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Urbex Lyon - La Ficelle des Morts

Nous avons reçu les photos d'un voyageur et nous en avons fait la synthèse historique.

La Ficelle des Morts, en voilà un nom curieux. Il s’agit d’une urbex localisée à Lyon, dont l’accès est des plus compliqués. Retour sur cet endroit étonnant et quelques explications.

Au tout départ, c’est-à-dire peu de temps avant 1900, il est décidé de construire un funiculaire reliant la gare Saint-Paul au cimetière de Loyasse. C’est en réalité une histoire à la Lyonnaise, c’est-à-dire une géographie compliquée de coteaux bien pentus et d’escaliers interminables. Sur le papier, le funiculaire s’annonce comme une histoire semi-miraculeuse : c’en est fini de ces pentes abruptes sur Fourvière. Bref, l’on s’en doute, la construction a lieu, à grands frais ; c’est inévitable.

Le but est de transporter les passagers, tout en gardant à l’idée qu’un wagon reste destiné à de la marchandise et surtout… à quelques morts récents souhaitant faire un séjour de longue durée sur le cimetière de Loyasse. Tout va bien et il est attendu plus-que-foule pour la Toussaint. Sauf que… sauf que la population n’est tout simplement pas au rendez-vous et la ligne de funiculaire se voit déficitaire dès la première année.

Le tunnel traverse le ni-plus ni-moins gruyère qu’est la colline de Fourvière, et entendez bien que je n’évoque pas ici le tunnel autoroutier, ayant d’ailleurs lui-même recoupé des galeries, tout autant que celui de la Croix-Rousse. La Ficelle des Morts donc, c’est un tunnel aux dimensions pharaoniques, traversant des terrains de mauvaise qualité, gorgés d’eau ou de trous, un bonheur. Il ne faut que peu de temps pour que des éboulements aient lieu dans le tunnel : rassurant ! Ceci étant, un aspect pratique par-dessus tout, le cimetière n’est pas loin.

Chaque année calamiteuse qui passe prend de plus en plus le goût amer d’une faillite limite abjecte. Plus grave encore est la déstructuration des sols à proximité de la basilique de Fourvière, celle-ci étant déjà sauvagement sous-minée par la galerie du Rosaire. La basilique bouge, aujourd’hui encore. Un pan entier du jardin du Rosaire est fermé à toute fréquentation.

On peut essayer ce qu’on veut, quand c’est un désastre, c’est un désastre. La Ficelle des Morts ferme en 1937, cumulant à son compteur pas mal d’années de cessation d’exploitation : la première guerre mondiale, les années vingt. Ce qu’en Belgique spécialiste, on appelle les GTI : grands travaux inutiles.

Aujourd’hui, il s’agit d’un tunnel qui totalise 514 mètres de longueur, sur une pente carrément plus que pas négligeable. C’est un drôle de sentiment de monter tout cela sous la ville. L’entrée se situe à la gare Saint-Paul. La double porte en acier est sous surveillance caméra, ce qui amène une radicale tension dans la visite. C’est réellement quitte ou double, ce de surcroît qu’il ne s’agit pas d’un recoin esseulé d’une campagne désertée mais d’une gare, à Lyon. Bref !

La sortie je l’ignore. A la passerelle des quatre vents se situe la station haute de treuillage du funiculaire. C’est un endroit monolithe de béton plus que curieux. Je m’attendais à trouver une entrée là-dedans, il n’en fut rien. A l’intérieur du tunnel se trouvent des vestiges ferroviaires un peu épars. En station haute et basse, le tunnel se divise en deux segments esthétiques.

C’est un tunnel étonnant, aux caractéristiques ferroviaires on va dire banales. Certes, c’est un tunnel incliné et c’est tout. Toutefois sa localisation, son histoire particulière, sa difficulté radicale d’accès, en font un lieu interpelant. Un plaisir que cela représente, aujourd’hui, de pouvoir vous présenter ce lieu.

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