Les
conditions de prise de vue ont été exceptionnellement difficiles.
La Senne est un milieu entièrement sombre, il n'y a pas d'ouvertures sur
le jour. D'habitude, nous mettons en place une technique d'open flash. On met
l'appareil photo sur un trépied et on se déplace dans la galerie
pour la flasher - ce qui permet d'éclairer la photo correctement. Ici,
rien de ça n'est possible. Il n'y a pas un seul endroit où on peut
avoir pied. La visite est donc entièrement effectuée en bateau.
Comme le bateau est un milieu mouvant, nous n'avons pas pu faire de pause longue.
Tout a été fait dans des pauses entre 1/15ème et 1/60ème,
en 6400 ASA. Vous imaginez donc la difficulté du reportage, c'est l'Everest
des photographes, ça frise l'absolu de l'impossible. Sombre, mouvant, humide,
il n'existe pas de sujet plus difficile. Nous vous invitons donc dans un reportage
extrême, réussir à décrire la rivière alors
que le milieu ambiant est cent pour cent hostile.
Reportage : Geoffrey Ferroni.
Nos
guides connaissent bien la rivière, ils y opèrent de régulières
opérations de maintenance.
Ils
lient une relation étrange avec le cours d'eau, c'est à la fois
un endroit formidable pour son mystère et son atypisme, mais aussi un tunnel
où les courants d'air en hiver peuvent être terriblement glaciaux.
Si
la visite de souterrains peut être une routine parfois, ici la difficulté
connue d'avance génère un peu de stress, va t'on être à
la hauteur ?
Monsieur
Ben Khalifa surveille chaque instant, il n'y a rien laissé au hasard.
Le
bateau est descendu en Senne et l'aventure va commencer.
La
main tendue vers les antres de la Senne.
Voici
le début du pertuis gauche.
Alain
donne quelques dernières indications avant le lâcher.
La
corde est dénouée...
Et
voici la Senne.
Sur
cette image, alors que la profondeur d'eau est déjà de deux mètres,
on voit bien que le niveau le plus récent de charge est encore deux mètres
plus haut.
Le
pertuis est immensément rectiligne, la vie n'a rien où s'accrocher
sauf le bateau.