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Le cimetière de Laeken (1/3)

Cette crypte a été construite en 1878, en tout cas pour les sept premières galeries. La raison, c'est que le cimetière manquait cruellement de place. Encastré entre la rue des Artistes et l'église Notre-Dame de Laeken, aucune extension n'était possible. La construction de cette crypte a permis de mettre des caveaux sur plusieurs niveaux, notamment une moyenne de cinq à six au lieu de deux à trois. La décision d'entreprendre ces travaux a été prise par Emile Bockstael, alors maïeur de Laeken. La crypte est constituée de trois galeries principales et d'une dizaine de transversales. On y trouve certains grands noms de Bruxelles : Joseph Poelaert, Emile Bockstael, la famille Van Volxem, la famille Orban. Cette crypte a été copiée quelques années plus tard à Namur. En effet, on trouve une copie conforme, mais en plus petit et beaucoup plus dégradé, de cette crypte dans le cimetière de Belgrade. Le columbarium quant à lui a été copié quelques années plus tard au cimetière de Molenbeek. Une mini-crypte a été réalisée en copie au cimetière de Boitsfort. Les bonnes idées, ça s'exporte.

L'idée de bâtir une crypte provient des traditions méridionales, tout particulièrement l'Espagne et le Portugal, où les cryptes sont monnaie courante. A Bruxelles, une attention toute particulière a été portée à l'obturation des fours, on avait peur que les liquides putréfiés s'échappent. C'est pourquoi les fours sont fermés avec un mur de brique et une plaque de marbre supplémentaire. De 1919 à 1928, le réseau connaît à nouveau une extension : quatre galeries de plus. C'est en 1933 qu'est érigé le columbarium au fond (rue des Artistes) qu'on connaît actuellement comme cimetière militaire et columbarium civil.

Aujourd'hui, cette crypte est fortement dégradée. Les galeries ont surtout souffert d'infiltrations d'eau, il semblerait d'après les documents de concessions abandonnées que les problèmes s'observent depuis 1985. Une grande partie de cette crypte est condamnée au public parce que des pans de toitures sont en train de s'effondrer. Cela se répercute en surface, ou quelques allées sont aussi condamnées. Le 29 décembre 2008, la veille de notre visite, la Ville de Bruxelles décidait à grand frais (3,7 millions d'euros) de rénover cette crypte. Cela la rendra accessible au public, ce qui est un grand bien. Les ciments écaillés seront rénovés selon des techniques anciennes, les toitures seront stabilisées grâce à l'étude conséquente d'un bureau d'étude (BGroup). Quant aux problèmes d'humidité, ils seront traités à l'hydrofuge et des canaux d'évacuation seront remis en service. En dernier lieu, les parois des tombes seront rajeunies à l'aide de procédés coûteux (certes) mais respectueux de ce patrimoine ancien de grande valeur.


La crypte se trouve sous le cimetière militaire et s'étend presque jusqu'à la tombe Pleyel.


Bienvenue dans un univers glacial.


L'entrée de la crypte est encore entretenu, autant par des particuliers que par les fossoyeurs.


Une des galeries principales.


Le tombeau de la famille Van Der Burch. Il est probablement évoqué la bataille de Rethel.


Le tombeau de la famille Vaxelaire.


Très étrangement, certains caveaux sont vides. Exhumation ou profanation ?


Dans le centre de la crypte, on observe une belle statue et son fantôme de l'opéra.


Le tombeau d'Emile Bockstael.


Elle avait froid...

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