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Le château Escargot

Pour moi qui proviens de l’Ardèche sud, ce lieu se révèle totalement excentré. Mazette que c’est isolé, que c’est loin... Je passe une nuit très accueillante au petit camping du village, au gré d’une belle étoile remarquablement agréable. La municipalité y offre douche et électricité pour un prix carrément modique, honnêtement merci.

Lorsque j’arrive sur place, je sais que c’est au milieu de rien : j’y suis très-très tôt le matin. Un agriculteur ne cesse de faire des allers-retours avec des bottes de foin je crois me souvenir ; autant dire d’office qu’il aura immédiatement compris le moindre détail de ce que je faisais là. Peuchère ce n’est pas une bonne nouvelle.

Est-ce un château, est-ce un manoir ? L’édifice est très large, flanqué de tours aux extrémités, mais par contre se voit ridiculement étroit. De ce fait ce n’est pas immense. La façade est de toute beauté, totalement envahie par une végétation luxuriante.

A l’intérieur, la lumière rasante matinale me pose de gigantesques difficultés. Ca rend limite ingérable et je m’en mords quelque peu les doigts ; tant pis c’est engagé, il faut se débrouiller désormais.

L’intérieur du château est relativement banal et ne témoigne pas de pièces d’apparat auréolées d’un grand faste. Au contraire d’ailleurs, c’est plutôt modeste. Du mobilier est disposé, mais les informations concordantes laissent juste comprendre que ce furent des mises en scènes d’urbexeurs. L’abandon daterait de 2010, le propriétaire espagnol n’y aurait plus remis les pieds depuis.

On le comprend, sans chauffage et certaines vitres ouvertes, le manoir déguste une humidité carrément dévorante. Certaines chambres sont carrément en souffrance. Quant à la chapelle située à l’extrémité, malgré des efforts qualifiables de « autant que possible », les contrejours auront raison de mes photos.

Le nom de ce château est dû au fait que dans le temps, deux escargots en bois étaient fixés sur un dessus de cheminée, comme s’ils étaient des cale-livres, si ce n’est qu’il s’agissait uniquement de décoration. Ils ont été volés.

Dans la cuisine subsistent des aliments aux noms et ingrédients espagnols. Le propriétaire Joaquin P. est-il le grand joueur de rugby ? Est-ce un homonyme ? Ca honnêtement je ne saurai pas en dire plus aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, l’hypothèse la plus plausible est le découragement ou le manque financier devant tant de travaux. Désormais ça croupit dans l’abandon, et il subsiste un souffle comme quoi ça va encore durer longtemps.

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