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L'église Saint-Pierre d'Epernon (1/2)

Cette page est un petit documentaire campanaire sur l'église Saint-Pierre d'Epernon. Je remercie la mairie d'Epernon de m'avoir permis de réaliser ce reportage, et Monsieur François Loir pour le suivi de cette demande. Les corrections au texte ont été apportées par Monsieur Jean-Paul Duc, directeur du musée d'histoire locale d'Epernon.

Epernon est une petite ville du nord de l'Eure & Loir, en France. Cette ville est rythmée par la cadence régulière des trains 'de' et 'vers' Paris. Des centaines de navetteurs se dépêchent d'accéder aux quais. A vrai dire, l'ambiance de cette ville est plutôt celle d'une ville d'Île-de-France, mais elle est administrativement rattachée à l'Eure & Loir. Cette église est située au centre ancien d'Epernon, dans une petite rue piétonne à l'aspect médiéval. C'est la seule église de la ville. Longtemps, ce ne fut pas la seule église restant à Epernon. En effet, il subsiste les restes de l'église Saint-Nicolas et Saint-Thomas, qui date au moins de 1054 (prieuré à l'heure actuelle), mais que l'on peut dater de beaucoup plus tôt. Il y eut aussi Saint-Jean-Baptiste juste à côté, on y accèdait par la ruelle en face puis Saint-Jean-Baptiste de la Madeleine, vers Rambouillet. On pouvait y adjoindre Sainte-Anne à Houdreville et Saint-Denis que l'on peut dater plus ou moins de la même époque.

Cette église aurait des origines romanes. On ne connaît pas très bien les méandres historiques qui ont façonné son histoire, il semblerait qu'elle ait été érigée au XIIème siècle, elle est en tout cas mentionnée par sous-entendu pour la première fois dans des documents de cette époque, actes concernant l'église Saint-Pierre d'Epernon, dont la citation est la suivante : L'an mille cinq cent soixante et dix-huit, le dimanche 1er jour de juin, Christofle Dunon, hérétique et huguenot mourut, et le lendemain, les huguenots d'Epernon l'ont enterré au saint cimetière du Prieuré, environ quatre heures du matin. Et le dit jour de lendemain au soir, ceux dudit Epernon firent le charivari pour Pierre de la Garde, et le dit charivari vint audit Prieuré et les petits enfants déterrèrent ledit Dunon et traînèrent sous la porte du bourg et le mirent en travers de la rue et y fut mis tout nu jusqu'au lendemain mardi, environ huit heures du matin et fut ledit Dunon enterré aux Ruelles, par Jean de Launay.

Elle a subi une phase de rénovation au XVIème siècle (1746-1747 - Audiences - Marché entre Charles Setier et la fabrique de Saint-Pierre d'Epernon, pour réparations au clocher de ladite église) et elle a été classée comme monument historique en 1942.

C'est une église dont l'intérieur de la nef est assez austère par rapport à sa voisine du Paty à Hanches. Par contre, les détails de la construction sont extrêmement fignolés. C'était dans la mentalité du moyen-âge de soigner autant les finitions 'de ce qui était vu de ce qui ne l'était pas'. C'est pour ça que le clocher comme la charpente sont fort ouvragés et très précis.

Dans l'église, on trouve une statue en bois de Sainte-Julienne, qui à chaque poussée de peste était honorée par les frères de la charité. Il y a aussi un tableau, hélàs en très mauvais état, au dessus de la piéta de la renaissance. Il a été repeint par le beau-frère de Modigliani, car lors des bombardements, il fut percé par des impacts de grenailles. Haim Epstein était un peintre juif de l'école de Paris, ami de Soutine, qui fut hélas arrêté et déporté à Auschwitz. Sous l'autel, il y a une crypte, avec une tombe de la Seigneurie Goth de Rouillac, personne momifiée, et tous les squelettes des gens qui y furent enterrés.

Le clocher est distinct de la nef. Le comble de nef ne s'accède pas par le clocher. Il faut aller dans une rigole de gouttière et grimper une toiture pentue. Au vu des conditions climatiques agitées (tempête de janvier 2009), nous n'avons pas accédé au comble de la nef, c'était trop dangereux. Il y avait risque d'être emporté par une bourrasque. Cette église a le cachet d'une église rurale du pays Chartrain. Elle a un style du XVIème siècle d'une grande harmonie architecturale. L'arc du choeur est du XIIIème siècle, la nef est du XVIème siècle, elle s'appuie sur des piliers octogonaux sans chapiteaux.

La voûte en plâtre a été démolie par une bombe le 13 juin 1940. La réparation en 1942 a permis de rétablir le berceau renversé lambrissé, car avant, c'était couvert de plaquettes de plâtre.

Le clocher est en pierre de Beauce et en grès sparnonien, il est carré. Le beffroi est en bois. Il possède trois cloches.

