Tchorski
Accueil - Urbex minier - Urbex industriel - Urbex religieux - Paysages sonores - Contact & achat - Politique de confidentialité

Urbex Lyon - L'église du Bon Pasteur

L'église du Bon Pasteur à Lyon, un mythe à part entière. Lorsque j'arrive sur place, comme tout le monde je m'interroge quant à l'accès aux lieux. Il s'avère, sans nul doute, que ce sera difficile ; c'est d'ailleurs réputé pour cela.

En toute première logique, je m'oriente sur la petite rue en escalier à droite. Cela parait tellement évident. Là je tombe avec surprise sur un groupe de pompiers, s'interrogeant sur l'église. Cela augure du très-très mauvais me concernant, bouh pas de chance.

Mine de rien, je m'assois sur les marches de l'escalier et commence à écouter les conversations. Les pompiers discutent sans discrétion, ce qui est bien là pour m'arranger pardi.
- Allez, j'aimerais quand même bien rentrer là-dedans !
- Oui mais comment faire ? Je n'ai trouvé aucune sonnette, à qui pourrait-on demander ?
- Tu te rends compte qu'il y a des gars qui entrent dans s't'église comme des sauvages, ils escaladent les façades, c'est incroyable. Moi ça me révolte.
- N'empêche que j'aimerais bien voir l'intérieur, mais comment faire, comment faire ? Y'aurait pas un curé à qui demander ?
- On a déjà fait le tour deux fois, c'est fermé.

Ils repartent de leur emplacement, sans trop savoir que faire, essaient de téléphoner, puis finalement comme diraient Les Inconnus : ils sont broucouille.

Mon heure arrive, et dès lors je commence à explorer la partie avant de l'église. Mon aventure est toujours mal embouchée, pétard. En effet l'église est localisée juste devant une école d'art, vis-à-vis plus que flagrant. La porte de l'entrée de l'église se situe à plus de trois mètres de hauteur, parce que le bâtiment n'a jamais été achevé ; d'accord, de toute façon l'accès par là serait à oublier. Dès lors s'il y a une entrée, cela ne peut se situer qu'ailleurs. Derrière ?

Cette école artistique m'embête beaucoup. Nous sommes en période de canicule, les fenêtres sont toutes ouvertes. Adossés au mur, nonchalants, deux élèves sont en train de dessiner le fronton de l'église. Je râle ! Je peste ! Je me dis, il faut justement que ces types soient là maintenant, peuchère ! Le temps passe, vais-je devoir abandonner ?

L'un des deux élèves me regarde et me demande avec spontanéité : eh, tu voudrais rentrer dans l'église toi ! Je rends un sourire qui ne répond pas, mais qui en dit long sur mes intentions. C'est alors que je me rends compte de la qualité de leur dessin. Je crois que ma petite fille de 2 ans, nommée Ava, ferait mieux qu'eux ! En réalité, ces deux personnes espionnaient les pompiers, et en toute discrétion, attendaient que le temps passe afin de rentrer eux-mêmes dans l'église ! Un vrai travail d'artiste.

L'heure des seins (AHAH c'est de la reconnaissance vocale !). Leur dessin, donc !, m'a fameusement fait rire. C'est alors que vient le moment le plus difficile, grimper à grande hauteur devant tout le monde, en pleine rue, sans hésiter un seul moment sur les conséquences néfastes. Car oui l'accès, c'est ni plus ni moins de la grimpe urbaine.

Il s'avère que tout se passe bien, pour cette fois-ci ; on dira que j'ai eu de la chance.

À l'intérieur de l'église, le topo est loin d'être terminé. Nous arrivons dans le triforium, lequel permet de faire le tour complet de la nef à 10 mètres de haut. Cependant, la nef est condamnée de partout par des portes blindées. Il s'avère que le vandalisme a été tel, le propriétaire des lieux a fait tout son possible pour empêcher le passage. Une chatière discrète et malaisée permet tout de même de passer vers le niveau zéro.

La vaste nef, localisée donc en rez-de-chaussée, est sous alarme. C'est de la sorte qu'il faut être informé et bien malin pour s'en sortir, ce qui sera notre cas, car nous agissons avec sagesse.

C'est une très belle église qui mérite d'être mise en valeur, cependant il est à déplorer le nombre de graffitis hideux et d'insultes taguées sur les murs. Je ne comprendrai jamais cela.

Après un reportage qualifiable d'assez rapide, nous prenons la poudre d'escampette, chacun de notre côté. Ce fut une rencontre formidablement amusante. C'est que cela devait arriver ! Et Dieu que je dois dire ces mots souvent en ce moment. Quelle conclusion pourrais-je tirer, si ce n'est que, si je devais mourir aujourd'hui, quelle belle vie ai-je pu avoir ! Toutefois, pour ma petite Ava, je serai soigneux à éviter la Loyasse autant que faire ce peut, je le promets !

Je vous ramène donc une tripotée de belles photos de ces lieux remarquablement difficiles d'accès, très souvent totalement fermés. C'est avec plaisir que je partage cela avec vous, ainsi que cette belle histoire, qui rajoute tout autant du charme à cette église. L'église des deux beaux artistes !

ACCUEIL