Exploration campanaire, les cloches de Lapte
Voici une exploration campanaire du clocher de Lapte. Un très grand merci à Monsieur Philippe Mounier pour l’accueil sur place. Si le clocher de Lapte est visitable d’un point de vue touristique, il s’avère que d’approcher les cloches ne fait pas partie du parcours. On a simplement une vue générale sur la chambre des cloches. Les sonner en plenum encore moins, du fait que deux instruments sont déconnectés de la sonnerie. Le document vidéo que nous vous proposons est donc de l’ordre de l’exceptionnel.
Lapte fait partie des églises de la Haute-Loire qui comptent, parmi la cathédrale du Puy, la chapelle d’Aiguilhe, la basilique de Brioude, l’abbaye de La-Chaise-Dieu. En effet, c’est un édifice très haut, qui domine intensément la campagne environnante. C’est donc une chance immense de pouvoir vous présenter cet ensemble campanaire.
Le clocher comporte 4 cloches que nous allons passer en revue en détails. La chambre des cloches est dans un état d’entretien excellent. La sonnerie est commandée par un boîtier Belltron entretenu par Heur tech de Chemilly dans l’Allier. Le chemin à parcourir entre la sacristie et le clocher est fort long, ce qui explique la variabilité de la sonnerie, que nous présentons à ce titre en détails dans la vidéo.
La plus grande cloche émane du fondeur Charles Arragon de Lyon. Elle pèse 1100 kilogrammes et sonne un Mi(3). Elle est déconnectée de la sonnerie car elle ne possède plus de chaîne, son moteur est coupé. C’est une très belle cloche en rétrograde, joliment décorée et agréable à l’écoute. Sa sonnerie est aisée du fait de l’équilibrage.
La seconde cloche émane du même fondeur à la même date. La coulée est homogène, moins par contre concernant l’épigraphie. On observe un rideau de guirlandes et des palmettes végétales. Sans ambiguïté, un soin est apporté au moindre détail, tout est ébarbé sans oubli. Elle pèse 600 kilogrammes et sonne un Sol(3).
La troisième cloche émane du même fondeur à la même date. Elle pèse environ 360 kilogrammes et sonne un Si(3). A noter que du point de vue usuel, ce sont ces deux cloches qui sont électrifiées et utilisées pour la messe. Bien que cela soit un rétrograde lent – pas jusqu’au point mortifère de Béziers – on se plait à dire que la sonnerie est remarquablement plaisante.
La dernière cloche est une Gédéon Morel de Lyon, datant de 1841. Elle pèse environ 200 kilogrammes et sonne un Do#(4). C’est un peu l’anomalie sonore de la sonnerie, ce qui peut justifier sa désaffectation totale de l’ordonnancement. Elle est sonnée en volée par un levier sur lequel était fixée une corde. A ce jour les paliers ne sont plus graissés, elle est plutôt dure à sonner.
L’ensemble campanaire est récent, mais il appert qu’il est remarquable par sa qualité. Les sonneries de Haute-Loire sont souvent plus lourdes et en nombre que dans les départements voisins. Un ensemble de 4 cloches, c’est déjà beaucoup. La municipalité, très dynamique, continue d’entretenir les lieux, notamment en menant des travaux de toiture. Le clocher de Lapte offre beaucoup et ça se voit autant que ça s’entend.