Quelle ambiance en ce lieu. A cela j'ajoute que j'ai forcé
les lumières, car la réalité est encore plus
sombre.
Probablement le blason du 54ème régiment d'artillerie.
Sous les innombrables couches de peinture, il se révèle
cette timide décoration. Elle doit être ancienne.
Encore 61. Il est à supposer que ce sont des jours. Des mots
comme "encore", il en est gravé de
nombreux comme cela en ces murs témoins de la tristesse de
l'enfermement.
A nos chers successeurs bon courage E 86 DM. En voilà un qui
était bien content de se faire la malle !
E pourrait bien signifier Encore. L'acronyme DM n'est pas identifié.
On pourrait imaginer que cela signifie le nombre de jours de mobilisation
restants.
Une timide esquisse de bateau. Toutes ces gravures proviennent des
cellules.
Les 20 cellules alignées les unes après les autres.
Vers le grenier. L'accès est condamné par une grille,
ce afin de décourager des évasions.
Une des cellules en sous-sol. Que de tristesse glauque en ce lieu.
(E)ncore 22 (jours ?) DM. Classe 29II. Vive la classe.
Germaine et Jean rompirent leurs amours le 4/9/25. Placé très
en hauteur.
B.REMI encore 0 DM. En voilà un qui est heureux. Edward en
a encore 69, en dessous. Edwaere est une curieuse ancienne orthographe.
Sous les plâtras, il a été dégagé
cette exceptionnelle sanguine.
Il s'agit peut-être d'un militaire, qui fait peut-être
quelque chose euh disons... sexuel, à un autre militaire. Le
chapeau correspond à celui d'un officier artilleur de l'armée
belge en 1792, cela permet de dater le dessin.
Un autre calendrier. Comme le temps est long.
(...) is zot hij heeft ons in de (s?)el gesloten.
Le premier mot est un prénom qui a été volontairement
rendu illisible, tout comme en-dessous. Cela pourrait correspondre
à Wim. Le mot (*)el est aussi récrit juste en dessous
et semble être "jel", mais ce mot n'existe pas, ou
plus probablement "sel". C'est sans doute "cel"
avec une faute d'orthographe.
*** is gek hij heeft ons in de *s*el gezet.
*** est fou il nous a mis dans la cellule.
Et de partout du comptage.
Parfois même les tables se mélangent avec des "encore"
recouverts de peinture. Quel lieu de vie honni... On peut comprendre.
Quant à nous d'un simple clic de souris, nous aurons la liberté
de partir d'ici. Que ce documentaire soit en mémoire de tous
ces anonymes qui furent enfermés dans cette triste prison.