'agit d'une plaque Lecomte. A côté, il y a une
plaque tortue.
La plaque tortue donne dans un réseau récent,
+/- 3 mètres de profondeur, non exploré. Ressemble à une
chambre de dérivation.
La plaque Lecomte donne dans un réseau
ancien mais remanié. Exploré. Profondeur +/- 6 mètres.
ROUGE
5
A
l'est de 5, il s'agit d'un ovoïde fort chargé, très glissant,
sale, non exploré.
Sens d'évacuation des eaux, vers l'est de
5.
1
Rue des Anglais. Le réseau
monte en pente douce. Il démarre en 5 à grande profondeur (6 mètres
?) pour arriver près de 1 à une profondeur de 2 mètres.
Présence
d'un courant d'eau sale élevé, mais aucune dilution avec de l'eau
d'areine. Pour un ovoïde de terminaison, le courant est fort, ce qui me fait
supposer à coup à peu près sûr qu'il reprend des eaux
de Sainte-Walburge, par le biais d'un tuyau pvc très incliné. Le
pash mentionne un plan d'archive en réalité, le tournant Walburge
- Anglais devait être tout le temps ensablé.
Modification du plan
du pash. L'égout ne tourne pas à gauche comme mentionné,
mais à droite.
Vers 1, présence d'une marche d'escalier, 50 centimètres,
maçonnée en brique. Derrière, vers 1, réseau plus
petit (hauteur 90cm).
Présence de rats. Non visité à cause
de ça.
J'avance cependant l'hypothèse que le plan du pash est
éventuellement juste sur ce point, c'est une interrogation, voir à
la fin section 'suppositions'.
Entre
1 et 5
Présence de nombreux raccordements privatifs, en fonctionnement.
Pas
de présence d'ovoïde bouché, de maçonnerie suspecte
sur le mur, rien de bizarre à signaler au niveau de l'académie.
Les
raccordements de l'académie sont des tuyaux en grès en bon état.
Il y en a 3 + 2 identiques pour les habitations d'en face.
Sens d'évacuation
des eaux, de 1 vers 5.
2
Présence
de l'oeil de " l'areine Carrière ".
Il s'agit d'un petit renfoncement,
maçonné en béton. Récent ? Daterait d'une période
approximative 1930 - 1980.
Entièrement ensablé, naturellement,
couche dure.
Il dépasse de l'ensablement un fi 315 ou similaire, béton.
Ouverture restante, 5 centimètres.
Il ne sort aucune eau, l'ensablement
est sec.
Fernand Carrière cite : en mars 2009, en compagnie des égoutiers, un beau petit afflux d'eau claire sourdait du sable remué. Ace moment l'eau sourdait, comme les égoutiers l'ont vu, claire et pure.
3
Présence
très étrange de ce qu'on appellera 'le grès houiller'.
Sans
aucune déduction, voici les constats.
Présence d'une galerie
à taille humaine, maçonnée en brique. Pas de changement de
matériaux entre l'ovoïde et cette galerie, mêmes briques.
Cette
galerie est borgne, de +/- 3 mètres de long. Terminaison ovale.
Remonte
en cheminée.
Maçonnée sur 2 mètres.
La suite
est un prolongement de deux mètres aussi, dans du grès houiller
carrément pourri.
Les échelons se poursuivent "dans"
le grès houiller. C'est important. Les échelons étaient avant
le grès.
Le sol sous la cheminée comporte peu d'effondrement
(une croûte de quelques centimètres).
Présence de raccordements
privatifs obsolètes dans la cheminée.
Le grès ne permet
pas de creusement de galerie, il est trop ébouleux.
Il n'y a pas de
trace d'ancienne galerie effondrée ou de boisage ou de vestiges de métaux.
4
à 5
Sens d'évacuation des eaux, de 4 vers 5.
3
En
amont de 3, petit ovoïde assez peu chargé. Sens d'évacuation
des eaux, de 3 vers 2. Non exploré.
4
Présence
étrange de ce qu'on appellera 'la galerie bouchée'.
Passe au
dessus de l'émissaire. Galerie en forme d'ancien ovoïde, éventuellement
ovale à fond plat, non déterminé, bouchée jusqu'à
la voûte avec des blocs de grès ferrugineux. Présence derrière
ces blocs d'un ensablement total.
Un peu d'eau sort du bas des pierres. Ce
n'est donc pas sec, il y a un peu d'eau qui arrive à passer.
Les blocs
ne forment en aucun cas un ensablement naturel, car cela prend un autre aspect,
c'est à dire un mur stratifié de dépôts successifs.
C'est donc un bouchage manuel. Ce bouchage ne constitue en aucun cas un travail
d'égoutier de nos jours. On ne bouche pas avec des matériaux qui
risquent de tomber dans la cunette et d'obstruer. L'ensablement derrière
le bouchage en pierres est par contre manuel.
