La maison du brocanteur
La maison dans le passé.
Nous avons reçu les photos d'un voyageur et nous en avons fait la synthèse historique.
Voici une exploration d'une maison qui a été réalisée grâce aux conseils de Samuel, que nous remercions. Ce lieu, situé aux confins de l'Ardèche, se révèle absolument introuvable sans indications aigües. Que c'est perdu dans la nature, que c'est éloigné de tout. C'est un ermitage situé entre rien et rien au milieu de trois fois rien. La maison a appartenu à Barend B. et Antje B.. Antje est son prénom, mais nous avons trouvé des courriers adressés à Ank ou Andry, ce sont éventuellement des surnoms. Ces deux personnes proviennent de Amsterdam aux Pays-Bas. Antje est née le 20 juillet 1931. Nous disposons des noms, des photos et de plus amples détails. Toutefois Barend étant de notre monde et par respect, nous masquons ces identifications.
En début 1992, deux personnes posent ensemble dans une maison hollandaise avec un petit bébé de quelques mois. C'est leur fille ou leur fils, nous ne savons pas, et donc leur petit-fils-fille.
En 1988, Antje n'habite plus Amsterdam mais Bussum. Elle est répertoriée comme Singel, soit célibataire.
Cette maison ardéchoise est leur résidence secondaire, comme il s'en trouve des milliers dans ce département. Localement, ce lieu s'appelait Le Moulin. Posée sur un ruisseau, tout laisse à penser que cette identification correspond à l'usage ancien de cet endroit.
Barend était éventuellement brocanteur, ce qui explique l'incroyable bric-à-brac qui peut régner dans cette habitation. Antje était vraisemblablement artiste. On retrouve d'énormes liasses de feuilles bleues, qui sont des récits écrits en néerlandais. A leur sujet, une personne du voisinage témoigne : Barend est toujours en vie, désormais il est retourné dans son pays d’origine afin d'y continuer sa retraite. Il était passionné par l’art et tout ce qui touche à la créativité, il n’était pas nécessairement brocanteur mais il aimait recycler et réparer les objets. C’était un homme cultivé et curieux.
La maison a été inondée, ce qui a précipité sa situation de semi-abandon. La même personne nous témoigne : il y a environ deux ans, la maison a connue une inondation, ce qui a causé pas mal de dégâts, notamment dans la cuisine et la grange. C’est après cet événement que la famille est venue « faire du tri » et refermer la maison.
La famille s'est retrouvée plus ou moins dépassée par les difficultés, l'humidité surtout. La maison souffre d'un dégât virulent. Elle est totalement moisie, l'odeur d'humidité est très poisseuse. Depuis, la maison a été brisée, vandalisée, souillée. Ce carnage est lamentable et surtout, d'une grande violence pour cette personne âgée. La voiture Ford et le piano ont été volés, tout le reste est retourné puis saccagé. Il ne fait pas le moindre doute que, venant des rues étroites et populeuses d'Amsterdam, ils sont venus chercher du calme et de la poésie. Ca me révolte que les lieux aient été délibérément pulvérisés.
Voilà donc quelques parcelles de mémoire conservées concernant ce lieu. Puissions-nous espérer que ce lieu retrouve de la vie.