La
grisaille permet même quelques fantaisies !
Dans
ce vitrail, le jaune a été effectué au jaune d'argent, décliné
du brun foncé au jaune clair.
A
l'arrière, exemple d'un fusing de couleurs simples. Pourtant, la réalisation
fortement texturée n'a
pas été facile à concevoir.
Les lignes proviennent de la sole du four.
La
cathédrale de Chartres est omniprésente dans l'art de Denis Picol.
Dans
une optique pédagogique, l'atelier Picol reçoit jusqu'à 200
écoles par an. Cela peut paraître incongru d'accueillir tant de monde
dans un endroit où il serait si dommage de casser une réalisation
par inadvertance, mais Denis Picol dédramatise la situation : On
s'organise en fonction. On sait que dans ces périodes, on ne peut pas travailler
comme tous les jours. Je dirais qu'on se met dans l'état pour accueillir,
on a un emploi du temps qui est différent. Pas de là à devenir
un établissement touristique, non ! Mais on s'adapte. Le but n'est pas
forcément de déclencher des vocations... Quoique... C'est disons
au moins pour présenter un savoir-faire. Lorsque vous évoluez dans
un métier, qui au fur et à mesure devient une passion, vous avez
alors l'impression que tout le monde connaît ce que vous êtes en train
de réaliser, de fabriquer. Et puis, au travers des expositions, ou bien
au travers des visites des groupes, on s'aperçoit que c'est une technique
- même si on en parle
de
plus en plus -
qui reste assez méconnue. Donc quand on reçoit un groupe, on montre
la technique de fabrication de A à Z.
Cette
pièce est un exemple de problème à la recuisson, durant le
thermoformage. Une bulle de gaz s'est constituée en dessous du verre et
l'a déformé durant sa phase de fusion. Cela est dû à
plusieurs raisons. La plus probable est une mauvaise conception du moule en vermiculite,
notamment le manque d'un petit trou pour l'évacuation du gaz. Ca n'a rien
d'évident, il faut beaucoup fonctionner par tâtonnements. A l'atelier
Picol, on garde un certain nombre d'objets échec, afin d'enseigner comment
éviter ce genre de désagrément.
Vous
pouvez écouter Denis Picol expliquer les tensions dans le verre ici :
https://tchorski.fr/audio/picol2.mp3
Le
four descend doucement en température, nous allons bientôt pouvoir
l'ouvrir.
C'est
un four électrique, les résistance sont visibles dans la partie
supérieure.
C'est
un four de potier, ou céramiste. Il a la particularité d'être
sur un seul étage. Pour les cuissons de grisailles, cela se passe dans
un autre four. Ici, c'est 'le' four de fusing.
Les
pièces de verre 'inutiles' sont en fait placées pour effectuer une
bonne répartition de la chaleur.
Les
produits verriers reposent sur une sole en poudre anti-adhérente. Quant
au plat, il est en vermiculite. A l'atelier, ces moules sont travaillés
afin d'obtenir les formes voulues. Ce travail sur la vermiculite reste cependant
assez anecdotique, ce n'est pas l'essentiel de la profession !
Ici,
on voit bien les traits créés par Kevin dans la sole, afin de donner
une texture au verre et des effets de matière. Ce qu'on voit derrière
sont des plats de verre sur lesquels on a déposé plein de petits
morceaux colorés. En fondant, ça donne ce carreau coloré,
d'une seule pièce homogène. Les pièces n'ont pas été
assemblées dans le four, on ne travaille pas dans le four, on apporte minutieusement
sur la sole les pièces telles que conçues et assemblées en
atelier.
Voici
une réalisation parfaite de fusing, dans laquelle le plomb serait entièrement
inadapté !
Quant
à ce panneau, c'est un mélange de techniques. On y trouve du fusing
texturé (les lignes blanches sont probablement des traits dans la sole)
tandis que les blocs fusing ont été assemblés selon une technique
traditionnelle de mise au plomb. C'est en quelque sorte l'aboutissement de la
maîtrise technique.
Un
fusing inspiré Mucha.
Nous
pourrions nous promener des heures dans diverses réalisations de fusing.
Par
exemple, voici une application en miroir.
Mais
le temps passe inexorablement et nous devons malheureusement quitter les lieux.
Un
très grand merci à la famille Picol pour l'accueil chaleureux !
A bientôt.