Le morne paysage fait soudain surgir un fugace vestige de l'occupation
militaire.
Mais brèves sont les découvertes, rattrapées
par les ravages acharnés.
Plus l'on progresse dans l'établissement, plus l'on rejoint
un secteur en activité, pauvres gars même pas militaires,
simples locataires visiblement férocement victimes de l'urbex,
puisqu'ils ont été obligés d'installer de la
caméra à tout bout de champ afin de protéger
leurs planeurs.
Les volumes s'agrandissent, sans pourtant être beau, c'est quelque
part légèrement moins pire.
Il subsiste, ô miracle, des vitres qui ne sont pas brisées.
Comment cela se fait-il ?
La salle qui serait qualifiable de cinéma, est en fait celle
qui permettait la diffusion de films éducatifs sur l'aviation
militaire.
L'automne pourrait être beau - quel bonheur de croiser cet écureuil,
si près., un mètre à peine, avec sa noix entre
les dents - cependant le paysage navrant respire une intense désolation.
L'ancienne infirmerie.
Laquelle est carrelée tel un espace de rêve !
Quelques travaux de peinture seront nécessaires.
Au fil d'une progression dans des locaux tristement constants.
On finit par arriver dans un espace un peu distinct, en effet il se
trouve directement attenant aux pistes, lesquelles sont je le rappelle
affectées.
Un vieux bar tente douloureusement de survivre.
La grande salle de sports, qui ne résonne plus des cris des
sportifs.
Ici dans ce poste de contrôle aérien, dominant les pistes,
c'est tout de même un choc. Intact il y a peu de temps, jusqu'aux
papiers de contrôle encore présents sur le pupitre, tout
est démantelé, laissant ce lieu dans une fadeur affligeante.
Le grand escalier du hall d'accueil.
La question que pose ce lieu, et elle est entêtante, c'est qu'étant
en bon état général il y a si peu de temps, pourquoi
est-il démoli aujourd'hui ?
En effet cet endroit fut quand même qualifiable d'esthétique.
Que s'est-il passé en quelques mois pour que tout soit atteint
à ce point ?
Les vitres brisées, les déchets au sol, les portes dégondées,
les éléments mobiliers
démantelés, les objets manquants, les rambardes arrachées
?
Ce bâtiment, bien que d'une architecture assez pauvre, ne mérite
pas de devenir une ruine.
Ce destin inéluctable ne sera de toute façon pas, puisque
l'ensemble sera rasé afin de servir de base d'entrainement
de la police. Le dossier administratif étant achevé,
le bruit des pelleteuses qui approche est déjà audible.
Par chance j'ai pu profiter du vent à cet endroit. Profitez-en
bien.