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Le magasin abandonné
Voici la visite d’un ancien magasin abandonné, c’est plutôt peu courant. Je ne peux pas mentionner la marque, car sinon c’est la porte ouverte à tous les vandales pour trouver le lieu. Et encore… ce dernier a été victime d’un incendie au rez-de-chaussée en 2021, c’est donc dire à la fois l’état de dégradation et de débilité mentale des gens. Soit, ce n’est pas nouveau.
Dans le noir de la suie, il gît des vingtaines de bidets, de wc, de lavabos, tous noircis et souillés par le feu. L’accueil est encore là, les portiques, les publicités tapageuses désuettes. On se plait à imaginer le bruit des caissières, la file d’attente. Aujourd’hui, il ne reste qu’un silence pesant. C’est la canicule, les locaux sont totalement surchauffés.
Qu’est-il arrivé à cet endroit ? Peut-on parler de faillite ? Non pas véritablement parce que l’enseigne existe encore en cette triste-triste ville. Un déménagement pour plus grand, mieux placé surtout ? En attendant c’est l’abandon le plus complet et le bal des vandalismes de toutes sortes : on connait la musique. Les riverains sont excédés. Les lieux sont ouvert-fermé-ouvert-fermé au gré d’un massacre généralisé : casse, tags, feu, squat.
Dans un même temps, qui voudrait de ce bâtiment dans une ville qui se dépeuple, une ville mélancolique comme la mort, laquelle laisse un ressenti de douceur, la joie d’être ailleurs plutôt que d’habiter là ; même pas un Ehpad à ciel ouvert, tout respire la crevure. Voilà ce qui amène nos pas circonspects dans un tel établissement.
Il traine une caisse complète de décorations S.O.S. Non mais sérieux, ce n’est pas un hasard. Que cette ambiance est dépressive, elle en devient un régal tant on se fait à l’idée que rien ne nous rend prisonnier, dans si peu de temps je serai parti de là !
