C'est une vaste carrière de gypse en banlieue parisienne. Elle
est divisée en secteurs divers. Si les roulages sont en très
bon état, il apparait que les quartiers sont souvent aussi ravagés
que Grozny. Les photos le montreront bien... et d'ailleurs, les meilleures
sont à la quatrième page. Bon courage !
Nous voilà sur les routes afin de rejoindre le petit village d'Annet. Les environs de la carrière sont amusants : des bois bosniaques à tendance lianeuse. L'entrée est vite trouvée, c'est un porche assez basique ne comportant ni inscription ni date ni niche à Sainte Barbe.
La première galerie est un roulage muraillé donnant presque immédiatement dans de l'exploitation. On nous avait dit que c'était en mauvais état, autant dire que ça commence bien. La première galerie visitée comporte des piliers à bras complètement fracturés par la pression des sols, lamentablement écrasés sous des blocs ne demandant qu'une chose : tomber. Ca débouche immédiatement sur un fontis et une salle en état instable.
Voilà donc la carrière de la Violette, des galeries taillées à même le gypse saccharoïde, ceintrées en voûte par des poutres en ciment proches de la mort, ou gisant quelquefois par terre. Il y en avait même deux qui tenaient en équilibre sur un tuyau. On nous avait prévenu de l'état catastrophique, en toute honnêteté, j'ai vu cent fois pire - je pense à la carrière souterraine de Petite-Forêt par exemple. Dans cette dernière, juste le secteur du puits est stable, soit un mètre carré. Dans le reste, on a l'impression d'être dans un chaos inextricable au danger massif. Là dans la Violette, je n'ai pas entendu un seul effondrement lors de notre promenade. Les chaos d'effondrements étaient épars, les ruptures de ciels plutôt rares. Bien sûr, ce n'était pas de la plus grande stabilité et pas toujours très rassurant. C'est juste pour dire qu'il y a pire.
Après avoir contemplé les restes d'une Rafale (ancienne marque de voiture à traction avant), nous partons dans le dédale. Il n'y a pas un grand nombre de points marquants, juste un puits, une auge pas très belle, des secteurs entiers de caisses pourrissantes (restes des époques champignonnistes). L'ensemble de la carrière est composé de trois parties d'exploitation distinctes : La Violette, Montanon Sud et Le Gypse. Après un repas au coin d'une galerie toute simple, nous partons à la recherche du passage vers la concession "Le Gypse". Ce n'est pas simple car des secteurs entiers sont fracassés, qui empêchent un passage facile. C'est avec un peu d'insistance que nous arrivons à trouver la galerie de liaison.
La deuxième partie de la visite sera courte. Elle offrira la vision de grands volumes moins ravagés. Nous pourrons y observer un fontis de deuxième masse qui a percé le sol. Un bazar impressionnant pour tout dire, c'est un effondrement qui vient crever le sol sur une dizaine de mètres de longueur, ayant laissé pour passage un petit pont plus ou moins instable.
J'oubliais de citer aussi la présence d'une tonne à eau sur une charrette pourrissante, un rare et joli vestige de l'exploitation.
Le secteur du souterrain refuge.
Un four à pain.
Les piliers à bras sont nombreux, c'est le seul endroit de la
carrière à être comme ça.
Certains subissent une forte compression.
Dans un roulage.
On voit très bien les consolidations, uniquement réservées
aux roulages.