Cette page est une petite promenade photographique réalisée au sein d'une ancienne centrale énergie poussiéreuse. Liée à un site de production sidérurgique, cette implantation date probablement des années 30. Devenue obsolète, elle est abandonnée depuis longue date au vu de l'état très délabré des installations. Une épaisse couche de poussière recouvre les machines.
Ce site aurait largement mérité d'être protégé. Toutefois les pilleurs ont eu raison des installations, qui désormais sont dans un affligeant état de démantèlement. De la sorte, ce site est voué à être totalement rasé. Les grues sont d'ailleurs au pied des murs et sont prêtes à dévorer le bâtiment.
La fonction de ce type de site est d'utiliser le gaz issu du haut-fourneau, en vue de produire de l'énergie. C'est pourquoi communément ce type d'usine s'appelle une centrale énergie. C'est donc une installation qui n'a aucune vocation à tourner seule, le process étant d'ailleurs rendu impossible sans la présence de l'alimentation primaire, à savoir une installation sidérurgique. Sur le principe on le comprend bien, exactement le même type de procédé est mis en ouvre sur une cokerie (même si, on le conçoit bien, le gaz n'est pas le même).
Le gaz de haut-fourneau est récupéré au sommet de l'ouvrage, ce qui correspond au gueulard. Ceci explique notablement la présence de ces gros tuyaux en haut de l'énorme installation. Le gaz émanant du haut-fourneau contient du monoxyde de carbone (CO) et du dihydrogène (H2). C'est un gaz pauvre. D'un pouvoir calorifique du dixième du gaz naturel, il est de faible qualité. Malgré tout la quantité et la régularité en font un sous-produit intéressant.
Le gaz de haut-fourneau est utilisé en centrale en vue de chauffer l'air injecté dans le haut-fourneau. C'est donc en quelque sorte un circuit fermé. En certaines installations, l'air chaud est utilisé en cokerie, en production de vapeur ou d'électricité. Ici présentement en cette installation ancienne et rudimentaire, ce n'est pas le cas. Si le gaz de haut-fourneau n'est pas utilisé en centrale, il est brûlé en torchère, ce qui produit une flamme bleue. Au vu des impacts environnementaux, l'utilisation en centrale est hautement préconisée.
Au cours des années 1960, l'installation que nous décrivons se voit affublée d'une usine d'agglomération. L'utilisation du minerai aggloméré diminue drastiquement le pouvoir calorifique du gaz. En effet l'aggloméré diminue le besoin de coke. Dès lors le gaz produit est moins riche en monoxyde de carbone. Il en ressort soit l'obsolescence de l'installation, soit la nécessité d'enrichir le gaz afin qu'il reste utilisable. Ce changement structurel conduit dès lors à la mise à l'arrêt, inévitable et compréhensible de cette centrale. Plus en détail, une centrale, plus proche de l'aciérie, est mise en ouvre. Cette situation explique l'état d'abandon de ce hall industriel que nous présentons.