Commune
: Zichen-Zussen-Bolder, Riemst, Belgique. Visite réalisée
en 2003.
Minerai : Tuffeau.
Statut : Accès réglementé
(grille). Faire la demande au SOK.
A noter : Ce site est un lieu de protection des chauve-souris.
Zichen-Zussen-Bolder est un village appartenant à l'entité de Riemst. Il s'y trouve une carrière souterraine se rattachant au Mergelland. Le SOK y fête ses 25 ans d'existence, l'association ouvre les lourdes portes d'un site souterrain assez méconnu : le Lacroixberg. Nous y rencontrerons des grands noms du petit monde subterranéen : Ton Breuls, Joep Orbons et bien d'autres.
Zichen est une carrière d'aspect assez similaire à Lanaye, mais la hauteur des galeries est moindre : cinq mètres au maximum. Le développement de la carrière est immense, il s'agit d'une surface comprise entre 50 et 60 hectares pour une centaine de kilomètres de galeries, réparties en 42 secteurs, c'est très nettement au delà de Caestert. Il n'y a pas de topographie détaillée pour l'instant. Nous nous perdons comme ce n'est pas imaginable, c'est le cas de chacun de chaque groupe et ça fait rire. En fait, tout le monde s'en fout ! Les phrases récurrentes : Euh, tu sais où on est ? Tu sais où on va ? On est déjà passé là ? Ca me dit quelque chose... Tu crois qu'on est perdu ? Je crois que ça fait 5 heures qu'on est perdu !! Tiens, y'a des traces de vélo... On les suit ? Je crois qu'on est vraiment complètement paumés...
Une personne à vélo était censée guider les gens perdus, mais en fait, il ne donnait volontairement que peu d'informations. Perdez vous, ce n'est pas grave, vous en verrez plus ! Suivre ses traces ne menait à rien car il allait partout ! Bref, je suppose que nous avons visité en 7 heures une part essentielle de la carrière, mais ce n'est pas certain...
Le paysage est plus varié qu'à Lanaye et nettement moins tagué par des idiots. Il y a des champignonières en meules très bien préservées, une multitude de belles traces de lance, pic ou scie dans le creusement des galeries, des murs de séparation de secteurs, des auges, des puits à eau, de belles et longues galeries, des tunnels en béton ou dans la pierre (ce qui donne un aspect de souterrain refuge) et une bonne quantité de graffitis anciens. Très fréquentes, des inscriptions brunes de 1707, mais aussi des dates et sigles religieux de 1559. Les dessins représentent des bateaux, des bourgeois, des guerriers, des portraits de belles dames, un gros monsieur, un grand nombre de poules. Il y a aussi des tables de comptage pour les salaires, de multiples noms d'exploitants ou de visiteurs (Marguerite et Anne Leenaerts très fréquents).
Cette carrière est une conurbation de multiples exploitations par puits. Au départ, ce n'était pas une carrière et une entrée. Il s'agit de multiples lieux souterrains qui se sont recoupés. La particularité de cette carrière, c'est de se situer à faible profondeur. Ainsi, on observe de nombreuses dolines et déversements de terre arable dans les galeries. Une partie non négligeable de la carrière a été remblayée à cause de ces écoulements, cela constitue un aléa de surface fort. Malheureusement, il faut aussi déplorer le remblaiement pur et simple de galeries avec des déchets. On trouvera régulièrement les tableaux noircis à la flamme et les informations de récoltes des champignonnistes.
La carrière souterraine Lacroixberg est située en Belgique, dans
le Limbourg, à Riemst.
C'est une vaste exploitation, dont de multiples quartiers s'interposent
et se conurbent dans la complexité.
Les galeries sont creusées dans le tuffeau maastrichtien, une pierre tendre
et sableuse.
L'intérêt de cette carrière, au delà de l'aspect préservé
des galeries, ce sont les graffitis. Ici, deux guerriers à plumes en plein
combat. Au dessus en tout petit, il y a une poule faisanne. C'était un
dessin très répandu. A comparer ces dessins avec d'autres similaires
dans la carrière, on conclut qu'ils datent assez probablement du début
du 18ème siècle.
La preuve en est de celui ci, représentant un guerrier possédant
un long sabre. Cette carrière est protégée à l'entrée
avec une grille anti-vandales, donc les dessins ne craignent rien..
Un autre guerrier. On voit bien la plume de son chapeau.
Malheureusement, il était très haut... Voici le gros bonhomme.
Il s'agit d'un dessin représentant un bourgeois qui fume un cigare.
Quelquefois, les graffitis sont datés et très anciens.
Ici, cette signature date de 1559. Ce genre d'inscription est rare dans
l'ensemble des carrières souterraines, mais dans le Mergelland,
il y en a un nombre important.
Une signature de 1564.
Est-ce que les blocs taillés à zichen partaient avec une
mignole ? Avec la Meuse toute proche, c'est une possibilité non
négligeable.
La carrière a aussi été utilisée par les champignonnistes.
On retrouve des meules quasiment intactes. C'est évidemment intéressant
car la plupart du temps, elles ont été piétinées et
deviennent quasiment invisibles.
Au fond (supposé) de la carrière, une galerie qui a subi
un incendie. Juste à côté, des montagnes de déchets
qui proviennent de la surface et un peu plus loin, un rejet de wc. Que
de tristesse.
Une porte maçonnée, raccord entre deux secteurs.
Un escalier qui mène à une ancienne descenderie comblée.
Et là, une voiture fracassée, encastrée dans des remblais
d'exploitation.
Comment est-elle arrivée là ?
Vue d'ensemble des quartiers. Il y a 42 quartiers plus ou moins agglomérés.
Voici le beau Poissonnus Cavernicolus ;-)