Il s'agit donc - déduction
- d'un ouvrage qui était gênant et qu'on a bouché manuellement
à une époque reculée.
4
A
l'ouest de 4, galerie assez conséquente. Vu l'empoisonnement de l'atmosphère,
j'ai justifié à Lon le choix de ne pas l'explorer.
Entre
2 et 5
Remaniements assez récents de l'ovoïde en une galerie assez
conséquente en murs bétonnés.
A
la jonction 3 - 4
Présence d'une venta.
En pierre bleue ou similaire.
Il
reste des anneaux métalliques.
BLEU
Au
sud de 4
Jonction sur émissaire.
L'émissaire se situe environ
3 à 4 mètres plus profond que l'égout d'eau sale. Ca en fait
donc un ouvrage de grande profondeur. Diamètre 1,40m. Maçonné
en brique. Présence de nombreuses traces de concrétions calcaires
sur les parois.
Présence avérée de traces nombreuses de
mise en charge de l'ouvrage.
L'eau est tout à fait propre. Elle a un
débit qui avoisine les 100 litres seconde.
6
Sens
d'évacuation des eaux, de 6 vers 4.
Entre 4 et 6, rien à signaler.
A
6, présence d'un bief assez peu compréhensible.
L'eau vient de
l'ouest, elle se sépare en deux au bief et choisit équitablement
son chemin, vers l'est.
Vers la rue Léon Mignon, donc branche sud du
bief, présence d'une chute importante. Dénivelée de 3 mètres.
Ouvrage moderne, carré, en béton.
De
6 vers 5
Monotone.
A 5, présence d'une chute d'eau importante. Dénivelée
de 3 mètres. Ouvrage moderne, carré, en béton.
VERT
Dans
l'académie.
Plaque sud : profondeur +/- 5 mètres.
Rempli d'eau
assez nauséabonde.
Plaque nord
: profondeur +/- 5 mètres.
Rempli d'eau assez nauséabonde, caractérisée
par une odeur assez forte de H2S.
L'eau présente la caractéristiques
des eaux sulfurées, c'est à dire une couleur bleuâtre et une
pellicule à la surface.
Trouver
les plaques : il s'agit de plaques tortues classiques, à un oeil excentré,
en bord de bouche.
Se repérer aux fenêtres de l'académie.
Vers
le nord, prendre le bord droit de la fenêtre, dernière fenêtre
vers la gauche.
Plaque nord : se situe au milieu du terrain en espace vert,
à environ 1,50m de la bordure du côté ouest et environ 7,00m
de la bordure côté nord.
Plaque sud : se situe dans le terrain
en espace vert, à environ 2,00m et 2,00m des bordures sud et ouest.
Puits assez conséquents, diamètre avoisinant les 1,20m ??
Puits
sud : le haut est maçonné en briques.
Le bas est remanié
avec des parois en béton.
Puits nord : entièrement maçonné
en briques.
Un repérage aux baguettes de sourcier donneraient une indication de direction comme tracé en vert dans le jardin de l'académie. C'est bien entendu supposé et non un fait avéré.
SUPPOSITIONS
Pour
l'émissaire, Christophe Cattelain émet l'hypothèse que les
eaux sont celles de la Légia. Cela n'a rien d'illogique. A ce titre, Joseph
Deleuse ajoute : A première
vue, je serais tenté également de penser que l'émissaire
a pu être le canal transporteur de la Légia. Mais si la Légia
passait voûtée dès 1656 en Agimont, elle venait de la rue
Firquet, obliquait pour emprunter la fin de la rue Hocheporte avant de suivre
la rue Agimont. La Légia qui depuis 1697 est une partie de l'eau de la
galerie de Coqfontaine vient d'être envoyée à la Meuse en
2006 et en empruntant une conduite du trop plein de l'égout principal situé
au pied de la rue de Hesbaye (carrefour de Fontainebleau). A cet endroit, 3 eaux
sont injectées : Légia de Coqfontaine + trop plein de la galerie
du Haut-Pré, qui coule dans une galerie explorée le long du plan
incliné à gauche de la rue Simon Dister + enfin un peu d'eau Roland
arrivant rue de Hesbaye. Le circuit nouveau de ces 3 eaux est : carrefour de Fontainebleau,
rue des Meuniers, Mississipi, Saint-Séverin, Léon Mignon, Bons-Enfants,
le Cadran, rue de Bruxelles, Place St-Lambert, rue Léopold, de la Madeleine,
du rewe comme la Légia d'antan...
En toute logique il ne devrait plus
y avoir de l'eau de la Légia dans l'émissaire (en bleu). Notez qu'elle
avait été injectée dans le système d'égouttage
de 1970 à 2006.
