Exploration campanaire, les cloches de Chandolas
Un très grand merci à la municipalité de Chandolas et en particulier Monsieur le maire Jean-François Thibon. Les cloches de Chandolas sont au nombre de deux, accrochées dans des ouïes. Elles sont réellement difficiles à documenter du fait qu’elles sont placées derrière des filets aux mailles très fines. Malgré tout, et au moins, il a été possible de les identifier.
La plus grande est une très classique Burdin Ainé, datant de 1860. Elle est décorée des habituelles passementeries sur la panse et d’un tour de stries sous la dédicace. Sur la pince, on trouve aussi la classique frise d’acanthe. Ce fondeur de Lyon est très répandu en Ardèche, au même titre que les Baudouin.
L a plus petite est une Jacob Holtzer, fondeur à Unieux. Elle date de 1864. Fait spécifique à cette fonderie de cloches, ce n’était pas du bronze mais de l’acier ; c’était donc notablement moins cher. Fait particulier à Chandolas, elle est peu dégradée. Par exemple, celles de Brès près de Payzac sont intensément rouillées. Holtzer avait une pratique commerciale qualifiable d’agressive, imposant quasiment ses productions.
Ces deux cloches, montées en rétrograde lent, ne sont pas sonnées en volée. Elles ne sont pas entièrement équipées pour ce faire, à savoir un volant manquant, moteurs et chaînes manquants. De surcroît, le lieu a été visé par une demande du voisinage afin qu’elles ne sonnent plus.
La cloche de Maisonneuve est placée, unique, dans un assez vaste clocher. Il s’agit d’une Burdin Ainé de 1862, reprenant une ornementation identique à celle de Chandolas.
Elle n’est pas sonnée pour des raisons qui ont échappé à la mémoire lorsque nous étions en clocher ; ce fut diagnostiqué par Bodet en son temps. Une raison probable est que le beffroi, en poutrelles métalliques, est fiché dans le bâti. Cela transmet les vibrations et fragilise l’édifice.
La cloche est relativement légère et elle n’est pas sonnée, puisqu’il n’y a jamais de messe. A moindre frais, il serait possible d’y monter une corde pour donner une possibilité de volée. Toutefois, les trous de passages de cordes sont manquants.
Ces deux églises, très peu utilisées, représentent une forte charge pour la commune, mais restent des signaux forts dans le paysage de plaine.