Cloche 1 - 920 kg - Georges Bollée - 1889.
L'AN 1889 LE 30è JOUR DU MOIS DE JUIN, EN LA FETE DU SACRE-COEUR DE JESUS ET DES SSts APOTRES PIERRE ET PAUL, M. L'ABBE ALFRED ISIDORE GENET CHANOINE HONORAIRE ETANT CURE D'EPERNON, J'AI ETE DONNÉE PAR MELLE PIERRE ALINE CORBIERE, J'AI ETE BENITE PAR M. L'ABBE LOUIS FRANCOIS LEOPOLD CAUSSANEL, CHANOINE HONORAIRE, DOCTEUR EN THEOLOGIE ET EN DROIT CANONIQUE, SECOND VICAIRE DE ST SEVERIN A PARIS.
FESTA DEI CANIMUS CERVANTES, FATA VICISSIM CHRISTIADUM EFFERIMUS LOETOE FLENTESVE PRECAMUR
J'AI EU POUR PARRAIN M. CLAUDE JULES PLASSARD DIRECTEUR DES MAGASINS DU BON MARCHE A PARIS ET POUR MARRAINE MME AMELIE SUZANNE KELSEN EPOUSE DE M. EMILE MORIN DIRECTEUR DES MAGASINS DU BON MARCHE A PARIS.
SUZANNE MADELEINE
JE SONNE LE MI ET PESE 920 KILOS
Georges BOLLEE Fondeur de cloches à ORLEANS 1889

Cloche 2 - 640 kg - Georges Bollée - 1889.
L'AN 1759 J'AY ETE BENITE PAR M. JEAN BARBIER CURE DE ST JEAN Bte DEPERNON ET NOMMEE HENRIETTE ANNE LOUISE, LE PARAIN TRES HAUT ET TRES PUISSANT SGr LOUIS DE NOAILLES DUC DAYEN ST DEPERNON MARQUIS DE MAINTENON COMTE DE NOGENT LE ROY ET DE MONTFORT SGr BARON ET CHASTELIN DE BRIUE MALEMORT PENIERES MONTELARD CHAMBRES SERUIERS ET MALLESSE LIEUTENANT Gle DES ARMEES DU ROY CHEVALLIER DE SES ORDRES PREMIER CAPITAINE DES GARDES DU CORPS DE SA MAJESTE GOUVERNEUR CAPITAINE DES CHASSES DE ST GERMAIN EN LAYE ET GOURVENEUR DU ROUSSILLON EN SURVIVANCE DE M.. LE MARECHAL DUC DE NOAILLES SON PERE ET PAR TRES HAUTE ET TRES PUISSANTE DAME MADAME HENRIETTE ANNE LOUISE DAGUESSEAU DE FRESNES COMTESSE DAYEN EPOUSE DE TRES HAUTE ET TRES PUISSANT Sr MGr JEAN PAUL FRANCOIS DE NOAILLES COMTE DAYEN MESTRE DE CANP DUN REGIMENT DE SON NON PREMIER CAPITAINE DES GARDES DU CORPS DU ROY GOUVERNEUR ET CAPITAINE DES CHASSE DE ST GERMAIN EN LAY EN SURVIVANCE DE MGr LE DUC DAYEN SON PERE. NICOLAS MARIN FORTIN MARGUILLIER EN CHARGE ET NICOLAS ALLARD DOMINIQUE THERIOT. LE 30 JUIN 1889 M. L'ABBE A. GENET ETANT CURE D'EPERNON, J'AI ETE REFONDUE AUX FRAIS ET DEPENS DE MLLE PIERRE ALINE CORBLERE, J'AI ETE BENITE PAR M. L'ABBE CAUSSANEL, DEUXIEME VICAIRE DE ST SEVERIN A PARIS ET J'AI EU POUR PARRAIN JULES CHARLES VICTURNIEN, DUC DE NOAILLES ET POUR MARRAINE CLOTILDE DE LA FERTE-MEUN MOLE DE CHAMPLATREUX, DUCHESSE DE NOAILLES.
JE SONNE LE FA DIESE ET PESE 640 KILOS
JE ME NOMME HENRIETTE ANNE LOUISE
Georges BOLLEE Fondeur de cloches à ORLEANS 1889

Cloche 3 - 450 kg - Georges Bollée - 1889.
L'AN 1889 LE 30è JOUR DU MOIS DE JUIN, EN LA FETE DU SACRE-COEUR DE JESUS ET DES SSts APOTRES PIERRE ET PAUL, M. L'ABBE ALFRED ISIDORE GENET, CHANOINE HONORAIRE, ETANT CURE D'EPERNON, J'AI ETE DONNEE PAR Melle PIERRE ALINE CORBIERE, J'AI ETE BENITE PAR M. L'ABBE LOUIS FRANCOIS LEOPOLD CAUSSANEL, CHANOINE HONORAIRE, DOCTEUR EN THÉOLOGIE ET EN DROIT CANONIQUE, SECOND VICAIRE DE ST SEVERIN A PARIS, J'AI ETE NOMMEE PIERRE GABRIELLE MARIE HENRIETTE PAR MON PARRAIN M. GABRIEL HENRI QUILLIER, LICENCIE EN DROIT, NOTAIRE A LA RESIDENCE D'EPERNON, ET PAR MA MARRAINE Mme JULIA MARIE BIGOT, SA FEMME.
JE SONNE LE SOL ET PESE 450 KILOS
LAUDO DEUM VERUM, PLEBEM VOCO,CANO RENATOS DEFUNCTOS PLORO, PESTEM FUGO, FESTA DECORO
PIERRE GABRIELLE MARIE HENRIETTE
Georges BOLLEE Fondeur de cloches à ORLEANS 1889

 

 


L'église d'Epernon sur son tertre.


Le clocher a été rénové avec des ardoises.


La petite rue médiévale de l'église.


Elle est faite du même matériau que l'église de Gallardon.


La porte d'entrée au porche.


Eau bénie, à votre disposition pour vos besoins personnels, récupération des eaux de baptème.


La nef.


Ce vitrail a été fait par la famille d'une petite fille de 13 ans, mitraillée en 1940 à Epernon, en son honneur.


Le lambris, joliment peint.


La clé de voûte du choeur.


Le petit lutrin.

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