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Exploration campanaire, les cloches de Lanarce

Par un temps tout à fait hivernal, voici une visite du clocher de Lanarce. Cette visite s’inscrit dans le cadre de l’inventaire des clochers d’Ardèche, en cours depuis des années maintenant. Ce clocher était de l’ordre du paquet surprise : les cloches ne sont documentées dans aucune littérature. Il s’avère que la découverte ne manque pas d’intérêt.

On y trouve deux cloches, placées dans un beffroi dont l’état d’entretien est parfait. La plus grosse cloche est une Jacob Holtzer de 1860. La plus petite est une Burdin Ainé de 1909.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la Burdin représente un grand classique pour le département. Ce fondeur de talent a inondé le secteur de ses productions, certes standardisées, mais de très bonne qualité. Le seul aspect saillant que nous puissions décrire est sa date tardive. C’est en effet la dernière que nous connaissions actuellement pour le département, sous réserve de complétion de l’inventaire.

La dédicace est la suivante : PARRAIN : JEAN CHAMIAL. MARRAINE : MARIE BERNARD. M. LHERMET MAIRE. THERME CURE. BURDIN AINE FONDEUR A LYON 1909. Il est à noter que le M de Chamial semble comme buriné. Une hypothèse est la faute d’orthographe. En effet dans le secteur, les noms répandus sont Chanial, Sanial. De ce fait, il n’y a qu’un pas à faire en vue de dire qu’il s’agit d’une correction pour essayer de faire un N.

Quant à la Holtzer, oh mazette ! La première constatation serait de dire qu’il s’agit d’une grosse cloche pour une telle communauté, mais certes si l’on compare à Lalouvesc, ce n’est rien. Il s’agit surtout qu’elle sonne comme un chaudron. C’est chose logique, elle est en acier et pas en bronze.

Cette cloche témoigne encore une fois des pratiques réputées hostiles de la part de ce fondeur d’Unieux, qui n’hésitait pas à faire des invectives, des menaces envers les conseils municipaux, plaçant quasiment de force ses produits aux clochers. Pour un prix nettement plus bas que le bronze, le fondeur promettait monts et merveilles, sans pouvoir honorer la commande. Derrière, il s’avère que la cloche sonne une note indéfinissable. Le battant est trop petit et on observe sur la panse des trous de corrosion.

Lors de l’angélus, trois fois trois coups sont frappés sur la Holtzer et la Burdin harmonieuse est mise en volée.

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