Exploration campanaire, les cloches de La-Chaise-Dieu
Merci à Monsieur Jean-Paul Grimaud, directeur du syndicat mixte projet La Chaise-Dieu, pour l’accueil sur place. L’abbaye de La-Chaise-Dieu possède 3 cloches en clocher et une cloche déposée en musée. Nous allons passer chacun de ces éléments en revue.
La cloche déposée en musée est un instrument ancien, qui a été extrait de la sonnerie du fait d’une anse cassée. Il s’agit d’une cloche Pierre Mare, que l’on retrouve parfois orthographié Pierre Maré. Comme nous l’évoquions dans le documentaire sur les cloches de Chamalières-sur-Loire, ce fondeur est originaire de Brioude. Elle date ici de 1752, sans être une collaboration avec Blaise Seurot. Cette cloche est classée MH numéro PM43003977.
Sa dédicace est la suivante : + CERTIS TEMPORIBVS OCCVPARI DEBENT FRATRES IN LAVORE MANVVM + + + S + P + B NEDICTE INTERCEDE PRO NOBIS NVNCET IN HORA MORTIS 1752 +. On remarquera que les matrices utilisées sont identiques à Chamalières, ce qui témoigne ouvertement que dans le cadre de la collaboration avec Seurot, en cette période Pierre Maré était le maître fondeur et Seurot l’assistant.
On accède aux clochers par un labyrinthe d’escaliers et de coursives. L’accès se situe plutôt sur l’arrière de l’abbatiale, au niveau du cloître, ce sont des chemins de ronde qui mènent aux clochers. Ces passages sont dans un état de souillure important du fait des pigeons. Il est de fait que du point de vue de son état général, l’abbaye revient de très loin, de magnifiques rénovations ont été engagées, la partie haute nécessite encore énormément de travaux. Tout le monde en est conscient.
L’état de dégradation est dès lors manifeste et en réalité une question de temps ; c’est sans équivoque. De ce fait, les cloches sont dans un état de salissure qui ne permet que peu de les mettre en valeur. De plus, elles sont placées en hauteur, pour ainsi dire inaccessibles. Cela ampute énormément le documentaire.
La plus grande cloche émane du fondeur Charles Arragon en 1891. Elle pèse environ 1700 kilogrammes et sonne un Ré(3). Sa décoration est totalement conforme à ses autres productions, non loin de la standardisation d’ailleurs. On peut considérer que c’est une épigraphie qualitative.
La seconde cloche est une Ferdinand Farnier en 1878. Elle pèse environ 1100 kilogrammes et sonne un Mi(3). D’une décoration esthétique, elle s’avère être la plus inaccessible des trois.
La plus petite cloche est une Georges Farnier de 1921. Elle pèse environ 400 kilogrammes et sonne un La(3). C’est la cloche présentée en vidéo, la seule à sonner lors de l’angélus. Nous n’avons pas pu filmer un plénum, du fait que celui-ci n’est actionné que lors de la messe dominicale. Nous n’avons pas eu la possibilité de monter en cette occasion.
La seconde tour est entièrement vide et ne possède aucune cloche. Le comble a été consolidé avec d’énormes poutrelles en béton. Si cela pouvait sembler une bonne idée à l’époque, il s’avère que cela représente un poids considérable. Des études de poussées sont réalisées sur les murs de l’abbaye afin de déterminer l’écartement. Le comble a été entièrement cloisonné suite à l’incendie de Notre-Dame de Paris, non pas pour arrêter le feu mais plus pour ralentir la progression des fumées. Dès lors, il n’a strictement aucun intérêt graphique.
Dans l’ensemble, il est à considérer que la description des cloches de l’abbaye a été difficile.