Communes: Vielsalm, Salmchâteau, Bihain, Lierneux.
Minerais: coticule
et ardoise.
Statut : Accès réglementé pour la plupart
des lieux.
-Qu'est-ce que le coticule ?
C'est une pierre qui n'est pas très jolie.
C'est une pâte jaune clair comportant de nombreux grenats microscopiques
(spessartine). Ces grenats lui confèrent une qualité de pierre abrasive
dépassant la qualité de tous les matériaux artificiels, sans
exception. Pour un collectionneur, ce n'est donc pas une "belle pièce".
Par contre, c'est un minerai qui est unique au monde. A ce jour, une seule société
exploite encore du coticule à Lierneux. Il s'agit de Ardennes Coticule
SPRL, sous la responsabilité de Maurice Celis. Le coticule est vendu en
Belgique ou à l'étranger, surtout pour l'affutage de pièces
de précision, notamment en médecine.
Le
coticule est une roche sédimentaire qui s'est métamorphisée
lors des plissements des couches d'ardoise. On la retrouve sous forme de filons
assez minces (15 centimètres environ) dans des schistes violacés.
Quelquefois, des pièces de dimension beaucoup plus importantes peuvent
être sorties, mais ça reste rare.
Densité : 3,2
Dureté
selon Mohs : 3.
Pour en savoir plus, il y a un joli petit musée du coticule à Vielsalm, retraçant l'historique et les méthodes de façonnage du coticule.
-Historique
Les premières exploitation de coticule remonteraient à 1625 ou un
peu avant, ce d'après Michel Caubergs. Il explique qu'en 1686, le commerce
de coticule commençait à devenir florissant, attirant les marchands
étrangers. EN 1800 s'ouvre Old Rock, mine nous intéressant plus
particulièrement. Vers 1860, il y aurait eu 50 ouvriers environ sur le
territoire de Vielsalm, occupés à plein temps à l'extraction
du minerai. Le déclin de l'industrie du coticule commence en 1945 et la
dernière mine (Old Rock) ferme en 1982.
L'exploitation actuelle de
coticule n'est pas souterraine. Maurice Celis exploite à ciel ouvert et
retraite des haldes. Il lui faut travailler une tonne de stérile pour obtenir
un kilo de bonne pierre abrasive.
-Le
façonnage de la pierre
Le coticule est extrait avec une semelle de
schiste. C'est à dire qu'on conserve environ la moitié du volume
d'extraction en schiste. Si jamais le schiste est abîmé ou si le
terrain encaissant ne permet pas l'opération, on vient recoller une semelle
de schiste avec de la résine. Par exemple, il se peut que la couche de
coticule soit trop épaisse. Dans ce cas, on la coupe en plusieurs tranches.
On y recolle ensuite la fameuse couche de schiste.
Les blocs de coticule sont
découpés selon des dimensions standardisées, correspondant
aux besoins de l'industrie. Généralement, ce sont des cubes dont
les dimensions sont entre 10 et 20 centimètres.
Les
scies à diamant découpent des blocs plus ou moins réguliers
: la forme primaire est donnée. Par la suite, on enlève les irrégularités
avec un plateau tournant recouvert d'une toile émeri abrasive. Ce frottage
permet d'avoir des formes parfaitement planes. Pour terminer, il y a une opération
de doucissage et le glaçage. On rend la pierre aussi douce que possible
en passant une toile émeri nettement plus fine. Toutes les traces de griffes
doivent avoir disparu. Le glaçage est la dernière opération
de polissage, un frottement contre des pierres très douces.
D'une manière
générale, le traîtement du coticule consiste à sortir
des blocs dont les formes sont cubiques, entièrement planes et douces.
Cela permet d'aiguiser toutes les lames sans exception.
-Les exploitations
souterraines
Les descriptions ne sont pas exhaustives parce que toutes les
galeries n'ont pas encore été visitées, il en manque encore
quelques-unes. Pour la facilité, je me réfèrerai au noms
donnés par Michel Caubergs parce qu'il constitue la référence
pour 75% des cavités de cette région. Je peux donner un plan approximatif
pour situer les mines de coticule à ceux qui le désirent, mais je
ne ferai que par mail. Je préfère ne pas rendre ces données
trop publiques parce que je souhaite (bien évidemment) que ces endroits
ne soient pas abîmés. Dans tous les cas sauf une exception, ces mines
sont extrêmenent difficiles à localiser : troisième arbre
à droite, puis tourner à gauche au niveau d'un caillou, etc... Donc
il ne faut pas attendre des miracles. Dans un intérêt purement minéralogique,
les haldes sont plus riches en coticule, à une exception près. L'accès
aux mines n'est pas autorisé pour la quasi totalité des lieux.
-Vielsalm
TCVN1 et TCVN2 n'existent plus. TCVN5 et TCVN6 ont des entrées démolies,
nivelées et murées. Cela s'explique par leur présence près
de la route et près du village. TCVN3 est une recherche sans intérêt.
TCVN4 est une galerie de 20 mètres, non visitée.
-Vielsalm
Old Rock (Photos)
C'est une très belle mine dont l'entrée est
fermée par une grille. Son développement est de 300 mètres.
La moitié de l'exploitation est dédiée au coticule, l'autre
moitié pour l'ardoise. On y trouve encore les rails sur toute la longueur,
des treuils, une poudrière, des étais métalliques. Ce sont
des galeries de section assez ronde, environ 2 mètres de diamètre.
Au milieu, on trouve une salle de grande dimension. En hauteur, il en partirait
un puits de 80 mètres. Le dernier exploitant du lieu était Monsieur
Offergeld. Cette mine est celle en meilleur état. On y trouve au fond un
filon de coticule, mais celui-ci est placé dans un effondrement dont les
pierres en suspension sont plus que douteuses.
Dans tous les cas, ne massacrez
pas les filons ! Cette exploitation est digne d'un musée.
-Salmchâteau
(Photo)
TCVS1 : pas encore trouvé. TCVS2 est un travers-banc de 80
mètres de long, fortement inondé près de l'entrée.
On y trouve une chambre entièrement noyée et peu visible, il faut
faire attention de ne pas tomber dedans. L'exploitation n'a rien de passionnant.
TCVS3 est noyée.
Sur le chemin d'accès à TCVS2, en venant
du cimetière, on trouvera quelques échantillons de turquoise sous
forme de mouchetures.
-Salmchâteau
TDM1 à 6 pas encore visités.
-Bihain
TR1 et TR2 pas encore visités.
-Lierneux
Michel Blondieau évoque une galerie à Ménil, pas
encore visitée.
Ci-dessous, le plan de l'exploitation Old-Rock, dont les photos suivent. La topographie provient du livre de Michel Caubergs.
Vue de l'entrée de TCVS2.
A l'entrée de Old Rock, un joli treuil en hauteur.
La voie decauville est présente jusqu'au fond.
La grande salle du Puits.
Le filon de coticule, très visible à cet endroit.
Le bout de l'exploitation, qui comporte un puits (naturel ?)