Cependant
; Après réflexion et consultation de plans : En
examinant de plus près, sur la carte complète de l'A.I.D.E, le tracé
des 3 eaux allant à la Meuse, dont la Légia aujourd'hui, il semblerait
que ces eaux théoriquement limpides suivent la rue Léon Mignon d'abord
pour rejoindre le cadran par plusieurs circuits. A l'embranchement 6, on peut
supposer qu'une partie de cette eau passe spontanément rue Agimont et continue
vers 4 pour bifurquer vers le sud-est et rejoindre le réseau de l'exutoire.
Si c'est le cas, on pourrait conclure que 'le réseau' entre 6 et 5 pourrait
être l'eau de la réduction de la dilution donc Légia, Haut-Pré
et Eau Roland. La conclusion de Christophe serait alors exacte. Partie
entre ' ' modifiée par Vincent.
Pour
les puits, Philippe Delaite émet l'hypothèse d'un bouchage aval
de l'oeil, ce qui expliquerait le noyage. Cela n'a rien d'illogique.
Pour les
puits, j'émets l'hypothèse que l'odeur de H2S provient d'une part
de l'eau stagnante, d'autre part que les terrains houillers sont pyriteux. Cela
n'a rien d'illogique.
Pour l'égout rue des Anglais, Fernand Carrière émet l'hypothèse de la présence supposée d'une carrière de grès au delà de 1. Vu la nature du terrain, la pente des terrains de surface (très fort escalier), cela n'a rien d'impossible. A évaluer dans une visite au delà de 1.
Cependant, j'émets l'hypothèse
que lorsque je dis que le plan du Pash est faux, je suis éventuellement
dans le faux ! Ma mémoire se brouille. A la fin de la rue des Anglais,
aurions-nous tourné à gauche comme ça ? Et notre diverticule
à rat, 90 degrés vers la droite, ne serait-ce pas la montée
vers Sainte-Walburge ? Il est envisageable que le plan du Pash soit exact. Seule
une nouvelle visite pourrait statuer. Si le plan du pash est exact, nous aurions
alors tout parcouru, cela tuerait définitivement les carrières souterraines
de grès houiller.
Pour l'émissaire,
j'émets l'hypothèse que le bief ne sert plus à rien. En réalité,
je suppose que pour les cheminements nord ou sud, 6 rejoint 5.
A propos de
3, j'émets l'hypothèse qu'il ne s'agit pas d'une carrière,
mais d'un ancien puits, mal remblayé.
J'émets l'hypothèse
qu'il n'y a pas de déblais en bas de la cheminée à cause
des mises en charges, les déblais sont emportés. J'émets
l'hypothèse que cette cheminée est naturellement creusée
par les mises en charges, qu'il s'agit d'un remblaiement pourri qui monte en fontis.
A
propos de 4 , j'émets l'hypothèse qu'il s'agit d'une ancienne areine,
désaffectée. Elle aurait été remblayée par
des égoutiers il y a très longtemps parce qu'elle ne servait pas
aux égouts. Ce point est fortement supposé, il n'y a vraiment rien
qui peut prouver de tels avancements.
A propos de la venta : aucune supposition,
je ne comprends pas l'utilité de cette vanne.
A propos de 2 : oeil de
l'areine d'Ouffet, remanié et ensablé ??
Aucun déblaiement ne doit être effectué sans accord du service des égouts, leur but est de démerger, pas d'immerger !
Ci-dessous, reportage photo. Les photos sont d'une qualité atroce à cause de la buée.
Rue
des Anglais, à proximité de 1.
Les
raccordements de l'académie.
Plus
bas dans la rue des Anglais.
Début
de la rue des Anglais, croisement avec la place.
Entre
2 et 5, sur une banquette.
Secteur
rénové entre 2 et 5.
Le
recoin d'où sortait (sortirait ?) l'areine il y a longtemps. Aujourd'hui,
c'est ensablé.
Lieu
: 3. En face, vers la rue Agimont. A droite, vers la rue de l'Académie.
On distingue la venta. Ce sont des pierres bleues incisées, dans lesquelles
on peut glisser des planches pour faire vanne. Une venta est un mot liégeois
qui veut dire une vanne.
Au
pied de la venta.
En
détail.
Rue
de l'Académie. Petit ovoïde, assez fort transit.
Rue
Agimont. A gauche, la galerie bouchée. Vu que les pierres sont luisantes
et vu la déviation de l'eau, on peut supposer qu'un peu d'eau sort de cette
galerie.
Le
diverticule en 3, base de la cheminée.
La
cheminée. Le grès houiller.
La
galerie bouchée.
L'intérieur,
avec son ensablement important.
Plus
loin dans l'ovoïde, dans la rue Agimont.
Puits
de raccordement entre l'ovoïde d'eaux sales et l'émissaire.
Ce
n'est pas très grand...
L'émissaire,
vers 6.
En
6, le bief de partage.
L'émissaire,
de retour vers 5, proche du puits.
La
chute d'eau en 6, galerie sud.
De
retour vers la sortie...