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La clinique abandonnée

Dernière visite effectuée dans cette ville mouroir, une clinique abandonnée située sur un grand boulevard. Ce lieu est une épave à n’en plus pouvoir et là encore, je ne vais pas prétendre la surprise, j’avais été prévenu. Comment arguer que je me positionne en descripteur et défenseur du patrimoine devant cela ? Il s’agit, je l’avoue, d’une volonté d’exhaustivité, ne se situant même plus au niveau de la collectionnite aigüe. Non, c’est un grand dépit, j’y suis, j’y vais.

Il en ressort un sentiment de gâchis : à quoi bon, pour quoi faire ? Les lieux ont été victimes d’un vandalisme acharné : tout est cassé, massacré, tagué, incendié, souillé. Je le dis parfois, on les payerait pour le faire, ils n’en voudraient pas ; ça demande trop d’efforts. Mais pourquoi cette haine systématique à tout casser en l’espace de quelques mois, laissant derrière des riverains en grande souffrance ?

La presse titrait glorieuse en 2015 : ça va aller beaucoup mieux, le bâtiment abandonné a été acheté en vue de réaliser une promotion immobilière. Tout est parfait sur le papier, les premiers fonds affluent de la part d’acheteurs, désireux d’un logement neuf dans un quartier plutôt aisé. Sauf que depuis dix ans, aucune rénovation n’a eu lieu et le promoteur a simplement disparu dans la nature. Plus audacieux encore est la présence du grand panneau de promotion immobilière, eh oui toujours placé devant, noyé dans une végétation luxuriante de plantes de friches.

Fermée en 1997, la clinique n’est plus rien d’autre qu’une verrue dans une ville devenue rien d’autre qu’un Ehpad à ciel ouvert, noyée dans une industrie moribonde. Le tableau que je dresse n’est pas glorieux, mais y étant venu deux fois, je n’y trouve en réalité aucun autre sentiment : ma plume est tranchante. Lorsque je rentre vite-fait dans cette clinique, à l’intérieur ça hurle. Des drogués sont en train de se crier dessus. Je visite tout de même, prenant les précautions de rigueur. Les couloirs ne révèlent qu’une vaste déchetterie.

Une pensée pour les riverains attenants, qui ne doivent désormais plus vivre qu’avec une déferlante de délinquance. Et, le moins que l’on puisse dire, ce n’est pas fini.

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