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Les thermes gris

Si je peux me révéler strictement fanatique de la visite urbex d'anciens thermes abandonnés, ayant au compteur le bonheur des thermes roses, des thermes bleus et des thermes verts, le parcours dans cette station thermale abandonnée se révèle pour le moins insipide. Je ne lui ai trouvé aucun charme. Cette incursion dans l'histoire séculaire est une déception : c'est vide, saccagé, sans saveur. Pour cette raison, j'ai appelé le lieu les thermes gris.

La station a été créée au XIIème siècle sous une égide monastique. De cette activité il ne reste strictement rien. La structure actuelle est récente et traduit surtout le vestige de bâtiments récents, dont les gestionnaires ont fermé les portes en 1936.

Par la suite en 1948, les lieux devinrent colonie de vacances. Les bâtiments à front de route en témoignent véritablement, bien qu'entièrement murés.

La fermeture définitive a eu lieu en 1995, à la suite d'une inondation considérable ; c'est à ce titre encore lisible à ce jour, les sols sont jonchés de boue séchée, devenue craquelée et piétinée.

Les lieux furent longtemps ouverts à tous les vents, livrant passage au vandalisme, tags, déprédations les plus absolues. Des projets grandiloquents voient le jour, laissant libre cours aux délires fantasmagoriques de la presse locale. Reste que rien ne se fait et le lieu devient, au fil du temps, propriété du Département.

Les ex-propriétaires demandaient le prix fort, de ce fait le Département lança une procédure d'expropriation, qui a porté ses fruits, justifiant l'acte par la volonté d'ouvrir une exploitation touristique alliée à l'abbaye proche, jugée surfréquentée.

Un projet pour un centre de vacances, ou bien plus ambitieux, une station thermale ? Au-delà de l'expropriation et du panneau grandiloquent et immédiatement attenant : grand site touristique, absolument rien ne se fait.

Plus récemment, des projets émergent, relançant d'envolées lyriques le bavardage de la presse. Tout cela est bien long et force est de constater qu'à nouveau, rien n'émerge. Est-ce juste un délai, ou un nouvel échec ? Il ne nous appartiendra pas de le dire. Reste que récemment, les bâtiments ont été entièrement murés, clos, et interdits à toute visite. Cela permet au moins de les protéger quelque peu, ce qui constitue un minimum appréciable.

Quant au fait qu'il n'y ait rien à voir, bâtiments sans charme plongés dans un délire de végétation luxuriante, a minima ce compte-rendu permettra de compléter la collection des stations thermales abandonnées, tout en concluant que celle-ci, que ce soit de son aspect ou de son histoire, est des plus dispensables. La presse locale en est indéniablement le principal chantre. Sans cette vacuité toxique, on se plairait à décrire les lieux.

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