La salle des Thiriaux
J'ai été immédiatement séduit par la verdure
de cet abandon.
La mousse colonise les laitiers sur des centaines de mètres
carrés.
Nous allons entrer dans des locaux complètement excentrés,
qui étaient situés près de l'ancien gazomètre,
à ce jour rasé, il n'en reste plus une trace.
Ce vaste hall servait de stockage de matière première.
Il a été totalement vidé, il n'en reste plus
rien.
Nous allons à présent visiter la salle des Thiriaux.
C'est une dénomination locale.
C'est une vaste salle de compresseurs. Au vu de sa localisation, il
faut un peu savoir qu'elle existe.
Cette salle permettait de comprimer les gaz afin de les réinjecter
sous pression dans le circuit gaz pauvre.
Que de beauté simple dans cet abandon.
Les photos sont difficiles car en réalité, c'est très
sombre.
La salle comporte quatre compresseurs, qui sont massifs.
Depuis l'entrée. Derrière sont stockées des centaines
de palettes. La raison est mystérieuse.
Il n'y a pas d'angle de vue adéquat, car tout est un peu l'un
sur l'autre dans le noir.
Ce local devait être magique durant le fonctionnement.
C'est interdit. On s'en doute...
Je sais !
Une curieuse oeuvre murale.
Home sweet home, ce sera toujours mon sentiment en venant là-dedans,
ces usines, très tôt le matin, plongé dans une
grande solitude. Je dois être un peu le seul fou à le
penser... Je m'en doute... Et peut-être aussi un des rares à
déplorer l'effondrement économique de ce bel outil de
travail. Tout ce savoir-faire foutu en l'air. Soit, la partie est
perdue, il est temps de partir.
Alors je retraverserai ces étendues vertes dans les laitiers.
Puis regagnerai un sweet home qui n'est pas semblable à cette
usine, ce n'est pas exactement la même chose. Cette dernière
image clôture un sentiment, ça fait 16 ans maintenant,
la première fois que je marchais le long de ce canal. Les fumées
crachaient de partout. Il faisait froid aussi, ce jour-là,
c'était avec Antonin. La boucle est bouclée dira-t-on
: ça crachait
et ça fumait.