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Exploration campanaire, les cloches de Bessamorel

Voici une exploration campanaire du clocher de Bessamorel, une petite commune esthétique de Haute-Loire, localisée à proximité d’Yssingeaux. Un très grand merci à Monsieur le maire Eric Dubouchet pour l’accueil si disponible sur place.

L’église a été remaniée aux 18e et 19e siècle, il s’avère toutefois que ses fondements remontent à une chapelle du 13e siècle. Le clocher est une simple tour dont on fait accès à un escalier en lauzes. Si ces lauzes peuvent quelquefois rappeler Retournac, il s’avère que la structure de l’escalier, rustique et esthétique, en fait un endroit pour le moins unique.

La chambre des cloches, exigüe et toute simple, comporte deux cloches placées dans des ouïes ouvertes. Du fait de restructurations au fil du temps, les cloches ne peuvent pas sonner en volée. En effet, les marteaux sont dans l’axe. L’étroitesse des baies empêche le placement d’un marteau. D’ailleurs la pince de la plus grande passe à moins d’un centimètre du mur, sans frotter toutefois.

Sans nul doute en cette époque de travaux, il a été dit : faites au plus simple, considérant que les mises en volée étaient pour le moins rares. Comment le reprocher ? C’est une évidence. Dès lors, les deux cloches ont été immobilisées avec du fil à bétail, on ne peut plus efficace. Fonctionnel, ça ne bouge plus. En ruralité, on aime le pragmatisme.

La plus grande cloche, de peu de valeur patrimoniale, est une Pierre Decharme de 1830. Comme ce fut évoqué en nombre de reportages, ce fondeur originaire du Bassigny en Haute-Marne, itinérant, a mené de nombreuses campagnes en Haute-Loire. Ce fut d’ailleurs – à défaut de complémenter l’inventaire – le seul à écumer la région, alors que toutes les autres étaient inondées d’ambulants.

La cloche Pierre Decharme a une épigraphie pauvre et constante de son travail, une musicalité bonne. Les lettres ne sont pas ébarbées, ce qui permet pour ainsi dire de le reconnaître au premier coup d’œil. La cloche est totalement comparable à celle de Rosières (43).

La plus petite cloche est Renaissance. Elle est signée, sur le côté vide, P CHAMBON FONDEVR et datée 1684, d’ailleurs sans ambiguïté. Son épigraphie est excellente, tout en appuyant cette estimation sur l’effigie de la vierge à l’enfant, côté vide, qui est exceptionnelle. Elle est classée MH référence PM43000053.

Sa dédicace est la suivante : (ligne 1) + IMPERAT XPS + ABOI + VINCIT + XPS + REGNAT XPS (ligne 2) ANTHONIE CHARENTVS CHRISTVS MALO NOS DEFENDAT ANNO DNI 1684

+ XPS: VINCIT: XPS: REGNAT: XPS: IMPERAT  est une formule extrêmement fréquente, surtout en numismatique. Traduction : Le christ vainc, le Christ règne, le Christ commande. ANTHONIE CHARENTVS est le donateur de la cloche. Son nom peut être traduit (éventuellement) par Antoine Charentes. En tout cas, nous relevons le nom exact Charentus à Coubon (43). CHRISTVS MALO NOS DEFENDAT est très simple : Christ, délivre-nous du mal.

Le fondeur Chambon est source de confusion. En effet, il est très connu dans le monde de la campanologie le fondeur Paul Chambon de Châlette-sur-Loing (41). Toutefois, il appert qu’il est né en 1860 et actif début 1900. Notre P. Chambon n’a strictement rien à voir avec ce dernier.

A priori, nous devons y voir le même fondeur qu’à Saint-Bonnet-le-Château (42), Sainte-Agathe-la-Bouteresse (42), Lézigneux (42) : Pierre CHAMBON. Toutes les dates de fonte sont concordantes. La Drac évalue que le fondeur est originaire du Puy-en-Velay. Nous en connaissons à l’heure actuelle 4 cloches en plus de celle-ci, une rareté très estimable du coup.

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