Les Grands Malades, diapositive de 2002.
Cette page est une rénovation d'un documentaire datant de 2002. Comme quoi avec le temps qui passe, tout est possible ! Les Grands Malades, il s'agit d'une carrière de marbre noir située au tout début de Beez, en bord de Meuse à proximité de Namur. Tout le monde qui passe par-là connait bien ces volumineux fours à chaux bordant une voirie à gros gabarit et à la circulation totalement infernale.
L'accès à la carrière est qualifiable de problématique. Dans des temps reculés, on y accédait avec des difficultés limitées, en utilisant un gros puits d'aérage confortable, d'une profondeur de 17 mètres. Cependant le riverain de surface, fatigué d'avoir un défilé incessant de spéléologues dans son jardin, a purement et simplement obturé la fenêtre qui permettait le passage. Désormais la seule voie possible est la traversée d'une grotte nommée de Trou des Charrues. Trois fractionnements sont à équiper, sur 45 mètres de profondeur : tel est le parcours. Ce n'est donc guère plaisant.
Cette exploitation totalise 71000 mètres carrés de vides. C'est assez important pour la Belgique. Mais ce souterrain est dénué de tout matériel et un grand nombre de salles sont apareillées de briques, ce qui enlève un certain charme. Il est difficile de trouver un front de taille. Le creusement est effectué de manière propre et ordonnée dans un marbre noir des plus foncés. L'humidité et la nature de la pierre rendent ces lieux obscurs.
Tout en bas de l'exploitation et à l'intérieur du réseau se trouve une grille, datant de l'ancienne entrée au niveau des fours à chaux. Aujourd'hui, cet orifice est totalement comblé.
La carrière a été exploitée par La SA Carrière et Fours à Chaux des Grands Malades. Elle porte ce nom étrange car il y a bien longtemps, il y avait un hôpital pour les pestiférés juste à côté des falaises de Beez. La visite s'échelonne de grande salle en grande salle. Certaines installations suscitent des interrogations. On y verra par exemple une salle pour le stock de tonneaux, une autre ressemblant à s'y méprendre à une boucherie (ce qui parait fort improbable).
Le plan de l'exploitation
est disponible ci-dessous, levé par Gérald Fanuel et son
équipe.
Comme bien souvent, il est évoqué des origines médiévales pour ce genre de carrière souterraine, affirmation dont il faut se méfier tout aussi bien que des travaux émanant des romains et des tunnels reliant l'église du village. Une très grande majorité de ses affirmations sont purement fausses. En ce qui concerne les Grands Malades, il est néanmoins prouvé que l'église Saint-Loup de Namur en tire ses marbres. Il est donc établi qu'une exploitation a lieu entre 1621 et 1645. Reste à déterminer si ce fut en souterrain ou à ciel ouvert, et ça quelque part nul ne le sait.
Si la carrière du Moulin à Vent apparait bien sur la carte Vandermaelen, les Grands malades n'apparaissent pas, aussi bien sur la Vandermaelen que la Ferraris.
A partir de début 1847, Jean-Baptiste Fallon devient acquéreur des terres. Les fours à chaux que l'on connait aujourd'hui sont érigés, par la famille, à partir de 1872 et en extension graduelle au fil des années. Cette situation explique que l'on retrouve quantité de poussiers de charbon dans les terres, sur le dessus des fours.
En 1882, il est à supposer que l'exploitation souterraine est stoppée, du fait que les vides sont occupés par une brasserie. Un entrepreneur local dispose du souterrain afin de faire fermenter des bières. Il s'agit, d'après Bernard Sébille, de la brasserie des carrières de marbre. Toujours d'après le même auteur, cette activité est stoppée en 1925.
A ce jour le site est en état d'abandon, fréquemment visité par des clubs spéléologiques divers et variés.
La sonorité du lieu
est particulièrement intéressante. Certaines pièces
ont une réverbération intense. Vous pouvez écouter
cette carrière ci-dessous. Assez incroyable est le fait que cet
enregistrement datant de 2002, a été capuré sur
cassette audio avec un micro à condenseurs à électrets.
C'est tout une époque ! Le matériel devait bien faire
2,5 kilos !
La carrière souterraine des Grands Malades
L'ancienne entrée du site. Avant, cela donnait sur la route.
A la suite des travaux et de la constitution de la rampe, cette entrée
a été enterrée.
Les volumes sont extrêmement noirs, on ne voit pas grand chose
dans ce lieu.
Une ancienne brasserie ? C'en sont probablement les vestiges ténus.
La carrière est surtout constituée d'enfilades de grandes
pièces aux murs ouvragés. Peu de fronts de taille.
Les volumes penchés le long du pendage.
Piliers de soutènement.
Cette carrière
est en très bon état. En certain endroits, on peut même
voir des confortations en briques.
Voici le puits par lequel nous sommes descendus.
Le Fond d'Arquet
Aux Grands Malades, nous associons un court reportage sur la carrière souterraine dite du Fond d'Arquet. Elle est située dans le quartier de Bomel, à Bouge, au nord immédiat de la ville de Namur. Il s'agit de quatre vastes chambres souterraines. Une carrière satellite existe, composée d'une seule petite chambre autonome. Ces vides sont caractérisés par un pendage assez prononcé, quelquefois renforcé par des quantités colossales de remblais. Il ne subsiste dans les chambres aucun vestige industriel.
De ces carrières nous ne savons rien. Il s'agit vraisemblablement d'exploitation de calcaire liée à la fabrication de la chaux. En effet à quelques encablures de la carrière se trouvent des vestiges de fours à chaux, en bord de route.
C'est un sacré volume tout de même.
Il s'agit de la salle n°4, la plus au sud.
Les autres salles sont en partie remblayées.
De ce fait l'impression est moins colossale.
Dans la salle n°1, proche de l'entrée.
Le Ranil
En dernier lieu afin de compléter ce petit documentaire sur l'exploitation du marbre noir, et à défaut du sujet complet sur le marbre noir de Golzinne, nous voici cette fois-ci dans un petit recoin méconnu et inattendu de Belgique. Il s'agit d'une minuscule exploitation de marbre noir située sur le territoire de Gembloux.
L'entrée se trouve, comme bien souvent, dans une grosse tranchée.
C'est un joli petit site discret, complètement perdu dans les
bois.
L'entrée, assez artisanale.
Elle est fermée par une superbe et curieuse herse, comme si l'on
se trouvait sur le pont d'un ancien château-fort. En état
de marche lors de notre passage, elle est pour le moins étonnante.
Les lieux comportent une chambre d'exploitation creusée le long
du pendage.
Le mur scié est superbe, on devine encore la trace de la chaîne
diamantée.
Mon Dieu, heureusement que c'est conforté !
Le bas quant à lui est noyé, le mur possède les
gradins typiques de l'exploitation de type Mazy.
Vers la sortie.